glauque

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les vagues brûlent mon corps faible et le ballotte avec violence, l'entraînant toujours plus loin du rivage.
Le sel colle à ma peau et à mes cheveux tandis que le vent siffle à mes oreilles en un bourdonnement sourd qui ne cesse jamais.
La tempête déchire le ciel, les nuages d'orages défilent sous mes paupières mi-closes et l'eau entre dans ma bouche, m'empêchant de prononcer quoi que se soit.
Mon corps semble plus lourd que la pierre et s'enfonce chaque seconde un peu plus profondément dans les flots.
Je ne suis que le jouet de ce courant intarissable qui me contrôle et la panique menace de me submerger tout entier.
Tout tourne, le monde est réduit à néant et il ne reste plus que moi et ma chair dans l'océan, accompagné de cette douleur atroce qui ne peut plus cesser.
Mes mains cherchent vainement quelque chose à quoi s'accrocher dans ces profondeurs avant qu'une vague sans pareil m'enfonce sous la surface, loin bien trop loin pour espérer encore remonter.
Les remous paraissent soudain moins violents tandis que je coule inexorablement, la poitrine en feu, mes poumons cherchant encore de l'air. C'est fini.
Je suffoque et l'eau rentre dans ma gorge, ma vision flou devient noire et je perd rapidement mes sensations.
Le bourdonnement résonne dans ma tête et je ne peux plus que penser
que c'est con de finir ainsi
un corps balancé à la mer
seul au milieu de l'immensité
et ma conscience décline avant de s'éteindre
aussi bonnement que ça

recueil Où les histoires vivent. Découvrez maintenant