Chapitre 5 : Aveux

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Elle est descendue. On s'est assis dans l'herbe et elle a commencé son histoire.

<< Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de la mort de ma mère. C'est arrivé il y a sept ans. Et c'est ma faute. >>

Cette révélation me laisse sans voix. Comment ça, sa faute ? D'un signe de tête, je l'encourage à poursuivre.

<< J'étais l'unique enfant pourrie gâtée de mes parents. Ils m'adoraient, me passaient tous mes caprices. Je n'avais pas conscience de la chance que j'avais. >>

Elle s'arrête, les yeux perdus dans le vague. Je toussote pour lui rappeler ma présence. Elle sursaute, puis reprend son histoire.

<< C'est elle qui m'a appris à chanter, ma... ma mère. Très tôt, elle m'a fait participer à des concours. Mais elle... elle n'allait pas bien. Avoir un enfant la fatiguait. Dès mes 5 ans, elle ne quittait plus sa chambre.

- C'est pour ça que tu te sens coupable.

- Non, enfin... pas seulement. Le 15 avril de ma 7ème année, donc, j'avais un concours de chant important. Elle m'avait promis qu'elle viendrait, et papa aussi. Mais maman a fait une crise d'angoisse le matin, elle s'est cloîtrée dans sa chambre. Et, bien sûr, papa est resté s'occuper d'elle.

J'ai gagné le premier prix ce jour-là. Mais personne n'était là pour me voir. En rentrant, je lui ai dit... >>

Sa voix s'étrangle. Elle toussote, se reprend.

<< Je lui ai dit... "Je te déteste". Elle m'a regardée de ses yeux tristes, si tristes. Encore aujourd'hui, je les revois dès que je ferme les yeux. On a découvert son corps le lendemain, elle avait avalé toue sa boîte de médicaments. >>

Je reste abasourdi devant cette avalanche de révélations. J'ai devant moi une fillette de sept ans qui a vu mourir sa mère et qui a porté le poids de sa culpabilité sur ses épaules durant sept autres années.

J'écoute alors mon instinct et je la prends dans mes bras. Elle pleure, silencieusement, son corps est agité de soubresauts contre moi.

<< Et... hhh... mon père... Depuis ce jour... Hic... Il ne m'a plus jamais souri. Il me regarde comme une étrangère. Il sait que c'est ma faute, et... il me déteste. Il a raison. Je ne mérite plus de vivre.

Mes larmes se mêlent aux siennes. Je ressens sa douleur.

On dit que c'est lorsqu'on aime vraiment une personne qu'on peut ressentir ses sentiments les plus profonds.

<< Tu lui as parlé, je veux dire, à ton père, tu lui as dit ce que tu ressentais ?

- Inutile. Il sait bien... que c'est ma faute. TOUT est ma faute. Je ne mérite pas qu'on s'apitoie sur mon sort.

- Ecoute-moi, dis-je en la prenant par les épaules. Tu avais 7 ans. Tu étais une petite fille ! Et ta mère est morte. Tu t'es sentie coupable toutes ces années, pour UNE parole malheureuse. Tu mérites de vivre. Tu as le droit d'être heureuse. Et surtout, parle à ton père. Car tu ne peux pas penser à sa place. Je pense qu'aucun père, même fou de chagrin, ne pourrait en venir à détester sa fille. >>

Sa voix qui, il y a à peine quelques semaines, chantait, forte et claire, me parvient faible et étranglée.

<< Merci, merci de m'aimer. >>

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Tout d'abord, je suis vraiment désolée d'avoir mis si longtemps. En fait, j'étais pas chez moi, puis j'ai reçu de la famille et ensuite ben... Je crois que j'ai joué à Mario... Et quand je décide enfin de m'y mettre : bugs du site toutes les 5 minutes, sans parler de mon ordi qui s'est mis en tête de redémarrer sans m'avertir... Bref, c'est sûrement le Karma, ça m'apprendra à procrastiner ! Donc, désolée !!!

PS à tous les fans d'Assassination Classroom : Quand j'ai dit Karma, vous y avez pensé, hein ?

Hope SongOù les histoires vivent. Découvrez maintenant