Alors ils courent, ils s'élèvent, s'élancent et trébuchent. Patatra. Boum. La tête au sol, l'arme à terre. Le front se soulève, retentis le choc jusque dans leurs os, leurs dents. Ils avancent péniblement, rechute par moment, les membres endoloris, accroupis pour la plupart, d'autres sur les deux genoux, en équilibre. Les moins brisés se lèvent, les plus courageux diront les hauts fonctionnaires, sur leurs pieds basculent, appuient, s'étirent en leurs cuisses, les écartent, les rapprochent, en avance une, puis l'autre, réitèrent le mouvement, et enfin s'étalent. Fatigués, punis, de nouveaux le choc, le fracas, peine retombe.
Ils pleurent, sont las, tremblent, implore grâce de leurs mères. Ils sont vidés, usés, finis, mous. Entre les omoplates la neige s'étale, progressivement, elle prend son temps. Des brins par endroits, des petits tas, là où le vent facilement se fait roi. Aucun ne bouge, ils en ont eu assez. Ils s'abandonnent à même la terre, a même l'enfer, piègés par l'eau, par leurs blessures ils vont étouffer, mourir ici.
Alors dirons-nous, ce fut choix, en conscience ils prirent décision d'un méfait qui leur était certain. S'attendant pour sur à mort. Tous condamnés. Ils en choirent le prix. Voici morts maintenant, des milliers de soldats, des combattants, hommes aux prix d'une vie chacun. Pourtant lâches.
Pour eux, leur Dieu, Vie est brève, donnée, prise, échangée. Vie poubelle, vices de terre.
Sacrifiés pour peines ainsi nulles victoires.
Ils écument les enfers, se dotent d'un monde utopique, parfait, dont la mort fais frais de porte. Mort y est fraîche, certes, peine envolée, nul frais de port, des porcs, Oui ce sont. Car,
Pourtant, vide, noir, béant, gigantesque ci git l'au-de-là.
Rien. Infiniment fini, ignoré, effrayant, pleuré, appeuré, la mort de l'être conduis insassiablement au vide, après Vie, mort, mais meurt paradis.
Après Vie nulle, nulle vie.
Pensez pensées, doutez, retenez. En vous le souffle de Vie, car après Vie. Rien d'éclatant, Noir absolu ou Blanc pur qu'ainsi affolant.
Leurs yeux éclatent, la chair retombe, la mâchoire se déboite, les lambeaux de peau, les ongles noircis, le sang se fige, sécheresse interne, et rien ne reste.
S'abat la colère naturelle, chaque membre, chaque trait s'estompe. L'âme nue ne sait où se réfugier, se perd. Meurt ainsi, tantôt fut sa vie.
Puis noir complet.
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Sens Adictif
PoetryY'avais Baudelaire et Desnos, Rimbaud et Verlaine. Tout ça pour ça. La poésie ça ne veut jamais rien dire. Ça n'exprime jamais rien. C'est des sons, et des thèmes. Parfois c'est pas beau. Ça se slam. Ça se chante. Ça se rap. Alitérations, jeu de mot...