Chapitre 5

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Le moment de commander arriva. Ils commandèrent tous un plat. La peur me nouait le ventre. Lorsque mon tour arriva, je dis :
- Je ne veux rien, je n'ai pas faim.
Seb et Bob échangèrent un regard inquiet. Fred et Krayn me dévisagèrent.
- Tout va bien, Mahyar ? me demanda Krayn.
Je hochai la tête et répondit :
- Oui ça va. J'ai juste pas faim.
Seb intervint :
- Prends au moins une salade. C'est moi qui offre.
Il insista tellement que je finis par céder. C'est ainsi que je me retrouvai à devoir manger une salade à côté de Bob. Les autres avaient déjà commencé à manger, ils parlaient joyeusement entre eux. Je fixais ma salade. Mon estomac était noué. Je pris une feuille et la mangeai. Je réprimai un haut-le-cœur. La chaleur nauséeuse m'avait à nouveau envahi. Je mangeai une seconde feuille, puis une troisième. À chaque fois, je devais réprimer un haut-le-cœur. À la quatrième feuille, je dûs m'arrêter. Je sentais que si je continuais, j'allais recracher le peu que j'avais mangé.

Les autres avaient dû remarquer mon trouble mais ils ne dirent rien. Ils discutaient de jeux vidéo. Je suivais à moitié la conversation. J'étais trop occupé à réprimer mon malaise. La chaleur nauséeuse augmentait toujours plus. Soudain, Bob m'adressa la parole :
- Tu devrais venir chez moi le week-end prochain, j'ai un nouveau jeu qui devrait te plaire.

Et il posa sa main sur la mienne.

Et il posa sa main sur la mienne

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Ce fut le geste de trop. Je me levai précipitamment et courus aux toilettes. Je vomis tout ce que j'avais réussi à manger. Mes mains tremblaient. Je me sentais horriblement mal. Je restai un moment enfermé pour me calmer. Mes mains continuaient à trembler. Alors je saisis mon couteau et l'appuyai sur mon poignet. Je le fis glisser et une fine ligne rouge apparut. Je la contemplai le temps de me calmer complètement, puis je descendis la manche de mon pull et me levai pour rejoindre les autres.

Quand je rejoignis la table, Fred, Seb et Krayn me fixaient en silence et Bob semblait désolé. Il prit la parole :
- Ça va ?
Je hochai la tête en silence et m'assis le plus loin possible de lui. Je ne sais pas s'il le remarqua mais je m'en fichais complètement. Je ne pris pas la parole durant le reste du repas.

Après le repas, Bob décida de faire de l'auto-tamponneuse. Nous prîmes tous un jeton et montâmes chacun dans une voiture. Je n'étais pas très enthousiaste à l'idée des chocs qui m'attendaient mais je montai tout de même. Le tour commença et je me mis à conduire en évitant les gens. Je passai plutôt inaperçu jusqu'à que Bob m'emboutisse à l'arrière. Mon dos cogna le siège. Je serrai les dents pour oublier la douleur. Je vis le sourire malicieux de Bob qui partait rentrer dans quelqu'un d'autre. Ah c'est comme ça ! Il l'aura cherché ! Un sourire sadique se dessina sur mes lèvres. Je me pris à son jeu et commençai à le poursuivre. Je lui rentrai dedans avant de partir comme si de rien n'était. Le tour continua comme ça. On jouait au chat et à la souris avec des autos-tamponneuse. Niveau maturité on avait fait mieux. Mais c'était juste ce qu'il me fallait. Je pus tout oublier et enfin m'amuser.

Quand le tour finit, j'avais toujours mon sourire plaqué sur mon visage. Je rejoignis les autres. Bob me sourit. Il était magnifique. Je rougis. Les autres nous regardaient en souriant. Je m'adressai à Bob :
- Merci.
Il me répondit :
- De rien.
Je n'ajoutai rien.

Fred, Seb et Krayn décidèrent de s'acheter une barbapapa. Ils nous en proposèrent une, mais je refusai, encore secoué par l'expérience de midi. Bob refusa également. Nous les attendîmes plus loin pendant qu'ils faisaient la queue. Au bout de quelques minutes, voyant qu'ils n'avaient pas beaucoup avancé, Bob me demanda :
- Ça te dirait un train fantôme en les attendant ?
- Pourquoi pas ?
Il me saisit par le bras et nous allâmes attendre au train fantôme. Nous montâmes dans une voiture et plongeâmes dans le noir. Je me tenais à la barre en essayant de ne pas penser à la présence de Bob tout proche.

Une sorte de momie jaillit à côté de moi et je poussai un cri un peu plus aigu que je ne le pensais. Par reflex, je saisis le bras de Bob. Je l'entendis rire. Il se fichait royalement de ma gueule. Je le lâchai en murmurant un : idiot !

Le tour continua. J'entendis soudain Bob pousser un hurlement, mais je ne voyais pas ce qui avait bien pus l'effrayer. Je lui demandai :
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- J'AI UNE ARAIGNÉE SUR LA TÊTE !! me répondit-il.
Je réprimai un rire moqueur.
- Le grand Bob Lennon a peur des araignées ?
- Ta gueule, Mahyar !
Je souris. Les araignées ne m'avaient jamais dérangé. Je les trouvais mignonnes.
Le tour se déroula plutôt bien. Une fois finit, nous rejoignîmes les autres et Seb déclara qu'il était temps de rentrer.

Durant le trajet du retour, Bob resta à côté de moi. Il parlait beaucoup et je riais à ses vannes stupides. Malheureusement, je sentis mon mal de tête de ce matin revenir.

Nous arrivâmes chez Seb et nous nous assîmes au salon. Je repris la même place que la dernière fois. Les autres se mirent à discuter et je sentis la chaleur nauséeuse revenir.

Au fil de la soirée, mon mal de tête se fit plus lancinant et ma tête se mit à tourner. J'avais besoin d'air. Je me levai mais mes genoux se mirent à trembler et mon vertige augmenta. Je voulus faire un pas mais je tombai au sol. Un voile noir se posa sur mes yeux et je sombrai dans l'inconscience.

Un Week-end Où les histoires vivent. Découvrez maintenant