CHAPITRE 26

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-Toi aussi tu veux me faire comprendre que je suis incapable de m'en sortir seul ? À ce moment j'entends une voix brisée le silence de la pièce.

-Parce que c'est le cas. Maxime attrape mon bras et me fait reculer brusquement pour que je m'asseye sur le lit. Je retiens un cri en me tenant la cuisse et le foudroie du regard.

-Sort de là tu es bien la dernière personne que je veux voir maintenant. Il se plante devant moi les bras croisés en rigolant. Il regarde Gordon et lui demande de sortir ce qu'il fait. Je souffle bruyamment pour lui montrer mon agacement.

-Tu comptais aller ou comme ça ? Jason se rapproche pour être à la hauteur de Maxime.

-Vous n'allez jamais me croire mais je voulais aller aux toilettes. Je leur parle comme à des abrutis finis, ils me gonflent, je ne suis pas prisonnière. Maxime prend la chaise de mon bureau et s'assied face à moi.

-Pourquoi tu nous as fait croire ça, tu as fait la morte à ne pas donner de nouvelles ? Je suis dans une autre dimension, mon regard est dans le vide et je me remémore tous les événements troublants qui ce sont dérouler avant que je parte.

-Parcequ'au fond c'est ce que je suis... morte. Je réponds comme si mon âme avait quitté mon corps. Il m'attrape par les épaules et me secoue.

-Arrête tes conneries putain, pourquoi tu as fais ça, pour nous faire souffrir c'est ça, tu me dégoûtes. Il se lève et fait les cent pas. Jason s'assied à coté de moi et fait pivoter mon visage pour que je le regarde.

-Qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi tu nous as pas appelés pour cette mission plutôt que de nous faire croire ça ? La vérité c'est que je m'en serais voulu toute ma vie s'ils avaient été blessé a cause de moi dans une mission informelle. Mais ça ils ne le seront jamais. Je souris et un petit rire s'échappe de ma bouche

-Vous voulez savoir ce qu'il m'arrive, ça vous intéresse maintenant ?Maxime s'arrête devant moi les sourcils froncés.

-Arrête de jouer et soit un peu sérieuse merde, tu trouves ça drôle ? Je le regarde avec toute la haine qui se trouve en moi.

-Non. Mais ce qui est drôle, c'est qu'on ait essayé de se venger pour un œil au beurre noir alors que je t'avais demandé de ne rien faire Maxime, ce qui est drôle c'est que je me suis crus invincible en allant rendre visite à un gang en manquant de peu de me faire tuer, mais vous savez ce qui est vraiment drôle ? Je hausse le ton et me mets debout face à ces deux hommes que je considérais comme ma famille.

-Ce qui est vraiment drôle c'est que j'ai failli me faire violer dans cette maison sans que je puisse me défendre parce que je suis qu'une merde incapable de se défendre seul. Toute la colère que j'avais en moi ma donner la force d'avancer vers la porte de la salle de bain sans tomber.

-Alexie...Les deux voix s'élèvent dans un écho. Sans me retourner je m'enferme dans la salle de bain, je ne veux pas craquer devant eux j'ai déjà été assez faible et comme pour me ramener à la réalité j'appuie sur ma plaie pour me rappeler qu'être faible n'est pas une option. Après quelques minutes passées dans la salle de bain je n'entends plus de bruit dans ma chambre et je me décide enfin de sortir de ma cachette. Quand j'ouvre la porte je tombe sur les deux hommes que j'avais laissés là quelques minutes au paravant. Les deux me regardent d'un regard noir plein de colère.

-je veux des noms Alexie. Maxime me bloque le passage, les bras croisés sur sa poitrine.

-Tu es bien la dernière personne à qui je parlerais, de toute façon je m'en suis déjà occupé. Ce mensonge me rappelle encore une fois ma faiblesse de ne pas avoir éliminé ces ordures. Je le pousse pour retourner dans mon lit mais il me suit comme mon ombre.

-Je sais bien que je n'aurais jamais dû m'emporter et je n'aurai pas dû m'énerver contre toi et te renier du groupe, mais ne garde pas ça pour toi. Il s'est assis à côté de moi et prend ma main dans la sienne.

-Pourtant tu l'as fait. Je retire rapidement ma main et regarde Jason qui reste dans un coin de la chambre sans rien dire.

-J'aurais dû le voir, je savais qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas mais je n'ai pas cherché plus loin, si j'avais su... Le regard qu'il porte sur moi me dégoûte. Il m'observe comme si j'étais une petite chose fragile.

Quand je suis arrivée dans ce gang je me suis promis de ne pas être dépendante des autres et le fait d'avoir failli me rappelle encore une fois que je ne suis rien et ils me le font bien comprendre. «Une fille ne peut pas se défendre seul » ça me rappelle mes enlèvements que mon père organisait pour venir me "sauver" et me prouver que si je vivais sans lui je ne m'en sortirais pas. Je sers le poing et les regardent chacun leur tour, mon visage devient plus sombre et ma voix plus grave.

-Sortez de ma chambre, dégagez, je ne veux plus vous voir, je ne veux plus voir personne c'est compris !? Jason commence à prononcer mon nom mais je l'arrête rapidement en ouvrant la porte pour leur montrer la sortie. Maxime me lance un regard noir qui m'arrache un rire jaune.

À partir de maintenant mon contact avec les personnes de la maison ne sera que purement professionnelle, je ne veux plus avoir d'attache, plus de raisons de faiblir, l'idée de devenir une personne froide et sans cœur me dégoûte, j'ai fui ces personnes toute ma vie et à présent j'en suis une. Quelle ironie. Je les regarde partir avec mon cœur et je claque la porte d'un grand coup.

Je crois bien que je suis resté enfermé dans cette chambre trois jours entiers en attendent que la douleur passe et à présente, je peux marcher à peu près correctement alors j'ai décidé de sortir, il faut que je respire et que je bouge je vais devenir folle à rester dans cet espace. Sortir la nuit quand tout le monde dort a été un de mes choix les plus judicieux, pour l'instant je ne veux pas les voir ou je ne peux pas, il faut que je me tienne à mes résolutions.

Je descends au sous-sol, prend des antidouleurs pour ma jambe et montent sur ma Harley-Davidson Forty eight pour fendre la nuit. Le vent est glacial sur mes mains, je n'ai pas pris le temps de mettre des gants ou même une écharpe. Les lumières de la ville sont éteintes mais la lune éclaire les rues que je traverse à toute vitesse. Je roule sans vraiment savoir ou je vais et au moment ou je relève la tête je remarque que je suis devant chez moi, devant la maison que j'ai quitté quelques mois plus tôt pour rejoindre l'endroit ou je suis à présent, devant l'endroit ou j'ai passé mes meilleurs moments mais surtout les pires.

Machinalement je me gare dans l'allée, je sors les clés de ma poche et ouvre la porte. Je n'ai pas vu la voiture de ma mère alors je m'attends à un silence des plus total mais c'est tout le contraire, j'ai l'impression qu'il y a du mouvement à l'étage, j'espère que je n'interromps pas un moment d'ébat.

En tendent l'oreille j'ai l'impression que c'est plus une bagarre qu'un ébat, je monte les marches quatre à quatre en serrant les dents et me précipite vers la chambre de Jasmine pour coller mon oreille à la porte et être sur de ce que je fais. J'entends ma sœur crier de l'autre côté de la porte mais rien de bon. Je défonce la porte violemment et me jette sur la personne qui tente de déshabiller cette fille presque dénudée totalement, assise dans son coin entrain de pleurer.

-Qui c'est elle ? Il interroge ma sœur rapidement et essaye de s'enfuir par la fenêtre. En voyant ça, la colère monte en moi et la petite partie d'humanité qui me restait s'envole dans un souffle. J'attrape l'individu, le clou au sol et le frappe de toutes mes forces. C'est comme si je ne pouvais plus m'arrêter où m'en passer, cette sensation est bien trop grande pour que je puisse la contenir et je n'en ai pas envie, je jubile à l'intérieur, c'est comme si je sentais l'adrénaline passer dans mes veines, le parcours qu'elle emprunte vers mon cerveau, le sang qui tape contre mon crâne, cette jouissance s'empare de moi et je souhaite qu'elle ne s'arrête jamais. Au bout d'un certain moment je sens deux mains me soulever ce qui m'arrache à la bulle dans laquelle je m'étais enfermé sans m'en rendre compte.

-Lâche-moi, il faut que je le tue ! Je hurle de colère mais la personne qui se trouve derrière moi passe ses bras autour de ma taille et attrape mes mains pour que je ne puisse plus bouger. En relevant la tête je comprends que ce n'est pas ma sœur, elle est toujours là, recroqueviller dans son coin recouverte du sang de son agresseur.

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Coucou les amis !!! Désolé de ne pas avoir pu poster merci mais voilà le chapitre 26. J'espère que ça vous plaira en tout cas.
Bonne lecture et pleins de bisous 😙😙

Sans Regrets. [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant