Chapitre 1: L'ado !

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Apparemment j'ai des petits problèmes d'expressions. C'est la psychiatre que mes parents me forcent à aller voir qui me la dit. Depuis qu'ils ont divorcés ces deux-là sont beaucoup plus en accord, surtout pour m'embêter, pas un jour ne passe sans que j'entende ma mère me dire " mon poussin parler à quelqu'un te ferais du bien tu sais, on sait que c'est pas facile pour toi cette situation" et elle a passé ses menaces à exécutions.  Et qu'est ce qu'elle en sait cette vieille peau que j'ai des problèmes de communication? Après tout je suis juste une ado normale, qui aime pas sa vie, qui râle et qui veut rester seule toute la journée, comparé aux petites poupées de mon école qui passent leur journée à dépenser de l'argent pour plaire à Paul, Pierre ou Jacques... Ma psychiatre m'a donné un carnet, dans lequel je dois parler de tout parce que d'après elle "la communication peut importe sa forme est le meilleur moyen de se libérer d'une dépression". C'est la chose la plus stupide qu'il m'est été donné d'entendre sérieusement! Je vois pas ce que je peux écrire dans ce cahier. Ma vie est sûrement la plus monotone de l'univers galactique ! Sans rire hein, il se passe autant de chose que dans une sépulture ! A cause d'elle, mes parents ont décidés de me faire prendre un bol d'air frais pendant les vacances, loin de tout ce qui pourrait me rendre encore plus mal. Voilà comment je me suis retrouvée chez ma grand-mère, Marceline, dans la campagne, dans la creuse, avec pour seule activité de la randonnée avec le groupe "Les petits farceurs" composé principalement de personnes octogénaire.

Tout les matins, ma grand-mère vient me réveiller à huit heures tapante, peu importe le jour et le temps. Elle ouvre en grand les volets et laisse la fenêtre ouverte en sachant pertinemment que le froid matinale me forcera à me lever, et, avant de partir n'oublie pas de me lancer sa phrase fétiche "plus tu te lèves tôt, plus la vie sera belle et la journée réussie mon petit amour". Ca me dégoûte ce genre de truc niais. Mais le pompon de tout cela c'est que le chien de cette brave femme, un lassie vieux comme le monde,  fait un remue ménage pas possible dès que sa maîtresse monte l'escalier pour venir me réveiller. Pipo, me saute toujours dessus un fois que je suis arrivée dans la cuisine et que j'ai un bol plein dans les mains, parce que c'est tellement plus drôle quand on fait tomber du lait partout ! Bien sûr il ne manque pas de me laisser en cadeaux trois kilos de poils et de faire office de radio. Pour le faire fuir j'ai donc était obligé de trouver une technique, à savoir, l'option classique qui est de lui lancer son jouet le plus loin possible: ça marche à chaque fois.

Ce matin, je n'ai pas attendu que Marceline vienne me réveiller, je suis sortie à sept heures et j'ai couru sans m'arrêter jusqu'au pont qui est en plein milieu du lac, je suis partie si tôt parce que je savais qu'à cette heure-là, la marrée est assez basse pour que je puisse monter dessus sans aucun soucis, et à moi la tranquillité jusqu'au coucher de soleil! J'aime beaucoup ce paysage tranquille, voir le reflet de la nature dans l'eau me procure une incroyable sérénité, c'est la seule chose que j'ai écris depuis mon arrivée ici dans mon carnet, autant dire qu'il va falloir se creuser la tête pour parvenir à noircir les pages blanches durant les vacances, avant le retour de mes parents. Le lever du soleil d'ordinaire est d'une beauté à couper le souffle mais ce matin; c'est autre chose, plus subtile, moins monotone et plus céleste, comme si les dieux eux mêmes étaient à l'origine de ce merveilleux phénomène. Je suis peut-être une ado maussade mais pas dénuée de sentiments, bien au contraire, je suis très sensible à l'art aussi bien naturel qu'artificiel. Tout ce que je vois, de près de loin, de vrai ou d'inventer, je le couche sur mes papiers à dessins, tous entassés dans une pochette spécial pour ce genre de chose. Le vent s'abat sur moi, les feuilles autour du lac s'envole, tourbillonnant autour de cet amas d'eau, n'y pénétrant sous aucun prétexte, d'une manière presque surnaturelle, fantastique et impossible. Je suis beaucoup trop fascinée par ce qui se déroule sous mes yeux pour prêter attention à la feuille que je tiens dans les mains ou plutôt à la feuille de dessin qui vient de s'envoler et de franchir le cercle tourbillonnant toujours autour de moi.

-Merde, mon dessin! Maudit vent!

-Salut toi, cri une voix inconnu, c'est à toi ce papier?

Je me lève et aperçoit au loin, un garçon roux de toute évidence qui tient son vélo bleu d'une main et une feuille ( mon croquis) de l'autre. Je m'attarde un moment sur son vélo, qui me rappel quelque chose...Mais oui! Il s'agit de Jacob, le rouquin qui aide ma grand-mère avec les tâches irréalisables pour elle comme tondre ou tailler la haie. Je soupire, exaspérée, il manquait plus que lui pour m'emmener au septième ciel en matière de l'agacement. Je sais qu'il à un léger faible pour moi, mais moi non. Il est pas très intelligent, est très encombrant et totalement nais!

-Oui poil de carotte c'est à moi, ramène là chez moi s'il te plaît.

-Bonjour à toi aussi Amalia, je suis très heureux de te parler et pourquoi j'irais déposer ce papier chez ta grand-mère?

-Roh t'es rabat-joie, si tu le fais je te promets que tu pourras...manger la moitié d'un des meilleurs gâteaux de ma grand-mère, ca te va ?

-Non.

- Mais ce que t'es pénible à la fin, tu veux quoi ?!

-Eh je voudrais que tu m'accompagnes à la fête de la vache, dimanche prochain, seulement pendant deux heures et après tu seras tranquille je te le promet.

Mince! Pourquoi a t-il fallu qu'il choisisse un truc aussi ennuyeux, pas du tout le genre de fête pour une ado aussi pénible que moi, qu'allais-je répondre? Je tenais absolument à récupérer ce bout de papier en apparence si insignifiants mais finalement tellement important pour moi. Après tout ce n'était que deux malheureuses heures, rien de plus. Il aurait pu choisir pire comme châtiment, comme me demander de lui masser les pieds ou l'embrasser ( ce qui aurait été beaucoup trop insupportable pour moi. Alors après réflexion je lui dis oui. Et les ennuis commencèrent là.

L'amour est un oiseau rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant