Elle pleure sans cesse et plus larmes coulent plus elle se prend les pieds dedans, elle trébuche, glisse, dégouline sur le sol en un ruissellement sourd. Elle s'abat sur le monde, avec sa peine et ses afflictions. Je ne lui ai jamais demandé si elle aimait pleurer de cette façon. En tant qu'être humain j'ai entrepris que non. Pleurer en soi n'est pas désagréable, ce qui est désagréable, c'est les larmes qui nous rappellent la raison de notre chagrin. Et je ne lui ai jamais demandé d'où venait sa tristesse. Peut être à cause des humains qui ne font jamais attention à elle, qui préfèrent lui marcher dessus d'un pas ferme et indifférent. Ou peut être n'ont ils aucune importance dans sa vie. Qu'elle se moque d'être considérée qu'elle n'a pas besoin de mon amour, qu'elle ne m'a jamais attendue et que j'ai préféré le croire. Pour avoir quelqu'un, quelque chose à attendre, à rejoindre, à aimer. Parce que mon matériel à étreindre risquait de s'user si je restais chez moi au sec, dans la froideur de l'immobilier. Peut être qu'elle n'est même pas programmée pour avoir de la peine ni pour aimer.