Chapitre IX

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Il m'est très difficile de m'adresser à vous, vous savez

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Il m'est très difficile de m'adresser à vous, vous savez. Encore plus de vous toucher. Rien ne sert de se méfier de l'obscurité - mes bras ne se déploieront jamais assez pour vous envelopper. En revanche, ma voix porte assez.

Puissiez-vous seulement l'écouter !

Puissiez-vous seulement l'écouter !

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- Ileen!

La voix de maman était étouffée, comme si elle venait de très loin. Très, très loin. C'était étrange, mais apaisant. Ileen s'accrocha à cette paix et garda les yeux fermés. Pourquoi lui faisaient-ils si mal? Il y avait comme un vertige qui lui embrouillait la tête, faisant de ses pensées un train qui avançait plus lentement qu'une tortue. Mais, éventuellement, ce train finit par arriver à sa destination et il raviva les souvenirs des dernières heures en une série d'images lumineuses dans le crâne d'Ileen.

Des cris. Beaucoup de cris. Ileen ne savait pas vraiment ce qu'elle avait fait de mal, mais alors qu'elle se faisait gronder, elle avait perdu patience. Toute sa frustration se déchaîna dans son cœur telles des vagues sauvages, faisant monter sa voix d'un ton de trop alors qu'elle tentait de se défendre.

Cela lui valut des mots blessants.

Ileen n'était pas choquée. Des vilains mots, elle en entendait tous les jours. À la maison, à l'école. Qu'on ait voulu qu'elle les écoute ou pas. Alors non, Ileen n'était pas choquée. Elle l'était en tout cas moins que maman. D'ailleurs, Ileen ne comprenait toujours pas sa réaction: maman hurlait, avait fini par lui jeter des mots horribles au visage, puis... s'était mise à pleurer. Ileen ne savait que faire alors que maman, son maquillage coulant, l'implorait de lui pardonner ses paroles déplacées. Dans la confusion, Ileen se mit à pleurer aussi.

A sa plus grande surprise, maman fut sur le point de la prendre dans ses bras. Elle ne l'avait pas fait depuis si longtemps! Ileen fut tellement heureuse, soudain, qu'elle choisit d'oublier tout ce que maman lui avait fait. Mais quand maman se rendit compte de la présence de Mariana, qui observait la scène depuis la cuisine sans piper mot...

Quand Ils PleurentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant