Chapitre 10

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Song : I feel like I'm drowning - Two feet

Cela faisait à présent une semaine qu'Aube avait été enlevée, la maison n'avait plus été vide depuis. Tout le monde s'activait dans tous les sens pour nous aider.

Nous avions tous effectué des recherches sur l'éventuelle identité de ce mystérieux «F», ainsi que sur la promesse qu'il avait laissé par écrit, affirmant dangereusement qu'il se vengerait. Nous n'avions rien trouvé, ni dans les vieux grimoires datant de plusieurs siècles que possédait Lucinda, ni dans ceux que ma grand-mère avait tenté de nous occulter pendant bien des années. Nous avions face à nous une pile inimaginable d'anciens manuscrits et aucun d'entre eux ne contenait la solution dont nous avions besoin.

Aucune autre créature infernale n'avait pointé le bout de son nez depuis cette nuit-là. Ce qui semblait plutôt être une bonne chose.
Mes grands-parents, ceux de Adam, ainsi que Lucinda en étaient venus à la conclusion que cette espèce d'hybride (croisement entre un chien et une hyène), plus communément appelé Nucïde, n'avait été qu'une simple diversion, pour nous éloigner de chez nous. «F» devait être sacrément malin pour concevoir un plan de la sorte, et se douter que nous tomberions aussi facilement dans son piège. Tout cela avait eu l'air d'être planifié depuis un certain temps, je ne voyais pas d'autre possibilité. Mais que serait-il arrivé si j'étais restée avec Aube? Aurais-je été kidnappée avec elle ? Ou aurais-je pu éviter tous cela? J'en doutais fort...

Un sentiment de culpabilité pesait sur mes épaules, tel un fardeau. J'aurais préféré être à sa place et ne pas devoir rester inutilement à observer les autres se démener à rechercher quelconque piste pour la retrouver. Car c'était tout bonnement ce que j'étais : inutile. J'étais persuadée qu'à ma place, ma sœur aurait été d'une plus grande aide. Je tentais en vain de soulager ma conscience. Je ne possédais aucune magie capable de me défendre. Ou à dire vrai, aucune magie du tout. Comment aurais-je pu sauver mon aînée, en ayant comme rival un homme capable d'invoquer des monstres sanguinaires tels que des Nucïdes? Je n'en avais vu uniquement en photo dans un vieux livre, mais cela avait été suffisant pour que je sache que je ne souhaitais jamais me retrouver face à l'une d'elle. Je n'étais donc plus retournée en forêt, de peur d'en croiser par malchance.

Ma mère ne servait pas à grand chose non plus, étant elle aussi rongée excessivement par la culpabilité et le regret. Tout le monde semblait vouloir la ménager, pensant que la mêler à des recherches aussi peu fructueuses était négatif pour son moral, qui se situait déjà au plus bas. Elle pensait être une mauvaise mère. Ne pouvoir rien faire pour sauver sa petite fille chérie l'affligeait profondément. La voir dans cet état m'était fatal, si bien que je ne parvenais plus à lui tenir rigueur des secrets qu'elle avait eu envers nous. En y repensant, nous avoir caché notre réelle identité pendant aussi longtemps n'avait pas dû être une partie de plaisir pour elle non plus. Elle n'avait sans doute pas garder une telle révélation secrète sans raison. J'attendais impatiemment la suite de cette découverte. Après tout, que pouvais-je apprendre de plus horrible que toute cette histoire?

Il se pouvait qu'à ce moment même, mon aînée ne soit plus de ce monde, mais nous nous étions interdit d'y penser. Nous ne perdions pas espoir pour autant, nous avions tenté de nous persuader du contraire en relisant maintes fois le morceau de papier calciné. Il y était inscrit qu'à présent elle lui appartenait, ce qui laissait sous-entendre qu'elle lui était utile. Pourquoi? Nous l'ignorions encore, mais cela voulait donc dire qu'il la garderait vivante, du moins pour le moment...
C'était, en effet, un maigre argument de réconfort mais comme on le disait si bien: l'espoir fait vivre, aussi infime était -il.

                                        ***

Durant toute cette semaine, mon grand-père m'avait appris, grâce à de nombreux entraînements quotidien, à bloqué mon esprit de toute personne qui voudrait y pénétrer. Pour le moment je n'y arrivais qu'une fois sur deux, mais mon aïeul m'avait rassuré en me disant qu'en m'entraînant régulièrement, et avec beaucoup de persévérance, que j'arriverais à un taux de cent pour-cent de réussite. Tout cela, avec, bien évidemment, son éternel sourire chaleureux collé aux lèvres. Il avait beau s'inquiéter énormément pour Aube, il se sentait obligé de le cacher de peur de ne causer plus de peine à ma mère. C'était plus fort que lui. Il voulait la protéger.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 18, 2018 ⏰

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