Un matin de septembre, pendant que le soleil faisait son ascension dans le ciel pour un pèlerinage céleste journalier , la nature implantait le décor d'une journée qui s'annoncait belle.
C'est dans cet atmosphère que le village de PANDIWARA quitte une fois de plus Morphée pour une aventure loin de son emprise. Les femmes faisaient le ménage, les hommes s'apprêtaient pour les travaux champêtres ; tel était l'effort de ce petit village pour rendre belle la nouvelle journée.
Réveillé par le bruit que faisait sa soeur, Inès, piliant du mil, Zack s'étira un instant pour se libérer de la torpeur du sommeil. Une fois affranchi, il se débarbouilla la face prit une petite douche et sortit de sa case. À l'extérieur son père et son frère étaient, eux, déjà prêts pour le champ.
-Bonjour père ! Comment a été votre nuit ?- Oh que j'ai bien dormi mon fils. Ta mère s'est encore plainte de mes ronflements.
Un sourire lui fendit le visage à l'écoute de cette réplique. Son frère pendant ce temps était allé chercher les outils pour le champs.-Je me réjouis que vous allez aussi bien. Que les mânes de nos ancêtres vous donnent de vivre encore longtemps au milieu de nous. J'ai bien dormi et suis en pleine forme aujourd'hui.
- Je te remercie pour la prière. Qu'ils te gracient aussi de jours nombreux, mon enfant. Tout à l'heure, comme prévu nous irons au champs. Alors va vite te mettre quelques chose sous la dents afin de ne pas être trop tôt à bout de force.
Sur ces mots, Zack s'en fut ,laissant son paternel qui, lui, déjà mangeait. Pendant qu'il prenait sa bouillie son frère le rejoins avec son outil de travail.-Bonjour grand frère ! La nuit a t elle été reposante ?
- Je ne te le fais pas dire, frangin. J'ai dormi comme un bébé. Papa vient de me rappeler qu'on doit travailler ; es tu prêts ?
- Bien sûr, Je le suis et figure toi que j'ai déjà pris la bouillie. J'en suis d'ailleurs repu. J'espère ne pas déglutir pendant le travail, tellement j'en ai abusé.
Zack d'un air moqueur considéra le ventre de son frère qui pourtant ne montrait pas qu'il était hyper rassasié. Quel contraste ! Faut croire que certains ont un estomac bien propre à eux. Et son frère en est une illustration. Après un instant de bavette, Kokou remet à son frère sa houe et le devance prêt du pater familias qui les attendait pour s'en aller pour le champs. Se voyant retardataire, Zack ne se fit pas prier. Il s'empressa de finir son bol et rejoignis son père et Kokou . Le trio de paysans, fin prêts, s'en fut pour le champ, armé de houe et de machette.
Sur le chemin, Kuassi, le père, soucieux de l'avenir de son fils engagea la conversation avec ce dernier, à cet effet.-Mon fils, dit il , te voilà maintenant bachelier. Que penses tu faire comme métier ?
- Père, répondit il ! À compter de l'année scolaire prochaine qui s'approche avec enjambées, j'envisage faire les études en sciences juridiques. Car j'aimerais beaucoup me faire défenseur des personnes marginalisées dans notre pays. Le pays a besoin de personnes capables d'apporter la paix en son sein. Notre patrie depuis des lustres est le théâtre de plusieurs histoires de corruption et d'impunité. Faudrait que les donnes changent et je veux m'y atteler. Les acteurs politiques se mettent au-dessus de la loi et font souffrir le peuple qui subit sans pouvoir rien faire. L'injustice a établi sa demeure chez nous ! Il faudra qu'on tourne cette ignominieuse page de notre histoire et qu'on pense à faire émerger de sa pauvreté crasse ,notre pays.
Kokou bien qu'ému des motivations de son frère, se veut un peu moins rêveur.- Grand frère, osa t il ! Tu ne devrais pas ignorer le fait que la justice dans notre pays, aujourd'hui, est de on ne sait quel côté. Les personnes de ton genre sont vouées à un triste sort, dont tu as bien connaissance. Alors réfléchis bien à ta motivation et sache sur quel pied danser .
Indigné par la réplique de son frère, Zack s'en pressa de dire :
- Kokou, mon frère, Je suis bien conscient de la délicatesse de ma vocation, mais cela ne sera point un frein à ma détermination.- Je suis bien content de te voir si ambitieux, mais je n'ai aucune envie de perdre mon frère bien aimé, pendant que la vie nous ferait récolter, dans la joie les fruits de tant d'années de sacrifice sur les bancs.
- On comprend que tu ne perçois pas clairement mes intentions...
S'apprêtant à, répliquer, une fois encore, Kokou se vit interrompre par leur père qui commençait à avoir marre de cette discussion qui pour lui était fastidieuse.
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- Les enfants, intervient Kuassi. Ma question ne devrait pas être source de polémique ; comprenez que je me me fais du souci pour vos soeurs et vous. Je vous veux heureux demain afin que vous n'ayez pas à vivre la misère comme moi. Alors que penses tu faire de ton avenir, Zack ?- Je projette devenir avocat pour...
- Merci ! Épargne moi ce discours. Je connais la chanson. Tu as ma bénédiction tant que la cause pour laquelle tu défendras sera noble.
- Je vous remercie, père dit il en jetant un regard enragé à son frère.
S'en étant aperçu, Kuassi le ramena à l'ordre en le lui interdisant.
Zack, en effet, à l'instar de quelques uns de ses camarades, vient d'obtenir son baccalauréat. Ah ! Le baccalauréat, un examen qui vous fout la trouille toute une année, durant. L'histoire a d'ailleurs prouvé que tout le monde y passe. Du tout puissant major de promotion aux moins illuminés, personne n'y échappe . Il vous donne une impression de pouvoir aussi échouer. Bien qu'il vous arrive de rêver à tout ce que vous ferez, une fois votre réussite proclamée,vous êtes enclin à vous répéter l'éternel refrain :<< Et si j'échouais ? >>
Mais, notons que cette sensation n'est pas pareille chez tous. Les plus confiants vivent moins intensément cela. Cette sensation vous enivre davantage au fur et à mesure que l'année s'écoule. Chaque lycéen atteint son paroxysme au moment de la délibération. Les plus sensibles préfèrent rester chez eux. Ainsi le choc est plus facile à assumer. Quant aux plus forts, ils ne se font pas prier pour aller dans les centres de proclamation de résultats. Pendant que nous y sommes, voici comment Zack a vécu ces fatidiques instants de délibération.
Il faisait sombre dans le ciel ce jour-là quand la rumeur selon laquelle la délibération des résultats du bac allait avoir lieu dans l'après-midi. Tout le village reste calme comme des spectateurs de football figés sur un joueur qui doit transformer un penalty à la fin du temps additionnel d'un match qui plus est celui de la finale de la fameuse coupe du monde qui rassemble nombre de nations. On attend voir ce qui se passera, puisqu'incapable de réagir . L'atmosphère dans le village était comme tendu ; même les personnes, sans connaissance de la chose école , se sentaient concernées.
À la première heure de l'après-midi, les journaux télévisés et radiodiffusés annonçaient la proclamation des résultats pour dix-sept heure dans les centres et vingt-une heure à la radio. La tension, à l'écoute d'une pareille nouvelle, monta d'un cran. Tous les candidats, potentiels bacheliers ,avaient les nerfs tendus. Qu'elles ne furent pas les idées qui les turlupinaient à ces instants. On aurait dit qu'il a suffi cette seule annonce pour qu'ils soient plus hantés par la probabilité de la survenue d'un éventuel échec. Depuis l'annonce, la moindres minute qui passe devient un instant de moins avant l'heure du supplice. OH QU'ILS SOUFFRENT, LES PAUVRES !
Les minutes ont passé, les heures s'en sont allées. Le moment crucial est fin arrivé. La tension est à son point saillant. Les cœurs battent la chamade. On aurait dit que chacun avait en son sein, une armée de troubadours jouant de tous les instruments de musique existant.
Contrairement aux habitudes, en ce qui concerne les rendez-vous au
village, tout le monde était ponctuel, de sorte qu'à dix-sept heure les centres étaient déjà pris d'assaut par une foule innombrable de lycéens: QUE LA PEUR PEUT NOUS DISCIPLINER !
Après dix minutes de retard, les résultats tombaient comme de belles mangues bien mûres. Les idées commencent par se faire claires. Les premiers admissibles sont connus et Les inadmissibles commençaient déjà à faire le deuil de leur échec. Et comme il est de coutume, des personnes se chargent de les consoler. S'agissant de la promotion de Zack, le dernier de la classe est admis. Par contre le nom du grand premier de classe n'est pas encore prononcé. QUEL CONTRASTE S'AURAIT ÉTÉ SI ZACK N'ÉTAIT PAS ADMIS!
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Zack et Mike
Short StoryZack et Mike, deux amis d'enfance se revoient après de longues années de séparation. Très amis , ils s'aimaient comme des frères étaient la plupart du temps ensemble et s'entraidaient beaucoup. Ils se racontaient tout et avaient fermement confiance...