ROYAL

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« Père ! » hurlait Seungcheol en arpentant les couloirs du palais. C’était inutile d’hurler ainsi, le roi ne s’embêterait jamais à répondre, il trouvait cela grossier. Cependant, Seungcheol ne le faisait pas vraiment pour le trouver ; c’était plus pour se soulager. Il était en colère mais il ne voulait pas non plus s'attirer les foudres de son père plus que nécessaire. Hurler le calmait en quelque sorte.

« Père !»

Habitués à ce genre de colère rare mais puissante, les membres du personnel les plus âgés, le laissèrent passer. Ils le regardaient cependant, intrigués ; sa dernière grosse colère datait d’il y a plusieurs années maintenant. Qu’est-ce qui avait bien pu le mettre dans cet état ?

Tournant à un énième couloir, Seungcheol se retrouva dans le long corridor qui menait à la salle du trône ; son père s’y trouvait forcément. Ouvrant la grande porte double de toute ses forces, le prince surgit dans la pièce.

Il ne laissa pas la surprise prendre le dessus sur sa colère quand ses deux frères aînés s'étaient tournés d’un même mouvement vers lui ; leur père assis nonchalamment sur le trône.

« Seungcheol !» s’exclamaient les deux autres princes en chœur. Ils descendirent l’estrade pour le rejoindre mais ce n’est pas pour autant que le plus jeune ralentit sa marche. Il passa devant ses aînés sans détourner le regard de sa cible.

« Quand on a su pour l’agression de Jeonghan, nous avons prit le premier vol. Comment va-t-il ?» demandait Seungjin mais il ne reçut aucune réponse.

Seungcheol monta les quelques marches et se retrouva face à son père. Celui-ci assis, leva un regard imperturbé à son fils.

« Que me vaut l’honneur de ta visite, Seungcheol.

– Je n’arrêterai pas d’enquêter, avec la police.

– Mais enfin, de quoi parles-tu ?» le roi fit mine d’être surpris –cela eut le don d’agacer le Lion un peu plus

« Pas la peine de jouer la comédie, père. Jeonghan m’a tout dit.»

Le roi soupira tout en se redressant sur le trône.

« Pourquoi ne voulez-vous pas que j’enquête ?

– C’est trop dangereux.

– Mon fiancé s’est fait agresser le même soir que l’un de mes amis et de la même manière. Les deux agresseurs ont avoué avoir été obligées de faire ça ce qui signifie qu’il y a de fortes chances pour que ça se reproduise. Vous pensez vraiment que je vais laisser mon peuple être constamment en danger de se faire agresser par une horde d’adolescentes manipulées ?

– Qu’est-ce qu’un peuple sans dirigeant, Seungcheol ? Rien du tout. Que se passera-t-il d’après toi si tu venais à devenir incapable de gouverner ? Qui le fera à ta place ?!

– Jeonghan !» hurla le prince. Son cris résonna dans la pièce et les trois autres hommes présents ainsi que les quelques gardes qui gardaient l’entrée sursautèrent.

« Fils…» dit le roi en se pinçant l’arrête du nez « Jeonghan est une Lionne, une décoration. C’est un trophé, pas un gouverneur. Il n’a pas les...

– Un trophé ? Est-ce que mère était aussi un trophé ?

– Seungcheol.» l’avertit son père ; il se dirigeait vers un terrain dangereux.

« Est-ce que mère aussi n’était qu’un vulgaire objet bon qu’à être à pendu à votre bras lors d’apparition publique ? Tout ce qu’elle à fait pour le droit des enfants et des femmes, la relance économique du pays… C’était inutile, n’est-ce pas ?