Les femmes m'auront tourmentés, le tourment m'aura tourné vers l'alcool, l'alcool m'aura fait écrire sur les femmes. Tout aura commencé dans l'une de ses nuits, ou l'on ose se dire les vérités devant la feuille blanche. Ou l'on ose s'avouer les regards échappés, le frétillement coupable d'une narine et les désirs nocturnes entre deux illusions oniriques ou deux angoisses ravivés au clair de lune. Dans le murmure d'un nom susurré en plein sommeil, on se rend conte, réveillé par les sueurs froides. On réalise qu'on ne devrait pas, mais qu'on n'y peut rien. J'ai pendant trop longtemps, je crois, joué le rôle d'homme de bien, exemple d'éthique prêché par les églises autrefois, vendu par les télévisions aujourd'hui. Je n'ai rien d'un cœur modèle, rien d'un cœur que l'on domestique et soumet à un code sociétal en proie aux modes de l'époque. J'ai trop longtemps laissé mes pulsions amoureuses pourrirent sur le pas de la porte pour aller m'enfermer dans le lit conjugal monogame moderne. J'ai toujours su aimer les femmes, je n'ai jamais su en aimer qu'une. De la même manière que j'ai toujours aimé les psychotiques, que je n'ai jamais su les aimer un peu. J'ai la plume, l'alcool et le cœur vagabond, sincère et puissant. Je n'aime et je n'écris que dans la tragédie. Je ne vis que dans là ou je sais m'épanouir, dans le compliqué. Je suis moi aussi, comme tout le monde un peu, un être de drame. J'aime la femme au regard puissant qui m'est interdite, j'aime le sexe qui ne devrait pas, les nuits d'amour condamné sans lendemains, les réveils de whisky étranges et honteux. Je ne suis pas l'homme d'une vie, je suis la parenthèse interdite, qu'on se souvient, un peu coupable, un peu rêveur. Toi, tu es mon frisson refoulé, mon idée qu'on chasse, mon désir qui persiste. Tu es le regard cosmique qui se pose sur mes lèvres, tu es la griffe sauvage qui m'arrache la peau par lambeau, le baiser insolent de cette nuit blanche. Tu es le trou noir tourbillonnant d'une vie, la faille spatiotemporelle d'une existence. Tu es le droit d'en avoir rien à foutre, de se laisser sentir. Tu es mes mots, tu es mon vin, tu es ma rage. Je suis bourré, amoureux, et je t'écris.
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Sac de frappe
PoetryIl est pas croyant, il est ni cathos ni musulman, il prit ni bouda, ni Einstein, il est anticapitaliste sans être gauchiste, il est trop libre pour les fronts de droite, pas assez idéaliste pour les communiste, il vote antipolitique, il a les yeux p...