Un pas de plus vers la liberté

Drôle de discussion

Un jour où je rentrais des cours comme tous les jours, je surpris en entrant dans ma chambre une discussion entre le piano, la chaîne-Hifi, le micro et la batterie. Discours animé sur le fait d'être aimé : 

« Moi ! disait le piano, je ne suis plus qu'un vulgaire pupitre électronique et poussiéreux ! 

- Et moi ! rétorquait la batterie, je ne suis plus qu'un amas de vieux tambours sur lesquels elle ne pose même plus les yeux chaque jour ! Alors que toi piano quelques fois de ton dos sort quelques notes ! 

- Des notes fausses et désagréables qui s'empressent de disparaître quand elle m'éteins ! Alors que toi on joue le rythme, c'est moins compliqué! 

- Moins compliqué ?! s'exaspérait la batterie, c'est aussi compliqué que de jouer les quatre saisons sur ton clavier les yeux fermés ! 

- Cesser de vous quereller ! avait enchaîné le micro, et continuer à nous écouter chanter chaque jour pendant des heures c'est mieux que de vous chamailler à chaque fois qu'elle ferme à clefs.

- Soit maudit horrible micro. Qu'en pense les amplis de devoirs faire de toi quelqu'un de fort ? avait questionné la batterie.

- Tu n'es rien de plus qu'un vulgaire mégaphone !» avait insulté le piano.

Et d'une voix presque sage la chaîne-Hifi avait proclamée que sans elle à leurs cotés, ils ne seraient même pas arrivés dans cette chambre et que s'ils voulaient continuer a se titiller ils allaient se décharger et on allait les jeter. Sur ces mots ce fut la zizanie, chacun criait à qui voulait entendre des mots d'oiseaux et des ragots sur le piano, des méchantes camaraderies et des moqueries sur la batterie, des vilains mots sur les micro et des âneries sur la chaîne-Hifi. Et tous parlaient plus fort que tous sans écouter. Jusqu'à ce que la guitare mal accordée se mette tristement à chanter : 

«Elle est rentrée, elle est rentrée, c'est plus l'heure de jouer.»

Et d'un coup le silence se fit et plus jamais je ne les entendis parler ainsi.

tytyph.