Chapitre 16)

923 52 3
                                    

PAYS IMAGINAIRE, APRÈS-MIDI

« Tu sais, je me suis rendue compte de quelque chose, Tristan. » commença Wendy, tandis qu'elle regardait les enfants perdus jouer à elle ne savait quel jeu dangereux comprenant des bouts de bois.
Elle avait passé le matin, et une bonne partie de l'après-midi à rester assise à observer les garçons et à les soigner en cas de besoin (enfin,soigner.. elle se contentait d'éponger le sang vaguement avec une feuille quand ils se coupaient).
Et son ami lui avait fidèlement tenu compagnie, et plus ils étaient ensembles, mieux ils s'entendaient.
« À ouais ? Quoi ? »
« Je crois que Pan est un peu... bipolaire.»
Wendy n'étais pas sure du thème qu'elle venait d'employer mais elle l'utilisa quand même.
Tristan la dévisagea brusquement, piqué au vif et les joues toutes rouges.
« Pourquoi .. tu dis ça ?! Il est peut être d'humeur changeante, mais de là l'appeler bipolaire, c'est un peu fort, quand même ! Et puis je parie que... »
« Calmes-toi ! Pourquoi tu sur-réagis comme ça ? Je suis pas en train de parler de toi. »
« Hum... non, peut être... mais il reste le chef des enfants perdus et euh... je suis un enfant perdu. »
« Oui, j'avais cru comprendre. Mais tu l'idéalises pas un peu ? »
Tristan lui jeta un regard offusqué.
« Non, mais ce n'est pas que je l'idéalises, c'est toi qui le méprises, c'est pas la même chose. »
« Moi, je le méprise ? »
« Ben ouais ! »
« Faut dire qu'il a rien fait pour que je ne le méprise pas. »
« Aha, tu vois ? »
« C'était de l'ironie. »
« Très drôle. »
« Je sais. Bon, peut être que bipolaire est un peu forcé mais il est vraiment jamais le même, tu sais jamais si il est en colère ou si il est dégoûté. »
« C'est comme ça que tu le vois ? Comme quelqu'un de colérique et de dégoûté des autres ? »
« Non, je suis sûre qu'il y a encore du bon en lui, et qu'il est possible de le ramener du côté lumineux de la Force. »
Wendy attendit qu'il comprenne la référence, mais son ami lui jeta juste un regard méfiant.
« J'ai pas tout compris, mais tu crois sincèrement qu'il peux faire de bonnes choses de nouveau ? »
« De nouveau ? »
« J...Il n'a pas été toujours comme ça. »
« Comme ça, méchant ? »
« Mmh-mmh. »
« J'ai du mal à le visualiser gentil, mais j'y arrive un peu. Tu sais ce qu'il l'a rendu comme ça ? »
« Je crois...(le regard de Tristan se perdit dans le lointain) que...qu'il est sous l'emprise d'une malédiction. »
« Qu'est ce que tu racontes ? »
« Un jour, il y a tellement longtemps qu'il n'y a pas d'enfants perdus pour le raconter, un sorcier a voulut passer je ne sais quel marché avec lui, un homme puissant qui s'était fait autrefois transformé en un lion, prénommé Scar. Et il a refusé, car il y avait encore du bon en lui. Scar l'a mal pris et a placé des ténèbres dans son cœur, sous forme d'une très ancienne malédiction. C'est depuis ça qu'il est... ce qu'il est. »

Wendy avait eue raison, depuis tout ce temps, de garder espoir sur le fait que Peter pouvait encore être sauvé !
Car pas une seconde elle n'avait cessé de garder espoir pour lui aussi.
Elle faisait ça très bien, garder espoir.
Et cette malédiction... c'était la clef ! Elle devait la briser et le gentil Pan reviendra !
Et elle pourrait rentrer chez elle.
Elle ne savait pas encore pourquoi, mais elle savait qu'elle devait la défaire, elle même. Elle sentait qu'elle y était prédestinée, presque.
Alors elle demanda :
« Qu'est ce qui peux briser sa malédiction ? Genre une potion magique ou une incantation ? »
« C'est bien plus simple. Un baiser d'amour véritable. »
Wendy manqua de s'étrangler :
« Tu plaisantes ?! Où je vais trouver quelqu'un qui l'aime ? »
Tristan leva les yeux au ciel.
Mais soudain, Wendy fut prise d'un doute terrible :
« Attends.. mais comment tu sais tout ça ? Il ne vous lit pas son journal intime tout les jours, si ?»
Le garçon sembla brusquement très mal à l'aise. Il n'osa pas regarder la jeune fille et elle comprit, tout s'éclaircit :
« Attends une seconde... est ce que Peter est en train de me parler à travers toi ? »
Elle ne savait pas d'où elle tenait cette idée, mais c'était la seule chose qui lui était venue en tête, à l'instant. Tristan lui adressa un grand sourire narquois en relevant la tête :
« Comment tu réagirais si je te disais que tu as raison ? »
Pour toute réponse, Wendy se leva et s'enfuit  dans la jungle.
Une deuxième fois.

Le retour de Peter Pan : A Ouat StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant