Chapitre 2 - La fin du bonheur

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Ville de Targoviste, Wallachia, 1475

Targoviste est une cité classique très pauvre. En son centre, une immense cathédrale resplendissante. La majorité de la population est paysanne, ignorante et travailleuse. À la tête de cette cité se trouvent les religieux. Outre le centre de la cité, le quartier des religieux, les habitations sont dépravées voire en ruine. Les habitants sont sales. Dans cette ville, en ce moment, un attroupement de personnes s'est créé sur une des grandes places. Un bûcher dans lequel se tient une femme, solidement attachée par des cordages à une croix sainte en bois. Autour du bûcher se trouvent des religieux, croix en main pointant la femme. Ils réalisent une prière. Un religieux, tout en admirant le spectacle, rejoint un homme qui semble diriger la troupe et lui dit :

– Il y avait donc des engins démoniaques chez elle monseigneur ?

– Je les ai vues de mes propres yeux. Et du verre d'une nature tout à fait inconnue, ainsi que du papier d'une qualité foudroyante, des herbes et des potions étranges... Des objets de sorcellerie ! De toutes les sorcières que j'ai pu attraper, aucune n'avait une telle collection.

– Avons-nous vraiment besoin d'en arriver là ?

– Elle qualifiait cela de science Monsieur le Maire, Lisa Tepes était tellement corrompue qu'elle ne pouvait s'apercevoir qu'elle était manipulée par Satan lui-même.

– J'ai moi-même étudié ces derniers temps les sciences de l'alchimie...

À ces mots, le seigneur regarda le maire avec un regard assassin, un regard fou. Le maire, surpris, reprit donc :

– Euh... Une simple étude bien entendue, rien de plus. Jamais ne me viendrai à l'esprit de pratiquer ces diableries.

– L'archevêque trouve préférable que la vie à Wallachia reste simple, pure et vertueuse.

Lisa, au milieu du bûcher, s'exclama en regardant le ciel :

– Ne leur fais pas de mal ! Ils ne comprennent pas !

Le maire, surpris, demande au seigneur :

– Mais à qui s'adresse-t-elle ainsi ?

– Il me semble qu'elle exhorte Satan à ne point se venger de nous, ce qui j'imagine, est presque admirable. Peut-être ferais-je une prière pour elle, une très courte prière...

Lisa continue de s'écrier :

– Ce n'est pas de ta faute, pardonne leurs, ils ne savent pas ce qu'ils font. Sois meilleur qu'eux je t'en prie !

À ces mots Lisa mourut dans les flammes sous le regard du maire, des femmes, des hommes, des enfants et du seigneur avec, quant à lui, le sourire aux lèvres.

Au même moment de l'autre côté de la ville...

Un homme rejoint la ville. Dans la foule de paysans, il paraît serein, paisible. Il porte une cape noire, un sac à dos en toile, une alliance à son doigt. Cet homme, c'est Vlad. Il rejoint la maison de Lisa. Arrivé sur place, il a la désagréable surprise de trouver un malheureux tas de cendre à la place de la maison. Il ne reste plus rien. Une fumée grise étouffante et une odeur de brûlé s'en dégagent encore. Arrive maintenant, une vieille dame avec un bouquet de rose. Elle trouve Vlad debout, devant les restes de la maison, le regard dans le vide. Elle lui demande :

– Ne seriez-vous pas M. Tepes ? Elle m'a beaucoup parlé de vous.

– Que s'est-il passé ? Où est mon épouse ? demande Vlad d'un air menaçant.

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