Je ne vois pas pourquoi j'aurais besoin d'une baby-sitter ! Je peux me débrouiller toute seule !
- Ta mère m'a confié ta garde ! Il est hors de question que je te laisse toute seule et connaissant ton caractère borné, je préfère te laisser en une compagnie sûre !
Comme si j'allais fuguer, avec un foie qui me fait toujours aussi mal. Le ventre s'y était mis aussi. Je n'allais pas vraiment aller très loin. Enfin bon, si Monsieur Mustang avait décidé que j'allais fuir, c'est que j'allais fuir.
Nous étions dans l'appartement de maman. J'étais assise sur le canapé et il me faisait face, se tenant debout et me regardant d'un air un peu strict.
Je soupirai. Toute façon, je n'avais aucune chance qu'il me foute la paix.
- Bon OK, ça va. Je me tiendrai tranquille, mais je voudrai bien savoir qui je vais devoir supporter toute la journée !
- Celui que tu vas « supporter » comme tu dis, c'est le lieutenant Havoc, et je te conseille de te tenir tranquille !
- Ouais, ouais. Sifflotai-je.
On sonnait à la porte. Roy alla ouvrir et bingo, c'était ce cher Havoc.
- J'suis là, Colonel ! Alors c'est quoi la mission que vous vouliez me confier ? Au téléphone, vous m'avez dit que c'était urgent.
- Oui exact. Voilà l'objet de ta mission. Lui répondit-il en me pointant du doigt.Moi un objet ? Non, mais je rêve ! Tu parles de ta fille là ! Ah mais oui, je suis conne, tu ne le sais pas...
Bah au moins, c'est un ami de maman. Faut voir le bon côté des choses, j'aurais pu être bloqué dans le bureau de papa pendant son service. Il avait pris deux semaines de congé pour s'occuper de moi, enfin c'était plus pour me surveiller, car il avait peur que je fasse n'importe quoi. Enfin bref, j'allais encore rester ici.
- Il est temps pour moi d'y aller. Je reviendrai dans le début de la soirée.
- Bien Colonel. Passez une bonne journée.
- Merci Havoc. À ce soir Émilie.
- À ce soir. Répondis-je sur un ton froid.
La porte se ferma derrière lui.
- Bon bah, il reste plus que nous deux.
- Oui, lieutenant.
- Tu n'es pas obligé de m'appeler lieutenant, appelle-moi Havoc.
- Bon, d'accord, Monsieur Havoc.
- C'est toujours mieux que rien...
- Je vais aller me reposer, je ne me sens pas très bien.
- D'accord, comme tu voudras.
Il attrapa le journal posé sur la table et s'installa dans le canapé pour commencer à lire. Je partis me reposer. J'me sentais très bien, c'est juste que je voulais en aucun cas rester avec un collègue à papa, pour entendre parler de lui et de sa copine, vraiment pas la peine, non pas du tout.
Cela faisait à peine deux semaines que j'étais sortie de l'hôpital... Edward m'avait promis de revenir, mais il n'en était rien... Je n'avais eu aucun coup de fil... Je comprends son but, je ne veux dire s'il m'appelait pour me dire qu'il ne pouvait pas revenir, je ne pourrais jamais lui en vouloir... Bon, j'avoue que je préférerai qu'il revienne, mais il doit retrouver son corps et celui de son frère, la famille passe avant tout. Mais pas dans mon cas en tout cas.
Je demande juste des nouvelles je voudrai bien savoir s'ils vont bien au moins... Mais peut-être que dans le fond, j'en demande trop. Vous en pensez quoi ?
Comme par instinct, je posai ma main sur mon ventre. D'un coup, la douleur me prit. Encore ce foutu, foie, décidément, j'étais bien plus fragile que je le pensais. J'allais attendre, ça passerait, parce que tout passe à un moment. Mes yeux se fermèrent, mais voilà que même pas un petit moment après, je me réveillai, le sommeil ne calmant pas ma douleur. C'était même pire qu'avant.
- Lieutenant ! Hurlai-je.
J'étais incapable de bouger. Sinon y a longtemps que j'aurai sauté sur le téléphone pour appeler moi-même un médecin.
Aucune réponse. C'est le jour ou on laisse crever les gens ?
- Monsieur Havoc ! Hurlai-je un peu plus fort, pour qu'il m'entende.
Cette fois, il rappliqua dans les deux secondes. Il ouvrit brusquement la porte.
- Oui Lily ! Qu'est-ce qu'il se passe ?!
- J'ai mal au ventre ! Faut que je voie un médecin !
- Ne bouges pas, je vais en appeler un.
Je l'entendis fouiller dans les tiroirs des meubles du salon et farfouiller partout, histoire de trouver un numéro à appeler. Après une petite heure pour trouver le numéro et un coup de téléphone, le médecin arriva enfin.
C'était un petit monsieur, chauve et qui avait dans la soixantaine. Bon au moins, il semblait avoir de l'expérience, c'était déjà ça. Il posa son sac sur ma table de chevet et se présenta. Je le saluai à mon tour poliment.
- Bien, où avez-vous mal, mademoiselle ?
- Au ventre.
- Depuis combien de temps cela dure-il ?
- Ca m'a pris ce matin, d'un coup, mais j'ai été hospitalisé une semaine pour problème de foie.
- Quel problème exactement ?
- J'ai bu trop d'alcool.
Un regard pas très bon me fut adressé de sa part. Tant pis. Le médecin me demanda ensuite de rester allongé et commença à palmer mon ventre. Cinq minutes, cinq minutes de cauchemar, j'avais atrocement mal ! Quel enfoiré !
Il murmurait des « hum » et des « je m'en doutais ». Ça veut dire quoi ça ? J'peux avoir la traduction please ? Mais rien, il sortit se dirigeant vers le salon ou était resté le lieutenant Havoc.
- Alors, docteur ? Vous avez trouvé ce qu'elle a ?
- Oui, j'avoue que sur ce qu'elle a, ça n'est pas très difficile.
- Ce n'est pas grave, j'espère ?
- Non, je vous adresse plutôt mes félicitations ! dit-il en rigolant.
- Vos félicitations ? Répondit-il étonné.
- Eh bien oui, d'ici huit mois, vous accueillerez un bébé ! Rassurez-vous ils vont très bien ! Cependant, il faudra l'emmener faire une visite régulièrement à l'hôpital, avec son foie fragile à cette petite demoiselle on ne sait jamais !
L'homme reprit son sac. Sur ce, je vais vous laisser, d'autres patients m'attendent. Havoc ouvrit la porte.
- Bien docteur, et merci d'être venu et bonne journée.
- Bonne journée Lieutenant !
Et voilà, lui restait plus qu'à m'annoncer la nouvelle. Je l'entendis soupirer et vers ma chambre. Havoc frappa et je lui dis d'entrer. La tête qu'il faisait me faisait penser que quelque chose de grave était en train de se produire. Qu'il allait probablement me dire que je devais retourner à l'hôpital. Pitié, tout sauf ça.
- Alors qu'est-ce que j'ai ?
- Comment te dire ça Emily ?
Je le regardai, mais il ne disait rien.
- Dites-moi enfin lieutenant !
- Tu es...
- Je suis... ?
- Enceinte.
Mes yeux devinrent grands et ronds et je le fixai intensément. Moi enceinte ?
- C'est la blague de l'année, c'est ça ? Mais dites-moi sérieusement ce que j'ai !
- Je viens de te le dire, tu es enceinte.
Qu'est-ce que j'allais devenir maintenant ? Et maman qu'est-ce qu'elle allait dire lorsqu'elle apprendrait la nouvelle ? Et mon père qui ne sait pas que je suis sa fille ? Et Edward ? Oui Edward après tout s'est le premier concerné ! Quelle sera sa réaction ? Acceptera-t-il au vu du fait qu'il est toujours en voyage ? Je crois que cette nouvelle n'est rien par rapport à tout ce que j'ai affronté avant. Car il y a ce bébé, moi, Edward et tous les proches derrières. À ce moment, je vous jure que j'aurais voulu avoir un don de divination pour pouvoir lire l'avenir. Savoir au moins, si tout ira bien.
Havoc m'avait laissée seule dans ma chambre, préférant me laisser seule pour réfléchir à ce qui venait d'arriver. Seule pour encaisser le gros choc. Je vais finir par croire qu'on me prend pour un tiroir-caisse qui est là pour encaisser et rester muette. Les caisses, ça ne parle pas, c'est classique.
Non, je devais affronter la situation, regarder la vie et combattre le problème à la source. J'avais déjà le problème du Colonel Mustang enfin papa, désolé, faut que je m'habitue... Lui dire que j'étais sa fille et je devais retrouver maman en plus. Paumée en mission, je ne sais pas où. Et maintenant, cette vie que je portais. C'est qu'elle devenait longue la liste... On va l'arrêter là, hein, parce que là, ça fait trop de choses !
Commençons par cuisiner ce cher lieutenant, il doit bien savoir quelque chose. Je sortis discrètement et me dirigea vers le salon. Je le trouvai là, en train de fumer comme un pompier, à essayer de... de quoi ? Je m'assis à côté de lui. Quelques minutes s'écoulèrent, car chacun attendait que l'autre prenne la parole. Je me sentais seule. Même penser à Edward ne m'aidait pas.
- Vous allez le dire au Colonel ? Finis-je par demander.
- Je n'ai pas vraiment le choix, je crois.
- Bah si, maman sera revenue avant.
- Non, peut-être pas.
- Comment ça ?
- Il est possible qu'elle ne revienne pas de sitôt. La mission s'avère plus dure que prévu. Me répondit-il d'un ton quelque peu angoissé.
- Elle est en danger ?
- Non. Ne t'en fais pas. C'est juste qu'elle a plus de trucs à superviser. Il a voulu m'expliquer le Colonel, mais j'ai rien compris.
Il tira une bouffée de fumée.
- Vous savez garder un secret lieutenant ?
- Bah ouais, encore heureux ! Ce n'est pas comme si que t'allais me dire que Mustang est ton père !
- Bah si justement.
- QUOI ?! C'est une blague, j'espère ?!
- Non. Dis-je calmement.
Je repris alors l'histoire en long et en large que m'avait racontée ma mère. Il m'écouta attentivement.
- Je dois dire que je m'en doutais un peu. Pis vous vous ressemblez un peu, vos cheveux a par ça...
- Oui je sais.
- MAIS ÇA MULTIPLIE MES PROBLÈMES PAR MILLE CA ! COMMENT QUE JE VAIS LUI DIRE ÇA MOI ?! Bonsoir Colonel, j'ai une grande nouvelle, votre fille est enceinte !
- Je lui annoncerai moi-même.
- Je peux au moins savoir qui est le père ?
- Edward.
- Edward Elric ? Le mini alchimiste ?
- Oui le mini alchimiste. Dis-je énervée.
- Tu deviens susceptible sur ce sujet aussi ?! T'es bien amoureuse !
- Pas vrai ! Hurlai-je toute rouge.
Ouais bon j'avoue je suis cramée. J'ai bien quelques petits sentiments... Oui bon j'en ai d'accord ! Vous êtes content ? Il se lève et m'annonce qu'il part acheter ses cigarettes à l'autre bout de la ville. Le temps qu'il fasse l'aller-retour, j'aurai le temps de gagner la gare et de prendre le train pour East City, la ville où Edward m'avait dit qu'il serait. Je n'avais peut-être qu'une infime chance de l'y trouver lui et son frère, mais je me devais de le faire.
Je me précipitai dans la chambre de Riza pour prendre l'argent qu'elle mettait de côté pour moi. Sous le matelas ! Pas compliqué ! Puis, je ne pris aucune affaire. Comme pour montrer que je n'étais jamais partie. Je m'offrais juste une petite parenthèse. L'argent en poche, je me dirigeai vers l'entrée où je trouvai Black Hayate, sa laisse dans sa gueule, m'implorant de le prendre avec moi.
- Non tu ne viens pas !
Il couine et me fait ce petit regard auquel je ne résiste pas. Vous savez ses petits yeux qui vous regardent avec plein d'admiration. Il le sait en plus !
- Bon, OK tu viens.
J'ouvre la porte et il part devant me montrant qu'il est mon garde du corps. Et il porte sa laisse tout le long de la promenade. Ah, cher Black Hayate...
J'ai juste le temps de rejoindre la gare et de prendre nos billets (Il paye sa place le toutou !). Et nous voilà partis. Le dernier train pour East City. Nous arriverons demain matin. Je m'endors, le chien dans mes bras, puis, lorsque je me réveille, il fait nuit. Nous venons de repartir d'un petit arrêt. Je me sens comme une voyageuse insignifiante. Regardez la voiture, je suis seule avec le chien de maman... Les gens sont dans leurs foyers, avec leur famille... Et moi fille de quinze ans, je voyage... Le ciel est plein d'étoiles. J'essaye d'imaginer ce que ressentent les autres au sujet de ma disparition. Je pense aussi à Edward. M'attend-il ? Je ne crois pas. Je nourris l'espoir qu'il vienne me chercher... Mais il n'y aura personne, comme d'habitude. J'arrive seule sur les quais de gares, me mêlant à la foule. Puis, je repars à la recherche d'un endroit ou l'on voudra bien de moi. C'est aussi simple que cela. Mes yeux sont fatigués. Mais je ne dormirai pas cette nuit. Les nerfs me tiennent, et je n'ai tout simplement pas envie de dormir. J'attends que le soleil se lève, comme pour me rassurer, ou pour fuir la lumière, le bonheur n'aimant que les ténèbres que m'offre la nuit. Je ne suis pas importante. Voilà tout.
*
**
Quelques heures auparavant, chez Riza...
- Mais comment avez-vous pu la laisser filer Havoc ?! Cria Roy.
- Je suis juste parti acheter mes clopes ! Je ne pensais pas qu'elle aurait le temps de prendre un train !
- La prochaine fois, équipez-vous des horaires de train !
Comme si j'allais m'équiper d'horaires de train...Pensa-t-il. J'ne suis pas une horloge parlante de voies ferrées !
- Bien, Colonel.
- Une idée de l'endroit où elle est allée ?
- Non, aucune.
- Génial. Nous sommes dans la galère.
- Ce n'est pas le pire.
- Ah parce qu'il y a pire ?
- Affirmatif, mon Colonel.
- Eh bien au point où nous en sommes...
- Êtes-vous sûr mon Colonel ?
- Puisque je vous le demande !
- Elle est enceinte.
- QUOI ?! C'est quoi cette connerie ?! Vous n'êtes pas drôle lieutenant.
- Ce n'est pas une blague.
- Et je peux savoir de qui ?
- Edward Elric.
- De l'homme qui se cache derrière mon taille-crayon en plus. Vous en avez d'autres en réserve, de nouvelles dans le genre ?
Vous allez être grand-père à vingt-neuf ans ! Oui c'est jeune... Vous allez prendre un coup de vieux mon Colonel ! Mais désolé, j'ai promis de ne rien dire. J'ai quand même donné ma parole !
Mustang prit le téléphone et composa un numéro, celui du QG d'East City. Après des recherches on lui donna le numéro de l'hôtel où séjournaient Ed et Al. Roy composa le numéro.
- Allô ?
- Edward, c'est le Colonel.
- Ah salut, Colonel ! Vous voulez quoi ?
- T'es occupé ?
- Oui, je mange !
- Emily est en route pour East City, elle arrivera au train de demain matin. J'aimerai que tu ailles là récupérer et que tu t'occupes d'elle quelques jours. Juste le temps que je m'organise pour venir.
- Je ne suis pas sa nounou !
- Edward, c'est un ordre !
- Bon, OK, ça va, compris Colonel !
TO BE CONTINUED...
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How to say? [Terminée]
FanfictionEt si Riza avait caché un terrible secret à Roy? Aujourd'hui rattrapée par son passé, elle va devoir arrêter de fuir et lui faire face. Mais quel en sera le prix à payer?