Automne

Epilogue

Je pousse un profond soupir quand je me rend compte que ma valise se trouve posée sur le haut de l'armoire la plus haute de ma chambre. La distance entre cette valise et moi, qui me trouve au sol, me semble insurmontable. Immédiatement je peste contre la personne qui l'a installée là. Sûrement quelqu'un qui n'a pas conscience de ma taille ridiculement petite. Je me rappelle ensuite clairement que cette personne c'est moi, après être revenue de la tournée avec Ed Sheeran. Je pousse un énième soupir en tirant la chaise de mon bureau jusqu'à l'armoire. Je monte dessus, j'attrape ma valise en vacillant légèrement pendant quelques secondes sur ma chaise. Je souffle de soulagement en posant les pieds à terre puis je lâche ma valise qui tombe sur le sol dans un bruit sourd. Je range ma chaise à sa place en jetant un oeil à ma valise de taille moyenne, d'une mauve pétant sur lequel la fermeture éclair noire ressort. Elle est parcourue d'auto-collants, principalement de la tournée ainsi que des groupes The Vamps et 5 Seconds Of Summer. J'ai eue la chance de rencontrer ces derniers durant un concert à Stockolm. Ils sont vraiment sympa. Je m'assois pour l'ouvrir, j'y trouve des photos de la tournée principalement en noir et blanc. Moi, Ed, son assistante, les 5 Seconds Of Summer, des photos avec des fans... Cela me fait penser que je n'ai toujours pas prit le temps de les trier pour en accrocher et de ranger les autres. Je m'attelle à la tâche que je finis une dizaine de minutes plus tard, plusieurs photos sont venues se rajouter à celles déjà présentes sur mes murs suspendues à des épingles sur un fil rose.

Je range les autres dans mon album photo, je prend deux pull en laine l'un blanc l'autre bleu marine. Un jean noir, un maillot de bain dos nu à rayure blanches et rouges, un bonnet gris. Je les fourre d'abord en vrac dans la valise, enfin je les jette plutôt à l'intérieur. Puis je les ressors et les remets à l'intérieur, en les pliant soigneusement.

-Automne ? Automne !

Ah c'est ma mère. Je ne lui ai toujours pas parler du projet de vacances que nous avons avec Cameron. Il faudrait que je la mette au courant. Je ferme le zip de la fermeture éclair de ma valise que je range au-dessus de ma penderie.

-J'arrive.

Je sors de ma chambre en marchant rapidement pour rejoindre la cuisine. Ma mère s'y trouve plantée en plein milieu, son sac sur l'épaule et ses clés de voiture dans l'autre.

-Tu n'es pas prête ? Dépêche-toi on va faire les courses.

Je lève les yeux au ciel avant d'aller chercher une veste en jean dans ma chambre. J'en profite pour pré dire mon téléphone et une paire d'écouteurs. Je met une paire de derbies noires avant de la rejoindre. On sort de l'appartement pour rejoindre la voiture. Pendant le trajet jusqu'au magasin on ne parle pas, le seul bruit de fond dans la voiture est celui de la radio qui diffuse de la musique des années quatre-vingt. Quand on entre dans le magasin on doit faire face à une foule de personnes qui font elles-aussi leurs courses. J'ai l'impression que me frayer un chemin entre ces personnes en compagnie de ma mère, qui est fatiguée par une nuit de garde à l'hôpital, est la chose la plus difficile que j'ai à faire.

-Au fait tes révisions pour l'examen final ça avance ?

Je lève vers ma mère une tête dépitée quand je l'entend. Non enfin si mais...

-Disons que je révise mais que j'ai dû mal à retenir les dates, que je parle approximativement l'espagnol....mais ça avance.

Je lance un sourire forcé à ma mère qui me lance un regard surprit, un sourcil haussé.

-Tu sais que pour moi l'important est que tu aies ton bac, si tu le rates tu repassera une année ce n'est pas grave non plus. D'ailleurs tu as reçus des réponses favorables pour ton année à l'université ?

-Oui j'en ai eue une de la fac de Colombia et aussi du Havre.

-Du Havre ? Comme la ville du Havre en France ?

Je passe ma main sur ma nuque légèrement mal-à-l'aise. 

-Vois déjà pour ta bourse

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Elispe des cours jusqu'aux vacances

-Bon c'est bon tu es prête ?

   J'acquiesce en regardant Cameron refermer le coffre, on s'installe tout les deux à l'avant de ma voiture. Il est au volant, j'insère un CD du groupe irlandais The Cranberries dans le lecteur. La mélodie de la première chanson envahit l'habitacle tandis que nous quittons le quartier vers la route de l'aventure.

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   Le son répétitif des cordes d'une guitare que l'on gratte, rejoint par une voix d'homme aux accents chantant. Une décapotable rouge cerise file le long de la route 66 entourée par l'immensité du désert. Je suis au volant de la voiture avec lunettes en forme de coeur et à monture rouge sur le nez. Je conduis les cheveux au vent en compagnie de Cameron. Sa voix accompagne la chanson Wonderwall du groupe Oasis.