Quand ils pleurent, le ciel est à l'écoute et déverse sa tristesse avec eux.
Cela faisait des décennies que les disparitions persistaient. Celles-ci étaient si fréquentes que ce devint une coutume qui n'alarmait plus personne. Hélas, les enfants dis...
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Oh, tendres enfants. Si doux, si innocents. Il est facile de croire que votre pureté est intouchable. Mais avec un peu de persévérance, on peut vite percevoir le potentiel que vos âmes portent en elles. Cela fait de vous de jolies petites choses.
De très jolies petites choses.
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Du feu. Du feu partout.
Les flammes rouges lézardaient les murs et s'échappaient des fenêtres de la belle maison. Le paysage dans lequel elle trônait était pourtant l'incarnation d'un rêve : un vrai paradis que tout humain souhaiterait avoir comme chez-soi. Il était tragique de le voir être réduit en cendres, de le voir transformé en enfer vorace. Le feu, menaçant, ravageait tout sur son passage et n'épargnait rien ni personne. Pas même la famille qui hurlait face à la douleur des flammèches leur dévorant le corps.
Heureusement qu'Ileen avait un crayon bleu.
Décidant qu'il y avait assez de feu comme ça, Ileen dessina un dragon aux proportions et aux couleurs assez étranges. Il était en train de voler au dessus des flammes en crachant de l'eau pour les éteindre. Ileen rit face à son œuvre. On aurait dit que le dragon vomissait.
Au moins la famille était sauvée ! Ileen prit une autre feuille pour dessiner un nouveau monde pour eux, un monde sans incendie, sans malheur ; où tous sont vivants et heureux, sans exception. Allongée par terre, balançant tranquillement ses jambes, Ileen soutint son menton d'une main tandis qu'elle prenait un crayon de l'autre. Mais alors qu'elle reconstruisait la maison de ses personnages, une voix à travers la porte l'appela.
— Mademoiselle Ileen ?
L'intéressée releva la tête. C'était Mariana, sa gouvernante, qui frappait à la porte de sa chambre.
— C'est l'heure de votre déjeuner.
Ileen n'avait pas envie de quitter ses dessins maintenant, mais elle savait qu'elle devait obéir. Alors, à contre cœur, elle se leva ; et, en passant devant son miroir, elle constata avec horreur qu'elle avait froissé sa robe. Pas le temps de se changer, cependant ; il ne lui restait qu'à espérer que personne ne le remarquerait.
