Une grande arche de bois sculptée trônait à l'entrée du village, dont la tradition disait qu'elle devait être traversé symboliquement par le habitants en mettant de côté leurs griefs ou leurs intolérances passées. L'idée était venue du Gardien de la Lumière, le père de William, quand il avait emménagé en ville il y a de nombreuses années pour remplacer le précédent Gardien.
Le coucher de soleil caressant l'horizon et teintant la scène d'un reflet orangé rendait son retour d'autant plus chaleureux.
Jin la traversa et fit le tour de ce lieu qui lui avait tant manqué.
Il huma ces senteurs si familières qu'il n'avait retrouvé nulle part ailleurs durant son voyage.
L'odeur de pain chaud se dégageant de chez le boulanger lui chatouillait les narines, puis une odeur de fruits frais quand il passa tout près de l'épicerie.
"Ca fait plaisir d'être chez soi !" pensa t"il, ému.
Un homme mûr s'approcha de lui, et il reconnut sans peine l'homme à qui il devait tout, son mentor de toujours." Ah ! Jin, mon garçon, te voilà enfin de retour ! S'écria ce dernier.
- Bonjour... maître Orynn. Heureux de vous revoir !
- Tu as changé, as-tu trouvé ta voie ?
- Je me suis amélioré, mais non, maître.
- Oh, ne t'inquiètes pas, cela viendra. Tu as changé, je le vois. Ce voyage t'a fait grandir.
- Oui, vos conseils étaient judicieux, maître, je ne suis plus aussi faible qu'avant.
- Je te paye un repas ? Tu pourras me raconter ces deux années en te remplissant la panse.
- Je vous paierai plutôt ça moi-même demain, lui répondit Jin, sortant une bourse remplie de Loups d'argent et d'or. En attendant, je préférerai discuter de ça tranquillement chez nous."Son maître éclata d'un rire franc et communicatif, et ils dirigèrent vers la maison d'Orynn, parlant comme deux vieux amis.
Jin marchait d'un pas plus léger depuis que son maître avait entreposé son équipement chez lui.
La luxuriante forêt d'Orenvelt qui lui avait tant manqué semblait l'appeler, il mourrait d'envie d'aller y faire un tour.A quelques mètres de ladite forêt, il en avait presque oublié le chemin qu'il avait emprunté et une voix familière le lui rappela rapidement.
" Jin ? C'est bien toi ?"
Ce dernier leva la tête et aperçut son ami, Loggan Tryggër, allongé tranquillement sur le toit de sa maison en piteux état.
Il se laissa tomber en s'accrochant au rebord du toit, puis à la fenêtre du premier étage, avant de tomber lourdement sur ses pieds, comme si de rien n'était.
Loggan ouvrit les bras, et étreint le jeune lancier, heureux de le revoir.
Il était toujours aussi communicatif, et Jin n'aurait pas supporter une telle familiarité avec une autre personne.
Mais l'épéiste avait cette innocence enfantine qui évitait de se poser des questions.
" Qu'est ce que tu faisais perché là-haut ? Tu ne peux pas descendre comme tout le monde, par les escaliers ?
- Je me reposais un peu, j'ai récemment affronté une créature étrange et je me remets de mes blessures.
- Toujours aussi fonceur et bagarreur. Wiliaam n'aurait pas pu t'arranger ça avec un peu de magie ?
- Je fais juste ça pour gagner ma croûte et m'entrainer un peu. Et pour le reste, tu te rappelles ce que je pense de la magie, non ?
- "Moins j'ai à faire à la magie, mieux je me porte". Oui je m'en rappelle. Mais Maître Orynn m'a raconté, tu as défié beaucoup de gens en duel dans les environs ces derniers temps.- Tu as déjà parlé à ce vieux crouton, alors ? Il a la langue bien pendue. Mes lames en viendront à bout un jour ou l'autre ! dit Logan un faux air diabolique sur ses traits.
- Ne parle pas de lui comme ça ! Tu dis ça parce que tu ne l'as jamais battu.
- Je l'aurais un jour, je l'aurais ! Dit Logan solennellement en levant le poing vers le ciel sur un ton théâtral.- Tu as le droit de rêver.
- Mais au fait, Jin. On devait se retrouver à l'auberge, et elle n'est pas dans cette direction. Perdu après seulement deux ans hors du village ? Ou bien... est ce que ton coeur se serrait si loin de moi ? finit-il, les mains liées dans le dos, en frottant du pied sur le sol, comme une jeune fille timide.
- Oh, tais-toi, imbécile. Je voulais simplement revoir notre bonne vieille forêt. commença à se justifier Jin, Mais tu peux parler, en train de rêvasser sur ton toît.
- Oh, tu sais bien que j'aime me faire désirer... Dit-il avant de voir l'air soupçonneux de Jin. Bon d'accord, j'étais fatigué, je somnolais, et j'ai senti que tu arrivais, alors ça m'a un peu réveillé.
- Tu m'as senti arrivé ? Tu commences à devenir comme les animaux que tu chasses.
- C'est compliqué, on ferait mieux de se dépêcher, William doit nous attendre. Dit-il, empressé de changer de sujet."
Un bras par dessus l'épaule de Jin, Loggan l'embarqua donc en direction de l'auberge de la ville, celle-là même à laquelle ils s'étaient donnés rendez-vous il y a deux ans.
Un demi-Alf aux yeux clos à l'air calme et patient attendait, dos contre le façade du bâtiment.
« William !!! Ca fait longtemps ! hurla Jin encore au loin. »
L'elfe ouvrit les yeux, regarda dans leur direction et un sourire chaleureux illumina son visage.
« Salut Jin. Tu as changé, c'est fou comme le temps passe.
- Ouais, regarde-le, avec ces cheveux qui arrivent jusqu'aux reins et sa barbe de bûcheron.
- Et vous deux, vous n'avez pas changé d'un poil, à part quelques cicatrices pour Loggan.
D'ailleurs, tu peux parler, épéiste de pacotille, tu es presque aussi barbu que moi, tes bagarres doivent te faire perdre la notion du temps.
- Tu me connais si bien !"
L'auberge était calme, bien tenue, les trophées de créatures abattues dans les environs trônaient fièrement sur les murs, toisant les buveurs comme pour leur intimer de se tenir tranquille sous peine qu'ils ne reviennent à la vie et les remettent sur le droit chemin.
Elle était bien tenue, propre, comme son propriétaire veillait chaque jour à ce qu'elle le soit, les odeurs de bières et de viandes rôties parcouraient la pièce et donnaient l'eau à la bouche aux trois jeunes hommes.
Tout le monde buvait et mangeait dans une bonne ambiance.
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Nox Crystallis
FantasySilgaïa est un monde dangereux, ceux qui s'aventurent dehors le soir sont ceux capables de survivre à l'étreinte sauvage de la nuit. La violence est omniprésente, et la peur grandit chaque jour, se répandant parmi les peuples. Ceux qui savent se bat...