Un Week-end

Chapitre 7

Quand j'arrivai dans la cuisine, Seb me serra dans ses bras et s'exclama :
- Tu nous as fait une de ces peur !
Je lui rendis son étreinte et chuchotai :
- Je suis désolé.
Bob était assis à sa place et me souriait. Seb me demanda :
- Tu veux manger quelque chose ?
- Oui une tartine, s'il te plaît.
Il me sourit et s'affaira à me la préparer. Bob me fit un grand sourire d'encouragement. La chaleur nauséeuse avait disparu. À la place, une douce sensation de bien-être s'empara de moi.

Seb posa la tartine sur une assiette devant moi. Je le remerciai. Il s'assit à sa place et se mit à manger. Je pris la tartine et pris une petite morse. Elle avait bon goût. Je repris une morse, puis une autre, puis une autre, ainsi de suite jusqu'à finir la tartine. À la dernière morse, je sus qu'il fallait que je m'arrête là. Cela faisait longtemps que je n'avais pas mangé sérieusement et mon estomac était encore fragile. Durant la fin du petit déjeuner, une bonne humeur s'installa progressivement.

Fred et Krayn me prirent dans leurs bras à leurs arrivée. Je les rassurai du mieux que je pus. Nous nous installâmes au salon et Seb proposa une journée gaming. Il partit chercher quelques jeux et je pris place dans mon fauteuil. Seb revint et proposa un Street Fighter. Bon, j'allai clairement me faire laminer. Il lança le jeu. Le première partie se fit entre Bob et Seb. Le gagnant jouerait contre la prochaine personne et ainsi de suite. Bob gagna la partie de justesse. Pour la suivante, Fred s'opposa à lui. Bob le battit à plat de couture. Puis se fut au tour de Krayn qui se fit battre dans un match très serré. Finalement ce fus à mon tour de l'affronter. Je me fis battre à plat de couture comme je l'avais prévu mais je m'amusai bien.

Bob décida de laisser une chance aux autres et passa la manette à Seb. Je passai la mienne à Fred et retournai m'assoir sur mon fauteuil. Bob se percha sur l'accoudoir de mon fauteuil. Il commença à raconter des blagues sorties de nulle part. Je me pliai en deux de rire. Ce mec avait un don pour me faire rire avec n'importe quoi. Voyant qu'on s'amusait bien, Krayn vint se joindre à nous. Nous passâmes la matinée ainsi à rire et à jouer. Je ne jouai pas beaucoup. Mais je m'amusai bien.

À midi, Seb partit dans la cuisine pour nous préparer à manger. Bob me proposa une revanche. J'acceptai de bon cœur. Je m'assis à côté de lui. Je savais que j'avais aucune chance de la battre loyalement. Aussi, quand ma situation devint désespérée, j'envoyai un coup de coude dans les côtes de Bob. Il tomba de côté en riant avant de se relever et de répliquer.  Je poussai un cri d'indignation et lui jetai un coussin à la figure. Notre partie finit en bataille d'oreillers avec les coussins du canapé. Krayn rejoignit mon camp et Fred fit une alliance avec Bob.

Quand Seb arriva dans le salon, il se figea avant d'éclater de rire.
- Vous êtes pire que des enfants. Allez, venez manger.
Nous le suivîmes dans la cuisine. En passant à côté de moi, Bob me chuchota :
- Le blanc te va bien.
Mes pommettes se teintèrent de rouge.

Seb avait préparé des pâtes. Je remarquai que ma portion était plus petite que les autres. Je le remerciai intérieurement. Je réussis presque à finir mon assiette. Le repas se déroula dans la bonne humeur générale. À la fin du repas, Bob me fit un magnifique sourire. Je sentis la température augmenter légèrement.

Nous retournâmes nous installer au salon. Krayn et Bob commencèrent un débat sur le meilleur perso de Street Fighter. Fred et Seb les rejoignirent assez rapidement. Je commençai alors à m'ennuyer. Je n'y connaissais rien et le sujet ne m'intéressait pas. Je glissai mon téléphone dans ma poche et je sortis.

Une légère bruine tombait. Je n'avais pas pris de veste. Je marchai un moment sous la pluie, goûtant sa fraîcheur. Je réfléchis à ce que j'avais compris ce matin. Je pris la décision de le lui dire le plus rapidement possible. Il ne me restait que ce soir et demain matin. Je trouverais un moment.

La pluie était devenue torrentielle. J'étais trempé jusqu'aux os mais je m'en fichais. Je continuai à marcher un petit moment avant de sentir mon téléphone vibrer. Je m'abritai sous un avant-toit pour le sortir. Un message de Bob : T'es où ? Viens. Je pense qu'on aura bientôt besoin d'un MJ. Si tu as de l'inspi.
Je souris. Je venais d'avoir une idée d'histoire. Je rempochai mon téléphone et je pris le chemin du retour.

Quand je sonnai, Seb m'ouvrit la porte. En me voyant, il s'exclama :
- Wow. T'es trempe. Pourquoi t'as pas pris de veste ?
Je haussai les épaules et partis dans la chambre.

J'avais posé mon sac sur le lit et je cherchai un pantalon et un t-shirt sec quand j'entendis la porte se fermer. Je me retournai et je vis Bob. Il me regarda un moment avant de dire :
- Décidément, le blanc te va très bien.
En disant cela, il rougit. Je baissai les yeux sur mon pull. J'avais dû oublier que les tissus blancs mouillés deviennent transparents. Donc entre la transparence du tissu et vu qu'il me collait à la peau, Bob avait une vue privilégiée sur mon torse. Je crois que je ne suis jamais devenu aussi rouge.  Il fit quelques pas dans ma direction avant de s'arrêter. Il avait l'air d'hésiter. Quelque chose me souffla que c'était le bon moment. Je devais le dire maintenant. Je n'aurais pas d'autres moments.

Je pris la parole, hésitant :
- Bob ? J'aimerais te dire quelque chose d'important.
Il me regarda fixement en attendant que je continue. Ma voix se fit un peu plus assurée.
- Et... même si tu n'apprécies pas ce que je vais dire, est-ce qu'on peut au moins rester amis ?
Il resta un instant pensif avant de me sourire :
- Bien sûr !
Je sentis mes entrailles se serrer. Une douce chaleur monta en moi. Je réunis tout le courage que je possédais. Je m'apprêtais à prononcer les trois mots les plus importants de ma vie.