Le jour où j'ai fugué ~ Bienvenue dans ma vie

Chapitre 19

Tout d'abord, je n'arrive pas à faire des phrases qui me plaisent, mais petit à petit, mes idées se développent et mon carnet se remplit de pages écrites de mes mots.

J'ai écrit un petit texte dont je suis plutôt fière: Ô solitude, douce solitude, combien tu es délectable pour l'âme aimante et fidèle ! Tu ne mens pas, toi ; tu n'es pas comme le monde, exigeante et tyrannique ; mais tu te donnes avec tous tes charmes à celui qui peut te posséder. Aussi, dans ton sein, on s'appartient tout entier, on est tout recueilli ; la voix intérieure parle, et on l'écoute, et on lui répond ; et si l'on a été coupable, le repentir s'éveille, le remords s'apaise, la conscience s'éclaircit, on voit clair au-dedans de soi.

Je trouve qu'il décrit bien mon état d'esprit actuel.

 Après cela, une idée germe dans mon esprit. Et si... Si je racontais ma fugue, mon histoire; si les gens pouvaient voir ma vie de mon point de vue et comprendre les raisons de mes actes...

Vite, je tourne quelque pages et écris tout, tout ce qui s'est passé dans ma vie depuis mon déménagement. La liste que j'avais faite chez moi, dans ma chambre me revient en tête.

Je ne saurai dire combien de temps j'ai passé dessus mais quand je lève les yeux, il fait noir autour de moi, la nuit est déjà tombée.

Je me lève et me dirige vers mon campement. 

Ce soir, pour le repas, ce sera pain accompagné de petits gâteaux préparés par le boulanger. Tout cela est délicieux. 

Un fois mon repas terminé, je quitte mon campement et part en expédition en haut de la cascade. J'escalade les pierres lissées par l'eau et trouve une sorte de chemin qui semble mener tout en haut, je l'emprunte.

J'arrive au sommet de cette chute d'eau, la vue est magnifique et d'ici, mon campement semble minuscule. Je m'assois et profite de cet instant pour admirer ce qui m'entoure, la vue, les sons, les odeurs...

Je ne redescends pas cette nuit là, je reste ici, en haut de cette cascade, pour m'endormir bercée par le délicat bruit de l'eau.

 -Tako, arrête. Oui, je sais, il est l'heure que je me lève. Arrête je t'ai dit!

Je le repousse et ouvre les yeux. Mais je ne vois pas mon chien, non. À la place se dessine une petite forme, c'est un écureuil roux qui s'amuse à me chatouiller la tête avec sa queue en panache. Tako lui, est toujours dans la forêt où j'ai été enlevée... Pauvre chien, encore abandonné.

Je finis par me lever et entreprends de descendre de cette falaise. Je dois avouer que la pente est assez abrupte et la montée qui me semblait déjà difficile, me paraît beaucoup plus simple que la descente que j'effectue en ce moment. Le sentier est glissant et il faut que je réussisse à désescalader les pierres polies sans tomber. Si par malheur je venais à glisser, la chute en serait sûrement mortelle.  

Je manque de tomber à plusieurs reprise mais miraculeusement, je finis ma descente et touche enfin la terre ferme. Je rejoins mon sac et prévois de manger un gâteaux emballé pour mon petit-déjeuner. Mais, forcément, il faut que quelque chose ne se passe pas correctement. Il est écrit "Ouverture facile" sur le paquet, mais ce dernier refuse de s'ouvrir! Ah, ces indications ne voudraient-elles pas dire le contraire? Soit, "Ouverture difficile, voire impossible"? 

Je cherche une pierre au sol et transperce le plastique avec; il se perce et laisse entrevoir la nourriture qu'il renfermait. Enfin! Je vais pouvoir manger tranquillement! 

Les jours qui suivent se ressemblent tous: je mange, écrit, dessine, me baigne et me balade dans les alentours. Ce petit manège dure une bonne semaine.

Mais un problème fait rapidement surface, mes vivres sont presque vides et je ne peux en aucun cas m'aventurer en ville; ce serai trop dangereux pour ma fugue, tout pourrais tomber à l'eau. De plus, je ne pourrais rien m'acheter vu que je n'ai pas d'argent sur moi. La situation devient critique, il faut que je trouve un moyen de me nourrir si je ne veux pas mourir de faim ici. 

Je cherche une solution mais il est hors de question que je tue un animal ici, je n'en aurai tout simplement pas le courage. 

Comment pourrais-je bien faire?

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Alex est-elle condamné à mourir de faim dans cet endroit?