Il arrive que l'air s'adoucisse. Mon amour possède un sens de l'adaptation si développé qu'automatiquement, ses larmes de foudre se ramollissent. Son corps est crémeux. Il s'étend sur les monts, s'étale sur le bitume, recouvre les immeubles et mes vêtements. Je m'y étends lorsqu'il fait frais et doux. Je respire sa peau gorgée d'eau à travers son grand manteau blanc. Mon souffle est brûlant et fait fondre son être tout entier. Mon amour disparaît des toits, de toutes les rues, et dessous mon corps. Je me retrouve nez à nez avec le bitume qui me zieute. Il dégage de disparates effluves de métaux et d'hydrocarbures. Il asphyxie mon matériel cardiaque.
J'ai l'impression d'être une larme qu'on évapore.