Un Week-end

Chapitre 4

Bob me réveilla en me secouant.
- Aller debout la marmotte ! s'exclama-t-il.
Je cachai discrètement mon bandage avec ma manche longue avant de me frotter les yeux. Bob me sourit :
- Le petit déjeuner est servi ! On t'attend.
Puis il partit à la cuisine. Je me levai et allai me changer. Je fis attention à mettre un pull à manches longues. Je n'en avais pris qu'un seul. Il était noir. Je rejoignis Bob et Seb dans la cuisine.

Je m'assis en face de Bob. Un bol de céréales était posé devant moi. Bob était en train d'avaler le sien goûlument. À cette vision, la chaleur nauséeuse m'envahit à nouveau. Mon estomac était serré. Je pris une cuillère de céréales. Lorsque je l'avalai, je réprimai un haut-le-cœur. J'en avalai une deuxième avant de comprendre que si j'en prenais encore une, j'allais vomir. Je reposai le cuillère dans mon bol.

Bob remarqua mon trouble.
- Tu n'as toujours pas faim ?
Je secouai la tête en évitant son regard. Je pus néanmoins apercevoir une étincelle d'inquiétude dans ses yeux. À ce moment, Seb demanda :
- Pourquoi étais-tu sur le canapé ?
Je répondis :
- Je n'arrivais pas à dormir et je ne voulais pas déranger Bob, alors je suis sorti.
Ce qui était la vérité. Ou presque.
Je remarquai que Bob semblait très content aujourd'hui. Je lui fis la remarque. Il me répondit :
- On va à la fête foraine aujourd'hui ! Tu as oublié ? On l'a décidé hier soir.
Ça devait être à un moment où je n'écoutais pas. Cependant je répondis :
- Ah oui, c'est vrai.
Nous finîmes notre petit déjeuner et partîmes à pieds pour la fête foraine. Nous retrouverions Fred et Krayn là-bas.

Je passai le trajet à l'arrière, en silence. Devant moi, Bob n'arrêtait pas de parler et de sauter partout, comme un gamin. C'est fou comme un rien l'amuse. Son enthousiasme m'aurait probablement contaminé si je ne me sentais pas si mal. Premièrement, je détestais les fêtes foraines, à cause du bruit, des gens, de la musique, tout. Ensuite, la chaleur nauséeuse ne m'avait pas lâché depuis le petit déjeuner. Et pour couronner le tout, je sentais un début de mal de tête pointer le bout de son nez. Vers le milieu du trajet, Bob ralentit pour se mettre à mon niveau. Il avait arrêté de parler. Il souriait juste.

Nous arrivâmes à la fête foraine. La première chose que je vis fut la lumière. Il y en avait partout. Des rouges, des  bleues, des vertes, des jaunes qui tournaient dans tous les sens. Puis je remarquai la musique. Elle était assez forte mais c'était supportable. Il y avait du monde.

Nous retrouvâmes Krayn et Fred sans trop de difficultés. Dès que nous les eûmes retrouvés, Bob insista pour faire une attraction. Comme le groupe ne bougeait pas, il me saisit le bras et m'entraîna vers une attraction.

Je réprimai un grognement. Il m'avait saisi par mon poignet blessé. Les autres finirent par suivre et nous rejoindre.

Nous fîmes la queue et nous montâmes dans une voiture. Bob avait choisi un grand-huit. Je sentis mon stress monter. Je haïssais ce genre d'attractions. La voiture démarra. Plus de retour possible. Durant le tour, je hurlai tout le long. Je sentis mon estomac se retourner une ou deux fois.

Cet enfer prit enfin fin et je pus descendre. Je retrouvai les autres à la sortie. Bob était encore plus excité qu'avant. Fred et Seb semblaient amusés par la situation. Quant à Krayn, il était blanc. Probablement autant que moi. Apparemment, il n'appréciait pas non plus ce genre d'attractions.

Bob nous traîna directement à un autre grand-huit qui semblait pire que le précédent. Krayn et moi  refusâmes d'y monter. Nous les laissâmes y aller et allâmes les attendre sur un banc plus loin.
Krayn s'exclama :
- Décidément, je hais ces trucs !
Je ne sais pas si c'est son expression, un besoin de relâcher mes nerfs ou les deux, mais j'éclatai de rire. Il me regarda de travers avant de me rejoindre.

Nous rîmes un long moment. Cela me fit du bien. La chaleur nauséeuse se terra dans un coin. Tout me semblait plus coloré, plus joyeux. Après s'être calmés, nous discutâmes de tout et de rien, le temps que les autres reviennent.

Quand ils arrivèrent, je fus content de ne pas être monté avec eux. Fred et Seb étaient blancs. Je vis même leurs jambes trembler. Même Bob semblait moins enthousiaste qu'avant. Nous restâmes un petit moment à discuter, le temps qu'ils se remettent de leurs émotions. Durant la conversation, je me surpris à fixer Bob pour admirer ses cheveux bruns ou ses yeux noisettes. À chaque fois que cela arrivait, je détournai les yeux et priai pour que personne ne remarque mes joues en feu.

Une fois Seb et Fred remis de leurs émotions, Bob nous entraîna vers une autre attraction en me traînant par le bras. La chaleur nauséeuse repris à nouveau mais c'était supportable. L'attraction était un manège tournant. Je crois que je n'ai jamais eu autant le tournis de ma vie.

Après cela, nous allâmes manger dans un petit restaurant. Nous nous assîmes autour d'une table proche de la fenêtre. Bob était assis à côté de moi. Un mauvais pressentiment s'empara de moi et mon ventre se noua. Ou alors c'était juste la présence de Bob si proche.