Automne

Chapitre 9

-Alors tu compte vraiment arrêter de chanter ?

   Shawn me lance un regard intrigué alors que nous arrivons devant la maison de mon petit-ami. Nous nous plantons devant la porte d'entrée, je lève la main fermée en poing pour frapper la porte. Je me tourne vers lui qui attend toujours ma réponse.

-Pas d'un coup, ce serait trop brutal. Je veux le faire petit à petit, Star Dust est comme même une partie de moi à qui je ne peux pas fermer la porte du jour au lendemain. Je ferai un peu moins de chansons pour davantage profiter de ma vie, faire autre chose. Suivre mes envies,  vivre au jour le jour.

-Je vois.

   La porte s'ouvre devant nous sur Cameron qui nous regarde d'un air sévère Shawn et moi. Serait-il jaloux ? Je souris à cette idée en me jetant à son cou, j'enroule mes bras autour de son cou tandis qu'il me réceptionne en me serrant fermement contre lui. Je souris contre son cou en enfouissant mon visage dans son cou. Près de nous Shawn se racle la gorge visiblement mal-à-l'aise.

-Pour aller au jardin c'est tout droit jusqu'à la cuisine dont les fenêtres sur le jardin.

   Il est froid, il resserre son étreinte contre moi. J'entend Shawn bredouiller un «merci» en quittant la pièce d'un pas vif, je le regarde partir. Une fois que le chanteur anglais a disparut de mon champ de vision je m'écarte de Cameron en le fixant droit dans les yeux, l'air ennuyé.

-Qu'est-ce qui vient de se passer ?

   Je sais très bien ce qui vient de se passer, lui aussi. Il a été froid, non glacial, avec une personne qu'il ne connaît pas parce qu'il est jaloux. Or il n'a pas lieu de l'être. Il ne me répond pas, il préfère fuir mon regard. Je souffle en sachant que c'est à moi de rétablir la situation.

-Shawn est seulement un ami, tu es mon petit-ami. Je ne vois pas pourquoi tu t'inquiète, à moins que tu ne me fasse pas confiance  ? Que tu doutes de mes sentiments ?

   En prononçant cette phrase j'espère le faire réagir, c'est le cas puisqu'en effet il lève la tête vers moi surprit. Il prend mes mains dans les siennes pour les serrer en me regardant droit dans les yeux.

-Bien sûr que j'ai confiance en toi, comment peux-tu en douter ?

   Je ne répond rien. Il prend une inspiration en penchant légèrement la tête sur le côté.

-Bon d'accord c'est vrai que je suis un peu jaloux de lui, mais il a le même âge que nous. Il fait de la musique, il travaille dans le milieu artistique et tu travaille avec lui dans le cadre de tes reprises.

-Bien, souris-je. Tu n'as pas t'inquiéter pour la simple et bonne raison que tu es la première personne à qui je pense le matin en me levant, et la dernière en me couchant le soir. Maintenant si tu veux bien allons rejoindre nos amis.

    Je l'entraîne par la même jusqu'au jardin où on peut entendre d'ici Tammy charrier Shawn sur sa coupe de cheveux. Je salue rapidement mes amis pour prendre place autour de la table avec Cameron, tandis que Karan s'occupe du barbecue avec l'aide d'Ally qui lui tend une bouteille d'eaux.

-Je ne vois pas de quels droits tu oses critiquer mes cheveux alors que les tiens sont tellement décolorés qu'à côté les cheveux d'un vagabond sont en meilleure santé.

    Tammy ouvre la bouche en coeur, choquée par la réponse de Shawn qui sourit victorieux en la regardant d'un air supérieur. Elle referme la bouche en cherchant une réplique, mais elle n'en trouve pas alors elle reste silencieuse.

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    Ce matin je suis seule à la maison avec pour seule compagnie Yé Yu qui est affalée sur ma commode, juste à côté de ma camera dont l'objectif est déjà recouvert de poil. Je me lève pour aller le nettoyer, retirer tous les poils de mon chat qui volent dans ma chambre. Je me replace sur mon coussin après l'avoir mise en route. Je souris à la caméra pas certaine de ce que je compte aborder lors de cette vidéo. Mais je me lance, il le faut bien. Si je n'en parle pas, qui le fera ? Il faut que les mentalités changent, qu'ils arrêtent de souffrir alors qu'ils n'ont rien demandés. Je suis déjà prête à essuyer les critiques que feront mes fans, mais il est important d'en parler. D'enlever les œillères que la société nous met, d'en parler pour essayer de faire changer les choses.