Chapitre 6 : je sombre dans le pire des enfers

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« J'aime pas les départs. Après j'me sens toujours nostalgique... »

Le jour se levait sur la capitale de Central et pour la première fois depuis longtemps j'avais bien dormi. Parce que ça faisait longtemps qu'on n'avait pas pris soin de moi. Toute ma nuit, j'avais dormi ma tête sur son torse et mon corps entourée de ses bras si rassurant, il n'était pas parti, comme la plupart des hommes auraient pu le faire, non lui, il était resté. Je ne pouvais que sourire, enfin je crois.
Je le sentis bouger. Il se réveillait, l'air un peu perdu. Son premier reflex fut de regarder autour de lui, puis son regard vint se poser sur moi. Il me sourit et caressa tendrement mes cheveux. Mais quelque chose clochait, je voyais bien que quelque chose avait changé dans son sourire. Comme une promesse non tenue, comme une gêne qu'on essaye de ne pas exprimer, sauf que là, c'est raté. Parce que je le sens bien, cette chose qu'il refuse de me dire. J'essayai de lui sourire, mais moi aussi, dans le mien, quelque chose n'était pas vrai.

-         T'as bien dormi ? Lui demandai-je.
-         Ouais et toi ?
-         Oui.
-         Écoute Lily...
-         Je sais déjà ce que tu vas me dire... Si c'est pour me dire que c'était juste un coup comme ça...
Il m'attrapa violemment et me serra fort dans ses bras. Il approcha ses lèvres de mon oreille droite.

-         Je suis désolé, mais je ne peux pas rester. J'aurais voulu. Comprends-moi, j'ai fait une promesse à mon frère que nous retrouverons nos corps par tous les moyens. Je dois repartir voyager pour le trouver. Mais je te jure que je reviendrai, laisse-moi juste deux semaines. Je te jure que je reviendrai dans deux semaines te voir. Me murmura-t-il.
J'enroulai mes bras autour de son cou, comme pour lui dire que je comprenais. Mais il n'en était rien. J'avais mal, tout simplement.
Il se dégagea un peu et posa son regard dans le mien. Il commençait à s'embuer, mais je retenais mes larmes, essayant de lui montrer que je pouvais être forte. Car croyez-moi, je suis loin de l'être.
Il m'embrassa une dernière fois, me faisant presque mal tellement ses mouvements de langue étaient durs comme s'il ne voulait pas se détacher de moi. Cela dura presque jusqu'à ce je commence à étouffer. Le blondinet se dégagea un peu et me serra fort à nouveau contre lui avant de partir. Nous restâmes comme ça quelques minutes, puis il baissa la tête et partit, sans un mot.
Il referma la porte derrière lui. Et mes larmes coulèrent. J'hurlais son nom, mais il ne revint pas. Je n'eus que le silence comme réponse. Je n'entendais aucun bruit de pas, alors au bout de cinq minutes, je me résignai et comprenais qu'il était parti. Rien ne servait d'attendre.
Je me sentais à nouveau seul face à ce monstre, qu'on pourrait appeler solitude. Je le connais si bien, qu'avant Edward, j'aurais dit que je n'avais plus mal, mais cette séparation était comme un couteau qu'on m'aurait planté dans le dos. Par surprise. Je m'étais attachée à lui, alors qu'il ne fallait pas. Mais dieu que je suis conne, c'est un voyageur, un vagabond, pour qui est-ce que je le prenais ? Un homme qui allait rester près de moi. Le soleil n'allait pas être utile aujourd'hui. Bien qu'il réchauffe quelque peu mon corps, mon cœur était prisonnier d'un froid d'hiver. Je veux juste t'oublier Edward, enfin je dois t'oublier. Je ne veux pas passer ma vie à avoir des blessures. Bien que ce  soit mon quotidien. Je me suis trompée, ça arrive, l'erreur est humaine. C'est humain, mais Dieu que ça fait mal. Vous avez un remède ? Les douleurs reprenaient à mon ventre et j'appelais l'infirmière qui fit venir les médecins, qui décidèrent après m'avoir fait passer, quelques examens décidèrent de me garder encore deux jours. Ils me donnèrent de la morphine, et je restais allongé sur ce lit, fixant intensément le plafond et mes yeux se fermèrent, sans que je ne m'en rende compte.

Lorsque je me réveillai, il faisait nuit et la pluie tombait. Une pluie d'alluvienne. J'avais l'impression de ne plus rien ressentir. Comme si une part de moi était absente, mais c'est cette drogue qui faisait son effet, après tout c'est son travail, je ne vais quand même pas la remercier.
Pas d'Edward, d'ailleurs y a personne. Peut-être que certains sont passés dans la journée, mais je l'ignore et d'ailleurs je ne veux pas le savoir. À mon avis, personne n'est passé, mais il y a des choses qu'il vaut mieux ne pas savoir. Juste pour se donner un peu d'espoir. C'est ça qui fait vivre, dans le fond, enfin, je crois. Je devrai avancer, oui je sais. Mais comment je fais quand les gens qui sont censés être mes piliers ont déserté le terrain. Si vous saviez, comme j'ai envie de tout envoyer promener. D'hurler combien j'aurais voulu que ma mère reste même après avoir vu papa avec cette fille. On n'est pas censé se battre contre la vie ? Et quand on est à l'armée, on est censé avoir plus de force que la moyenne de la population ? Et là, qu'est-ce qu'ils ont fait de tout ça ? Arrêtez de me prendre pour quelqu'un qui à une réserve illimitée de force, de combativité, appelez ça comme vous voulez. Parce que le jour où je vais péter mon plomb ça va faire mal, très mal. Alors attention à vous.

*
**

Je me réveillai d'un bond. Déjà la nuit. Mes yeux se posèrent sur une pile de dossiers que m'avait laissé mon lieutenant, un mot y était accompagné. Je pris le bout de papier. « N'oubliez pas de les signer et d'y annoter les récentes interventions que vous avez dû pratiquer, le führer les veux sur son bureau demain à la première heure. Il y en a dix, alors ne me dites pas que vous ne les avez pas, ils sont tous dans la pile ! »
Super, comme si j'avais que ça à faire. Dire que je voulais aller faire la tournée des bars, bah non Roy ça sera pour une autre fois. Pourquoi ça tombe toujours sur moi ? J'en ai marre des dossiers, je n'aime pas la paperasse d'abord. King Bradley y les lis même pas ! C'est chiant d'être Colonel, dès fois. Allez courage Roy, fonce ! On s'y colle et après... Oui après... euh... Je ne sais même pas ce que je vais faire. Merde à la fin. Après quatre bonnes heures, je  voyais enfin la fin de cette pile à la con. Sauf que lorsque je les recomptai, il y en avait que neuf ! Le lieutenant avait dû prendre le dernier sans faire exprès. Bon bah si je ne veux pas me faire engueuler, je n'ai pas le choix, je vais devoir aller chez elle le chercher.
J'enfilai mon manteau et m'enfilai dans la nuit noire de Central. Les restaurants étaient en train de fermer leur salle, les couples rentraient dans leur appartement, certains allaient faire pisser leur chien et moi j'étais tout seul. J'me sentais vraiment con, non vraiment. Un solitaire. Bah j'ai l'habitude. Bon, après ce super monologue avec moi-même, je constatai que j'étais arrivé en bas de l'immeuble de mon fidèle lieutenant. Je me rendis au deuxième étage et sonna à sa porte. Elle m' ouvrit après que j'ai pu l'entendre disputer son chien Hayate parce qu'il aboyait.
-         Bonsoir Colonel, je ne m'attendais pas à vous voir si tard. Dit-elle sans trop de surprises.
-         Je suis désolé de venir vous déranger aussi tard, mais dans la pile de papiers que vous m'avez laissés je n'ai eu que neuf des dix dossiers.
-         Oui, je l'ai remarqué tout à l'heure, j'ai oublié de le reposer sur votre bureau. Entrez, nez restez pas dehors.
C'est ainsi qu'elle me fit un café et qu'elle s'excusa parce qu'elle devait partir prendre sa douche. Je me remis à travailler, lorsque le chien aboya encore une fois. Désespérant. Mais je relevai la tête, curieux de savoir le pourquoi du comment de ce cri. Je la trouvai devant moi, simplement une serviette autour d'elle. J'étais gênée, mais en même temps je la trouvai belle. Même très belle pour tout vous dire.

-         Colonel ?
-         Oui lieutenant ?
Je me levai et m'approchai d'elle la regardant, voyant que ça la troublait un peu.

-         Vous devriez rester ici ce soir. Il pleut et vos capacités de défense sont réduites à néant. Et avec Scar ce n'est pas prudent...
-         Je comprends. Merci pour cette invitation.
Sauf que je déteste qu'on insinue que je suis un pétard mouillé ! Ça fait déjà mal, alors inutile de me le répéter !

POV RIZA

Je sentais sa respiration s'accélérer autour de moi.  Son regard se posa sur la chaine qui était autour de mon cou.

-         Il est très beau, votre collier, lieutenant.
Je n'eus pas le temps de reprendre mon souffle qu'il m'avait déjà serré contre lui et qu'il m'embrassait. Je prolongeai ce baiser tout en l'entrainant dans la salle de bain. Nous nous enlevâmes mutuellement nos vêtements et nous plongions dans cette douche chaude. Il me plaqua contre la paroi et se mit à déposer des baisers brulant sur tout mon corps. Mes gémissements ne se firent pas attendre. Quant à moi je caressai son torse. Son corps était si chaud comme les flammes qu'il peut envoyer. Il me comblait comme s'il connaissait mes désirs les plus profonds.
Il descendit jusqu'à mon intimité et se mit à la lécher ardemment, me faisant hurler de plaisir. Je remarquai qu'il commençait à être à bout. Alors je décidai de prendre le contrôle des choses et le plaquait contre la paroi à son tour en rentrait en lui. Un va et viens langoureux commença et se termina un petit moment après et il se déversa en moi.
Je me réveillai en sueur. Non, ce n'était pas Riza qui était allongé près de moi, mais Nina. Alors j'avais rêvé. Tout simplement. Que devais-je penser ? J'avoue que sur ce coup j'étais perdu, mais là, vraiment perdu, ne comprenant pas mon rêve. Moi et Riza, non c'est impossible...

TO BE CONTINUED...

How to say? [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant