Partie 12

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Quand je repense à tout ce que j'ai fait pour le récupérer, je réalise qu'il n'en valait pas la peine. J'ai fait l'impossible, consulté des marabouts ; ce que je n'ai jamais fait auparavant. J'ai dépensé mon argent pour qu'il soit à moi seule, pour qu'il me prête attention afin qu'il me traite comme je le mérite, parce que j'en avais marre de la maltraitance. J'ai ausculté pas mal de marabouts pour qu'il redevienne normal avec moi mais rien. On m'a dupé et me soutirer plusieurs Cfa à cause de cet homme. Il ne me restait plus un sou. Il était la source de mes problèmes.
L'avant dernier marabout consulté était au jet d'eau. Ce gigolo a tenté de nous mettre sur son lit mon amie et moi. Mais avec notre langue bien pendue on l'a très bien remis à sa place.
Mes problèmes étaient comme des glaces tombant sur ma tête sans arrêt. J'ai voulu continuer mes études mais comment rattraper le temps perdu, en plus je ne travaille plus à la radio avec Karim depuis notre problème. Trouver l'argent me posait un gros problème
C'est vrai que je ne peux plus enfanter, mais ce n'est pas une raison de tout abandonner, ce n'est pas la fin du monde et je ne suis pas la seule à avoir des problèmes. Il y'en a de ces gens là, qui en ont tellement mais tu ne remarques même pas. Tellement qu'ils ont la foi en Dieu. Nous savons tous que c'est le coup du sort et celui qui en est atteint n'y échappera pas.

Nous avons quitté jet d'eau pour notre domicile. Nous étions hyper fatigués ; Binta s'endormit tandis que moi je cherchais toujours de l'argent pour pouvoir payer les mois de retards de l'école. C'était un soucie de plus. J'avais mal sachant que j'étais en difficulté à cause de cette créature sans scrupule, que j'ai fais tant de dépense, mettre en jeu mon avenir pour lui. Celui qui ne se soucie guère de moi. La réciprocité en amour c'est un petit miracle et il ne l'a pas. Ce qui me faisait le plus mal  c'était son indifférence et son désintérêt. Je lui faisais tellement confiance et il ne sait même pas combien ça me dégoûte de lui avoir déposé toute ma confiance. C'est vrai '' quand on donne confiance à une personne, à la fin on obtient deux résultats : soit une personne à vie ou une leçon à vie'' et '' quand la confiance est perdue, pardon ne veut plus rien dire''

Je ne pouvais plus supporter la distance qu'on avait gardé l'un de l'autre. Il faut qu'on aille voir le vieux du croisement ngoudiane demain même

Binta: mais ma chérie cet homme n'en vaut pas la peine. Tu perdras ton argent pour rien. Accepte qu'il soit parti pour toujours et laisse-le avec la justice divine.

Enervée je réplique
-non! Non mon amie. Toi tu n'as pas idée de ce que c'est l'amour, ce que ça fait d'être amoureuse. Tu sais c'est dur de prendre conscience qu'on s'est fait avoir. C'est dur de réaliser qu'on a tout donné, qu'on s'est offerte à un homme parce qu'on l'aime sincèrement et que soudainement sans aucune explication un poignard nous transperce et que son possesseur n'est autre que la personne qu'on aime. Très chère amie, il ne se rendra jamais compte de la douleur morale et physique qu'il m'inflige.

Sa réponse était toujours la même comme d'habitude: je t'avais prévenu ma belle.

-Ah Binta toujours la même chanson ça suffit, à présent allons chez Ndékhou l'amie à ta grande sœur pour qu'elle prévienne le vieux qu'il aura de la visite demain.

Ainsi nous allâmes chez cette dernière à la rue quinze angle corniche médina et il nous à fallu patienter pendant une heure avant de la rencontrer puisqu'elle était sortie.
Après les salutations et une longue discussion elle nous demandâmes la raison de notre visite car elle avait tout de suite deviner que ce n'était pas juste pour le plaisir de la voir que nous étions passées.
Binta prit la parole
_ En fait, nous voulons voir ton grand père au village pour des problèmes personnels mais il ne faudra rien dire à personne, parce qu'à part toi personne ne sera au courant de ce petit voyage.
Elle répondit
_ Mes sœurs, ayez l'esprit tranquille. Ce qu'on s'est dit dans cette pièce ne franchira pas le seuil de la porte
Elle prévient ainsi le vieux!!!

Il faisait sept heure trente quand nous avons quitté Dakar pour croisement Ngoudiane. On avait même pas le temps de prendre notre petit déjeuner puisque ce qui m'importait le plus c'était le retour de mon bien aimé et mon amie sachant à quel point j'étais obsédée par Karim ne pouvait rien faire d'autre à part m'aider à consolider cette union.
Après plusieurs kilomètres nous sommes enfin arrivés à destination.
On dit que si on aime on devient aveugle des yeux et sourd des oreilles. C'est ce qui m'est arrivé. Je ne voulais pas voir la vérité en face. Binta, mes camarades, ''mbadiene'' (la sœur de mon père), Badou... tous, avaient le même point de vue.
« Il n'a pas de cœur, c'est un traitre et c'est dans le sang. Ça ne s'efface jamais »
« je ne sais pas ce qu'une ''torodo''(noble) fait avec un ''mathioudo'' ''diam bi'' (ignoble)». Telle était la chanson de ''mbadiene''. Elle, même a compati à ma douleur alors qu'elle n'était pas au courant de l'avortement. Elle aurait sûrement dire pire si elle l'apprenait.
Je n'ai jamais compris pourquoi je continuais à l'aimer et à prendre sa défense. Pourquoi toujours autant de tendresse en le regardant? Je me regarde souvent dans une glace en me demandant quel genre de fille suis-je? Vous le savez peut-être vous? Alors dites-moi...

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 07, 2018 ⏰

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Au prix de l'amour ( en pause )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant