Saut dans l'inconnu

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Je déconseille aux personnes sensible de lire cette nouvelle.

Je vais vous raconter aujourd'hui le dernier jour de la de vie Jeanne. Jeanne était une adolescente de quinze ans avec une vie tout à fait banale à première vue. Mais récemment elle avait perdu un ami qu'elle adorait encore plus que le dieu en lequel elle croyait.  Au point de se soupçonner d'être amoureuse, mais il fallait se rendre à l'évidence il était parti et maintenant Jeanne se sentait seule, terriblement seule, pourtant elle était entourée des gens qu'elle aimait et qui l'aimait. Mais son ami était parti et derrière son immense sourire se cachait un grand chagrin. Voici le récit de sa dernière journée parmi nous.

Dix heures du matin, je me réveille le bras gauche tout endoloris, en essayant de le bouger une douleur me parcourt, si intense qu'elle m'empêche de respirer un instant. J'ouvre les yeux pour regarder mon membre souffrant. Trois griffures sont alignées juste en dessous de mon coude de couleur rouge vif, les plaies sont assez profondes, d'où la douleur. Plus loin sur mon poignet il y en a d'autres juste à la surface de ma peau, dans le désordre, elles partent dans tous les sens semblables à des griffures de ronces ou celle d'un chat un peu trop joueur. En les regardant une soudaine envie de pleurer m'envahit puis une autre douleur, une douleur intérieure, encore plus douloureuse que celle de mon bras. Je saisis mon cutter cacher sous mon oreiller, je ne peux plus m'en passer, c'est une drogue, toujours couper plus pour avoir moins mal.
« Jeanne ! Descend de ta chambre et viens déjeuner, ce n'est plus l'heure de rêver ! »

Manque de peau, maman crie. Je remets mon arme à sa place, me lève et m'habille. Un short kaki, un débardeur noir, ainsi que mon bandana noué sur mes blessures les plus profondes. Je descends et me sers un bol de céréales.
« Tu t'es fourrée encore où ? demande maman en désignant mon poignet.
- c'est le chat de marraine hier, j'ai voulu le porter.
- Je t'avais dis de faire attention.
- Je sais, ce n'est pas grave. »
L'interrogatoire s'arrête ici. Je mange tranquillement écoutant mon frère raconter ses exploits sur ses jeux vidéos. Mon père entre soudainement dans la salle à manger lançant un joyeux «Alors prêt pour l'aventure ?!» Ah oui, j'allais oublier la "journée aventure". Une fois par mois nous allons une journée en excursion, sur les fleuves en canoë ou en kayak, dans la forêt en moto-cross ou en quad, aujourd'hui ce sont les montagnes et l'escalade. Nous répondons que nous sommes plus que prêt et je retourne dans ma chambre afin de préparer mes affaires : un sac, une bouteille d'eau, mon portable, une batterie externe, des gants. Je referme mon sac et met des baskets assez souples, me voilà parée ! Je rejoins ma petite famille dans la voiture et nous démarrons pour deux heures de route, pendant lesquelles je relis nos messages, nos conversations, me rappelant une fois de plus à quel point mon idiotie dépasse l'entendement. Arrivés nous louons le matériel et allons pique-niquer. Une heure plus tard nous commençons notre ascension, mon frère devant, mon père derrière lui suivit de ma mère puis moi qui ferme la marche. Tandis que nous escaladons la montagne je prends le temps de regarder le paysage, des collines à perte de vues, un voile de pollution au dessus d'elles puis à l'horizon un ciel bleu, un paysage des plus banales mais que je trouve magnifique. J'inspire un grand coup, l'air lourd de cette chaude journée rentre dans mes poumons et je manque de tousser. Je continue de gravir la paroi accrochant mes mousquetons au fur et à mesure de sorte à être en sécurité. Je tends le bras pour attraper une prise un peu haute soudain mon pied glisse et dans un réflexe je pousse un petit cri avant de trouver une pierre pour poser mon pied. Cela étant fait je regarde en bas. Un millier de mètre semble me séparer du sol. Voilà que devant ce vide j'ai peur.  

«Quand on a peur, il faut chanter.» Oui voilà, chanter. Je me mets à fredonner et maman me demande comment ça va. Je lui répond que ça va et recommence à grimper, effrayée. Je fredonne toujours quand je me rends compte que cette chanson c'est lui qui me l'a inconsciemment fait découvrir. Mais il est parti, il vit maintenant sans moi, m'a certainement oubliée. Je regarde une nouvelle fois le vide immense, il me semble attirant à présent. J'entame une nouvelle partie de la montagne, bien plus escarpée que les autres. Je me concentre sur l'escalade, enfin j'essaie mais mes pensées sont tournées vers lui. Je ne me sens pas bien, des nausées arrivent et les larmes sont proches. J'ai mal. Sans réfléchir je détache mes mousquetons de "la corde de vie" et me laisse tomber dans le vide, j'entends un cri mais ce n'est pas le mien car je tombe dans le silence, mon prénom résonne dans les montagnes. Puis un choc suivit d'une douleur à la tête.

Un pas de plus vers la libertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant