Maud observe Marine. Ses longs cheveux blonds attachés en une queue de cheval basse, ses lunettes rondes, ses yeux bleus.
Marine, elle, regarde autour d'elle. Elle fixe chaque objet qu'elle voit dans la chambre. Puis, elle pose son regard sur Maud.
"Je suis passée par là, moi aussi. Il y a deux ans, j'étais harcelée. On m'insultait dès que j'ouvrais la bouche, si bien que j'osais à peine respirer. Ce n'étaient que des mots, mais tous, faisaient mal.
<< J'avais l'impression de ne servir à rien, d'être nulle. Je me sentais comme... Je me sentais comme une merde. Ils me faisaient réagir comme ça. >>Marine cligne des yeux, Maud regarde sa couette, les jambes en tailleur.
"Ça a duré cinq mois. Cinq putains de mois. Les plus horribles de ma vie. J'étais au plus mal, et seule la course à pieds arrivait à me détendre. J'aimais sentir mes jambes se plier et se tendre, sentir le vent faire voler mes cheveux, n'avoir presque plus de souffle. Dès que je le pouvais, j'allais courir dans mon quartier.
<< Un soir, après l'école, j'ai rencontré un garçon, Eloi. Il m'a dit que j'étais belle, talentueuse. Et que, si je voulais, je pouvais rejoindre le club d'athlétisme dès que je voulais. J'ai accepté, et on s'est revu pour s'entraîner ensemble. Il m'a redonné confiance en moi, il m'a aimée. >>Cette fois, un sourire se dessine sur les lèvres de Marine.
"Aujourd'hui, on n'est plus ensemble, parce que j'ai changé d'établissement. On est toujours amis, parce que je ne pourrais jamais assez le remercier de m'avoir sortie de cette boucle infernale. Parce que, pendant cinq mois, j'oscillais entre la peur, la colère, la tristesse, la haine, et l'amour."
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Oser espérer
Historia CortaTous les matins, Maud se rend au collège en espérant que la journée soit meilleure que les précédentes. Elle ne sait pas si elle en a le droit, mais elle ose espérer.