Chapter 20

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Vendredi 16 juin

Harry n'avait pas parlé à Ron et Hermione depuis une semaine. Le temps filait à une vitesse incroyable. Il passait ses journées à jongler entre les séances de sport intensif d'Auror, les cours de théorie et les entraînements sur le terrain. Et, quand il avait une minute à lui, il voyait Ginny. Ainsi, il réalisa le vendredi soir qu'il s'était déjà écoulé une semaine depuis qu'il avait vu Ron et Hermione à Londres et leur avait fait promettre de se voir plus souvent. Et c'était à cause de lui qu'ils n'avaient pas eu l'occasion de passer du temps ensemble depuis le début de la semaine.

Ceci dit, ils ne lui avaient pas proposé non plus, alors qu'Hermione était en vacances. Avant, il essayait de la comprendre quand elle lui expliquait qu'elle était très occupée par ses révisions, mais il commençait à se demander si ça n'était pas juste une excuse.

Il rentra dans son appartement et, épuisé par sa journée, s'affala sur son canapé en jetant son sac et sa veste à la va-vite sur une chaise. Il embrassa son petit salon du regard d'un air fatigué et soupira en voyant qu'il était, encore une fois, dans un désordre total. La vaisselle n'était pas faite, des robes de sorciers s'empilaient sur le dossier de sa chaise, et son vieux Scrutoscope côtoyait une bouteille de jus de citrouille mal refermée ainsi que des plumes cassées déposées pêle-mêle sur sa petite table. Des livres allant de « Justice magique et forces du Mal » à « Aurors : les sortilèges incontournables », en passant par « 100 recettes de cuisine pour sorciers débutants » traînaient à des endroits plus improbables les uns que les autres. Harry poussa un long soupir. Il rangerait demain.

Il eut un vague sourire en imaginant ce qu'aurait dit Hermione face à son éternelle tendance à la procrastination, s'ils avaient encore été à Poudlard. Elle lui aurait fait la morale avec un air légèrement supérieur, en insistant sur le fait que repousser au lendemain n'amenait à rien et qu'il lui faudrait bien se prendre en main un jour. Ron aurait été avec lui en train de subir son discours moralisateur, et ils auraient échangé un regard exaspéré.

C'était ce qu'il se serait passé s'ils savaient été encore à Poudlard, et surtout s'ils avaient continué à tout faire ensemble comme avant. Sauf que ce n'était plus le cas. La Hermione bornée et aussi brillante qu'agaçante s'était éteinte des mois auparavant. Il l'avait vu, il avait remarqué qu'elle avait changé, qu'elle était moins souriante, moins épanouie. Et il n'avait rien fait.

La culpabilité l'envahit. Il avait été tellement pris par ses études et par Ginny qu'il n'avait pas prêté attention à ses amis. Il avait beau adorer ce qu'il faisait, il regrettait que son apprentissage d'Auror lui prenne autant de temps. Il avait négligé Hermione, et ça avait sûrement joué dans son rapprochement avec Malefoy. Harry ressentit un léger pincement au cœur en y pensant. Il avait beau faire tous les efforts du monde, essayer de grandir, prendre du recul et être mature, il était prodigieusement agacé de voir la relation nouvelle qu'Hermione avait avec Malefoy. Il était jaloux. Sa meilleure amie était en train de s'éloigner au profit de son – ancien – pire ennemi, pour une raison qu'il ignorait complètement, et ça l'énervait.

Il reprendrait les choses en main. Hermione et Ron lui manquaient, il voulait retrouver cette complicité à toute épreuve qu'ils avaient à Poudlard, quand ils étaient tout le temps ensemble, quand Hermione travaillait en se plaignant du bruit dans la salle commune de Gryffondor tandis que Ron râlait à propos de tout et n'importe quoi.

Harry se leva de son canapé et s'assit à sa table. En fouillant un peu dans son bazar, il finit par dénicher deux morceaux de parchemin ainsi qu'une plume et de l'encre. Il griffonna quelques mots sur chacun d'eux et les envoya. Alors, satisfait, il retourna s'installer confortablement sur son canapé.

Guéris-moi - SuiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant