Poèmes/Textes

angel

Une de ces journées de juin fantasque: le bleu du ciel vire au noir, l'air tremble d'un orage à venir.
Une de ces journées où le temps est aussi imprévisible que mon humeur.
Oui, encore une journée sans toi, à laisser mon esprit vagabonder à la recherche du tien.

Comment les passeraient-t-on, ces journées, si tu étais là ?
Cette question semble soudée à mon esprit et me torture jour et nuit.
Si seulement j'avais pu, ce soir là, ce maudit soir de décembre, te sauver. Si j'avais su lire en tes mots les maux qui déchiraient ton âme, alors peut-être que je ne serais pas aujourd'hui devant le ciel à crier mon chagrin. 
Oh oui, je viens souvent ici, tout au bord du gouffre où j'ai tant pleuré, là où le vide se rappelle encore l'écho de mes cris se perdant dans la nuit.

Aujourd'hui la lune brille, du soleil c'est la fille mais c'est ton visage que je vois sur sa face ronde. Et sous ta douce clarté, je deviens saoule. Saoule de ta pureté et de ton destin si cruel.
Je t'aperçois encore dans les yeux brillants des loups et dans les arcs-en-ciels qui caressent l'horizon.

C'est en scrutant le ciel que je t'ai trouvé un nouveau surnom. Angel. Pourquoi Angel ? Parce que je sens que depuis les cieux tu me protège, Ta douceur iradie la terre. 
Dans la noirceur de la nuit tu déploie tes ailes, là-haut, parmi les étoiles tu erres.
Mon espoir, mon ange, tu illuminais mon quotidien, ensemble nous avançions sur les chemins, les chemins que tu as quittés pour t'en aller bien loin.

Malgré les remords et les regrets, je me demande où tu es en ce moment même.
Peut-être m'observes-tu ?
Peut-être entends-tu toutes les tirades que je te fait ?
Peut-être que tu es mieux maintenant.
La mort a-t-elle effacé tes songes ravageurs ?
Qu'en est-il de tes sombres idées, sont-elles à jamais abandonnées ?
Tant de questions se posent en moi.

Mais comprend-moi !
Tu m'as rendue addicte à toi et puis tu t'en es allé, me laissant veuve éplorée!
Je ne t'en veux pas. C'est juste moi qui n'arrive pas à t'oublier. 
Cela fait 8 mois.
8 mois sans toi, à ne sourire qu'en présence de ces gens.
8 mois à espérer que ce ne soit qu'un cauchemar. Je sais que tu voudrais que je sois heureuse mais Angel, c'est difficile.
J'aurais donné mon sang, ma sueur et mes larmes pour te sauver.

Tu me manques.
Beaucoup plus que tu étais censé me manquer. J'aimerai tant te toucher du bout des doigts, te serrer dans mes bras et effacer tes larmes entêtées. Je prendrais ton visage entre mes mains et mes yeux dans les tiens, je te dirais : 《bat toi ! bat toi avec moi ! Ensemble on y arrivera. On vaincra nos peurs et nos fantômes et on vivra. 》

Alors que la pluie se déverse sur mon corps, je me demande si ces petites gouttes sont les larmes du ciel. Encore une fois je lève le regard vers ton nouveau domicile.  Saches que si je garde la tête haute, c'est parce que je vois le reflet de ton doux visage au creux de nuages.

J'aurais tant aimé partir avec toi. Ici c'est tout morne, gris et ennuyeux. Prend moi tout là-haut, prend moi avec toi. S'il te plaît, envole moi, pour plus personne je ne serai un fardeau. Tu auras beau me protéger des autres encore et encore, Angel, c'est moi-même que je crains le plus.

Maintenant que tu n'es plus là, je ne sais pas ce que je vais faire de moi. Je dois t'avouer quelque chose Angel... j'ai lavé ton sang avec le mien. Je n'ai pas pu résister, j'ai voulu te rejoindre.

Angel, bientôt je te retrouverai, bientôt nous serons à nouveau réunis. J'imagine déjà nos tombes côte à côte et nos âmes dans le firmament enlacées.

Un jour viendra.
Peut-être aujourd'hui, demain, ou dans 4 mois, qui sait.
En attendant, Angel, sois heureux, soit enfin en paix et sache que je ne t'oublierai jamais.
Alors toi, ne m'oublie pas, attends moi.
À bientôt.