Épilogue

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Cela fait bientôt un an que je suis rentrée de ma fugue.

Je suis heureuse et comblée. Tout se passe très bien dans ma vie à présent. 

J'ai réussi à changer l'opinion de mes parents sur plusieurs sujets et j'ai l'impression qu'ils sont maintenant plus ouverts d'esprit. Ils prennent ma parole en considération et sont beaucoup plus compréhensifs.

Ils ont compris qu'il fallait me laisser de l'espace et de l'autonomie.

Je vis donc maintenant seule, sans mes parents, dans une toute petite maison, mais cela me suffit, je n'ai besoin que de peu de choses. Il se trouve que j'habite tout près d'une boulangerie, celle du monsieur qui m'a aidée pendant ma fugue. Après que je lui ai envoyé ma première lettre, nous avons continué à échanger. Il m'a proposé de m'installer dans sa ville car une petite maison peu coûteuse venait d'être mise en vente. J'ai bien sûr accepté sans hésiter et mes parents ont fait de même.

Depuis ma fugue, j'ai arrêté l'école et m'instruis maintenant seule à la maison, grâce aux cours par correspondance. Et je peux vous dire que je m'en sors beaucoup mieux qu'en classe. Ici, je peux avancer à mon rythme et ne suis pas dérangée par les autres personnes, comme les élèves par exemple. 

Mais ce n'est pas tout. Après être rentrée, j'ai peaufiné mon récit de fugue et après l'avoir fait lire à un bon nombre de gens et avoir été encouragée, je l'ai proposé à une maison d'édition. Celle-ci a immédiatement accepté de publier mon livre, en prenant soin de corriger quelques passages. Mon histoire est maintenant disponible dans de nombreuses bibliothèques et librairies, et dans certains magasins de livres.

Entre mes cours et l'écriture, j'ai réussi à me trouver une petite occupation en plus: j'anime des conférences. Je fais de la sensibilisation au suicide et parle de tout ce qui peut déranger le jeune, surtout pendant l'adolescence. Je fais ces conférences devant un public d'adultes ou parfois devant un jeune public, dans leurs établissements scolaire. Je répète bien que le suicide n'est pas une issue envisageable et qu'il existe d'autres solutions pour s'en sortir. Je ne dis pas que fuguer était la meilleur des idées mais si elle peut s'avérer utile, comme dans mon cas, c'est toujours mieux que de s'ôter la vie.

Et pour finir tout cela, je dois vous parler d'un de mes derniers cadeaux.

Un soir, mes parents sont venus me rendre visite chez moi, mais, ils avaient un comportement étrange, inhabituel. Ils me dirent d'aller m'asseoir et de fermer les yeux. J'entendis alors des couinements, et des bruits de chaînes. Quand je rouvris les yeux je ne pu m'empêcher d'éclater en sanglots et de crier:

 -Tako!

Mes parents avaient fait le tour de toutes les S.P.A. de la région et s'étaient aidés des dessins que j'avais fait de lui sur mon carnet. Il s'avère que mon chien avait été attrapé près d'une route et que dès lors, il avait été emmené dans un refuge. Personne ne voulait de lui jusqu'à ce que mes parents aillent le chercher. Ils m'ont fait un magnifique cadeau poilu, je ne pouvais rêver mieux. 

À l'heure où je vous parle, Tako est roulé en boule à mes pieds et semble s'être endormi. 

Voilà donc comment se termine mon histoire, celle de ma fugue, celle de ma vie. 

En espérant que cette dernière vous a plu et vous a fait réfléchir!

 Alexandra Jonhson            

Le jour où j'ai fugué ~ Bienvenue dans ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant