LES ÉTOILES ONT PLEURÉ

été gelé

je me suis mise à avoir froid en plein été. j'ai arrêté de respirer d'un coup, me plongeant dans une apnée qui m'rapprochait de l'enfer brûlant

ma poitrine a commencé à se consumer, comme ma cigarette entre mes lèvres gercées.

comme toutes les journées enfermée alors que le soleil est haut dans le ciel bleu que je voyais de ma fenêtre.

comme toutes les nuits où j'étais seule, en train d'imaginer juste quelqu'un qui me prendrait un jour la main.

comme tous ces jours où j'essaie désespérément de prendre en photo ma tristesse pour enfin lui faire face.

comme l'ennui où je passe la journée à actualiser mon téléphone, espérant que quelque chose me donne le sourire.

comme les fois où j'entendais mes potes me parler de leurs week-ends bien meilleurs que les miens.

comme la peur qui m'assaillait quand je voyais quelqu'un qui avait l'air plus confiant que moi.

comme les larmes qui n'ont jamais réussi à sortir.

comme les insultes gratuites et normales que se lancent les adolescents dans les couloirs "mais non, t'es pas moche, t'es juste pas belle" ; et les "salut sale pute" entre potes.

et j'me suis rendue compte que j'm'étais perdue dans mon propre esprit, sans porte de sortie.