Il y a toujours ces quelques gouttes demiel pré-fabriqué au charbon qui s'écoulent par ma nuque, percéede toutes parts par les aiguilles rouillées qui maintiennent mes os.L'échine grisée par la lune à l'heure où cette dernière berçaitle monde de ses deux bras atmophèrlancoliques.
Comme un berceau éléctrique
Et les pleurs incontournables de lamer·e
Devantla perdition du fil·s
Involontairementfigé·e.
Jeme suis réveillée au milieu de la nuit, le cœur étranglé, saisipar le malaise. Sans pouvoir y échapper. Je n'ai pu que l'écouter.Le silencieux vacarme de l'angoisse.
Lebruit qui ne fait pas de bruit.
Tusais ce que j'ai entendu ? Non ? Rien. Le vide. Et puisdoucement, sans prévenir, le cri d'une âme qu'on assassine.
Discueilleur d'étoiles
Est-ceque tu l'entends aussi ?
Est-ceque tu le sens là où tu es
lecreux de la nuit ?
Peut-êtremême que tu le vois toi. Je ne sais pas comment c'est chez toimaintenant. Je ne l'ai pas su longtemps. Mais je ne sais pas si cen'est pas mieux au final de ne pas voir. Si malgré les filtres debonheur que mes yeux ont enfilés, ils supporteraient encore la vuede toute cette mélasse noire qu'a laissé ton absence et qui sembles'accrocher à ma peau.Je me demande si l'envie de l'arracher ànouveau ne triomphera pas encore une fois.
Jene sais pas grand chose de toi au final.
Etpuis, au milieu d'une nuit, je t'ai vu. Il y a soudain eut undeuxième croissant de lune qu'ont dessiné tes dents. Un peu timide,un peu tendre et un peu insolent. Un peu comme cet ours en pelucheque l'on aurait pu éborgner enfants si tu avais été là, devenuours-pirate par la force des choses.Tendre et plein de cettedélicieuse insolence qu'affiche les esprits libres.
Ily a eut un deuxième croissant de lune et c'est à moi que tu l'asadressé
t'auraispu aller voir -papa- et puis -maman-, elle l'aurait su elle.
Maisc'est vers moi que tu t'es tourné
commeun souffle chaud,
Oul'un de ces échantillons de vie.
Unelune magnifique qui me donnait cette envie d'aller l'accrocherlà-haut, avec toutes les autres ampoules et les autres sourires dumonde. Celles que l'on essaie de cueillir avec les yeux et lessouvenirs une fois le corps étendu à la lueur des étoiles.
J'avaisenvie moi aussi d'aller voir les étoiles là-haut, mais ce n'étaitpas ma place tu me l'as fait comprendre plusieurs fois. J'ai envied'y aller, de tout bazarder, parce que le ciel n'a pas besoin d'êtrerangé, c'est un électron libre, un endroit de tous les possibles.Je pourrais peut-être même y voler comme un oiseau, juste une toutedernière fois.
Espérerenfin se transformer.
Renaîtredans l'explosion des planètes dont tes doigts auraient tranché lessuspensions.
Jeveux danser là-haut avec toi. .
Commeon dansait avant.
J'airêvé l'autre nuit que l'on partait en flottant, en courant
Làoù la réalité n'a plus aucune emprise
Oùles rêveurs fous s'épanouissent, Là où toute personne aimeraitpourvoir plonger à tes côtés pour oublier un instant qu'onl'attend dans un monde qui n'est plus fait pour les grands enfants.
Seulstrois mots résonnent alors que tu me contemples m'endormir
-invisible-
Réveillonsles étoiles.
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Errances Nocturnes
Non-FictionTribulations, errances et perte du réel dans les creux de la nuit. Recherche involontaire de soi même au fond des caniveaux parisiens. des mots qui ne se suivent pas mais qui ont besoin d'être posés, entre trois et quatre heures du matin