Je n'oublierai jamais. Tu m'as rendu un certain sens du possible. Je l'avais perdu.
Tu ne le sais peut-être pas, alors je vais te raconter une histoire. Notre histoire. Une histoire sans vraiment de début ou de fin, sans queue ni tête. Une histoire qui pourra te paraître un peu trop idiote, niaise ou ridicule, mais je te jure qu'elle est vrai. C'est une histoire qui n'en n'est pas exactement une. Juste un morceau de ma vie dans laquelle tu es figurant. Juste un moment de ma vie où tu as été le plus important. Écoute-moi et rappelle-toi.
Rappelle-toi, ce jour-là, quand ce n'était que la fin d'un passé et le début d'un futur. Ce jour-là fut celui où tu as commencé à me parler. C'était la première fois qu'on me parler ainsi, crois-moi. Je le regrette parfois, ce jour-là. Je me demande si le hasard a eu raison ou non, mais ça je ne le saurai probablement jamais.
Rappelle-toi ce matin-là, quand tu as osé me regarder pour la première fois. Je les ai vu tes yeux posé sur moi. Et j'ai, contre toute attente, pour une raison qui me dépasse encore aujourd'hui, osé élever mes pupilles sur toi. Je ne m'y attendais pas. Je n'avais jamais vu un quelqu'un d'aussi lumineux. Tu rayonnais, tout simplement. Nos orbes se sont croisés l'espace d'un instant. L'instant de trop, je crois. Puis tu as souris, et au fond de moi j'ai ressenti un mépris d'une telle force comme jamais auparavant je n'en avait ressentis. Quelque chose de fort et d'incompris. Je ne voulais pas. Je ne voulais pas te croire. Je ne voulais pas boire tes paroles de cette façon. Ton sourire était tro enchanteur. Envoûté, j'ai-été.
Il m'arrive de penser que tu n'es pas humain. Une sorte d'entité magique venu sur terre pour je-ne-sais-quel-motif. Tu ne l'as pas remarqué mais j'ai tremblé ce jour-là. J'ai tremblé tellement j'avais peur. Tu avais cette présence divine, cette force majestueuse, cette aura solaire, ce charme inégalable et bien trop ensorcelant pour être réel. Mais bien réel tu étais. En chair et en os se tenait devant moi le fils du soleil. Non, le soleil même, incarné dans un corps tout aussi noble.
Malgré toute cette splendeur, il n'y avait rien hautain, juste une immense bonté, une gentillesse à toute épreuve et un charisme surpuissant. Tu possédais cette force qu'ont seuls les vainqueurs et les hommes qui ont fait de grandes choses. Moi qui croyais que tu avais le monde à tes pieds, je m'étais trompé. Personne ne semblait remarquer à quel point tu brillais, à quel point ton cœur était pur. Ta sublimessence n'étais visible que par moi. Pourquoi moi, pourquoi sur des milliards d'êtres humains, tu as choisi que moi je sois ta proie?
Je suis tombé, comme une souris par le fromage adulée, dans ton petit jeu. J'ai bu tes paroles comme on boit de l'eau bénite. J'ai trempé mes lèvres inconscientes et innocentes dans ce breuvage aphrodisiaque qui était ta douce présence. Je ne pouvais me passer de toi. C'était comme si tu m'avais ensorcelé, forcé à te regarder et à t'écouter. J'étais figé et ton cœur a transmis au miens mille et une choses.
Le temps a passé et on ne s'est plus quittés. Tu étais toujours là, à veiller sur moi. Quand je commettais un péché tu me réconforter et me remettais sur le droit chemin. Combien de fois j'ai trébuché, j'ai tenté de m'évader, mais toujours tu me retenais prisonnier.
Je te déteste. Tu le sais ça, que je te déteste ? Tu m'as envoûté, tu m'as sauvé et c'est pour cela que je te hais. Parce que tu m'as empêché de commettre un péché libérateur, un péché mortel, exterminateur, péché donc j'avais besoin. Tel un magicien tu m'as couvert de bonnes paroles, de mots d'amour, de conseils et de belles attentions, et sans le remarquer j'ai très vite perdu pieds. Je me suis laissé emporter. Dès que j'ai vu ton sourire le sort était fait. Tu as planté une rose, une maudite rose dans mon cœur brisé.
Rien ne t'a arrêté. Tu as vraiment tout fait pour me sauver, me tirer de mes sombres pensées. J'aurais dû mourir, et toi petit ange, tu n'étais pas d'accord. Tu ne m'as jamais abandonné. J'étais inconscient, enfermé dans la bulle de bonheur que tu avais fabriqué autour de nous. Tu m'as interdit de recommencer, tu m'as protégé de tout et de moi-même.
Mais je ne voulais pas être sauvé. Tu peux le comprendre ça ? Je ne voulais pas. De quel droit hein, de quel droit tu t'es permis d'entrer dans ma vie comme ça, de foutre en l'air tous mes projets et de m'arracher à mon triste sort ?
Oui je te déteste d'avoir été là au bon moment, alors que j'allais mal. Pourquoi tu fais ça ? J'étais bien tout seul dans ma douleur, j'avais rien demandé. C'est le ciel qui t'a envoyé? Lui non plus ne veut pas de moi?
Qu'est-ce que je suis censé faire maintenant? Vivre? tu veux que je vive ? Mais moi, je ne peux pas. Je ne veux pas. Respecte mes choix bordel, au moins une fois! Tout était brisé et toi tu as tout recollé. Je ne voulais pas les retrouver, les morceaux de mon coeur. Ils étaient éparpillés, perdus à jamais. Tu m'as mis une perfusion de force, bandé mes plaies, forcer à respirer, forcer à vivre.
Jee me sens comme un oiseau las de chanter, une voiture qui ne peux plus avancer, un acrobate sans plus d'équilibre, prêt à tomber, dénué de son sens, comme une feuille d'automne, terne, lasse et morne.Je te déteste et au fond je t'aime. Je t'en veux tellement mais je ne peux pas m'empêcher de t'adorer.
Tu étais solaire et j'étais lunaire. La lumière et les ténèbres.
Deux choses bien différentes. Pourtant tu l'as fait, tu m'as rendu heureux, un peu. C'est comme si ta lumière miraculeuse avait doucement déteint sur moi, et je déteste ça. Pourtant je t'aime. Je ne sais pas. Je ne voulais pas vivre. Mais tu m'as fait t'aimer. Et tu m'as fait m'aimer.
Je ne sais plus. Enfin si, je sais. Je sais que notre place est ensemble. Mais pas ici. Au paradis. C'est là d'où tu viens. On se reverra là-bas.
Laisse-moi, je t'en prie, laisse-moi mourir.
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Poèmes/Textes
PoetryJuste des trucs que j'écris en français ou anglais. Cover picture by me.