Volverte a Ver - T.1 {CNCO} // Terminée

Chapitre 18. Merci, Yenny !

 ✯Luna ✯    

Ses iris bruns me fixent avec intensité. Il se pince la lèvre inférieure. Comme j'aime cette manie, qu'il a de le faire. Sa main se pose sur ma joue et je ferme les yeux pour savourer son contact. Nos fronts se touchent, son souffle chaud sur mes lèvres se mélange au mien. Il ne reste qu'un infime espace entre nous deux. À mon tour, je me mords la lèvre inférieure de désir.

Quand ses lippes se posent enfin sur les miennes, je sens mon cœur s'envoler. Des millions de frissons parcourent mon être, partant de mon ventre et longeant mon épine dorsale. Je ne peux m'empêcher de sourire contre sa bouche. Je le sens faire de même. Je passe une main dans ses cheveux pour le rapprocher de moi. Sa langue rencontre la mienne pour un duel linguistique, passionné. Sa main passe dans mon cou pour me maintenir près de lui.

Nous nous séparons, à bout de souffle, mais heureux. Je le regarde et je vois dans ses yeux le reflet de mon amour pour lui. Il approche ses lèvres de mon oreille. J'en frissonne, et, il me murmure.

— Je t'aime.

Christopher. J'ouvre les yeux. Ma respiration est haletante et mon pouls rapide. Je m'assois dans le lit en me passant la main dans les cheveux. Putain, quel rêve. Il y a bien des années que je n'ai plus rêvé de lui. Me massant les tempes, j'essaye tant bien que mal de retrouver un rythme cardiaque régulier. Le réveil sur la table de nuit m'indique cinq heures quarante-cinq. Ce n'est même pas la peine d'essayer de me rendormir. M'installant confortablement contre la tête de lit, mon téléphone en main, j'ouvre mon application préférée. Pourtant, il aurait mieux que je m'abstienne de le faire. Ce que je vois me fait mal. C'est nouveau ce genre de photo. Maintenant, les idoles embrassent leurs fans, du grand n'importe quoi. Toi, tu es jalouse, ricanes ma conscience. Jalouse, moi, absolument pas. Enfin, si, peut-être un peu.

Sous la douche, cette photo ne cesse de me hanter. Pourtant elle n'a rien d'extraordinaire. Il ne l'a même pas embrassé. Il a juste déposé un baiser sur ses pouces qui étaient posés sur la bouche de la fille. Non, je crois que ce qui me fait mal c'est de voir qu'il peut être proche d'autres filles. Je ne supporte pas l'idée qu'il puisse tourner la page sur notre histoire. En même temps, vue comme tu as été garce avec lui, il n'y aurait rien d'étonnant, me sermonne la petite voix dans ma tête. Une larme roule sur ma joue. Je la chasse du revers de la main. Pourquoi je pleure pour lui ? Il n'est plus celui que j'aimais. Nous n'avons plus seize ans. On a grandi, on a changé et lui ne l'a pas fait dans le bon sens du terme. Son comportement arrogant de l'autre soir me l'a bien fait comprendre.

D'ailleurs, je me demande comment va Agustín. Depuis ce samedi soir, il ne répond à aucun de mes messages ni aucun appel. Il fait le mort. Il était tellement en colère quand le garde du corps l'a foutu à la porte. Je me souviens encore du regard noir qu'il m'a lancé. Ses yeux étaient remplis de reproches.

Devant mon miroir, l'image qui se reflète me fait légèrement peur. J'ai des cernes sous les yeux et mes cheveux mouillés sont en pagailles. Eh bien, il y a du travail si je veux ressembler à quelque chose. J'ouvre l'armoire au-dessus du lavabo et en sors tout mon matériel de maquillage.

Une demi-heure plus tard, le résultat est plus que satisfaisant. Je termine de me lisser les cheveux et les remontent en queue de cheval. Une fois que ceci est fait, je gagne ma chambre pour me choisir une tenue. Pantalon beige, chemisier blanc et mes sandales beiges, le combo parfait. J'enfile mes bijoux en argent fétiche. Une chaine avec deux ronds entrelacés et un bracelet assorti. Je passe mes clous d'oreilles et deux bagues.

Je dépose la tasse dans le lavabo avant de filer dans la salle de bain me brosser les dents et mettre une touche de rouge à lèvres. À sept heures cinquante-deux, je monte dans ma voiture, mets la musique à fond et m'engage dans la circulation. Elle est dense, mais les avenues sont praticables, comparées à certains jours, ce qui me permet d'arriver au boulot pile-poil à l'heure. Tandis que mon ordinateur s'allume, je file à la machine à café, me préparer un latté vanillé avant de retourner à mon poste.