Chapitre 3: L'enquête

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Impossible pour moi de m'endormir sans penser à ce qui s'est passé aujourd'hui. Je repasse en boucle ininterrompu cet épisode troublant dans ma tête. Est-ce possible qu'un dessin prenne vie ? Je ne crois pas, enfin visiblement je me trompe bel et bien. Juste après cet événement quelque peu déstabilisant ma vision s'était brouillait, j'avais presque perdu connaissance mais Jacob m'avais rattrapé juste à temps et m'avais fait boire de l'eau. Lorsque j'avais enfin pu recouvrir mes esprits le jeune homme de mon dessin avait disparu: pour ma plus grande peine. Jacob avait l'air inquiet et m'avait de suite ramené chez ma grand-mère, cette dernière m'aillant fermement conseillé( pour ne pas dire obligé) de rester coucher. Voilà comment j'en suis arrivée là où je suis pour vous raconter tout cela.  

L'aube fini par pointer son nez, je ne dormais toujours pas. Le visage tourné vers le ciel orangé et les premières lueurs du soleil je réfléchissais à ce que je devais faire. Il fallait impérativement que je découvre l'identité de cet homme qui ressemble trait pour trait à celui que j'avais dessiné. Très logiquement j'avais songé à Jacob, qui habite ici toute l'année et qui par déduction, connaissait toute les personnes vivant dans le village et aux alentours mais je le connaissait bien, si je lui parlais d'un garçon il se montrerait curieux et manquerait de tout raconter à ma grand-mère: je devais éviter cette situation. Alors, après un long moment d'hésitation je finis par faire un choix qui me plut plus ou moins. J'allais me passer de l'aide de Jacob le fouineur et mènerai mon enquête seule, je recopierai mon dessin mais sans les légendes autour et pour obtenir des informations j'irais demander de l'aide aux commerçants qui eux aussi connaissaient tout le monde.

A huit heures, ma grand-mère entra dans ma chambre, brailla les mêmes phrases que tout les autres matins. Je m'étais endormi sans m'en rendre compte. Je n'eus aucune difficulté à sortir de mon lit tant j'étais excitée par ce qui m'attendait. Sans attendre plus longtemps je m'attelais à ma première mission; recopier le portrait de ce mystérieux homme le plus fidèlement possible. Une fois cette tâche achevée, je m'habillais en mettant tout ce qui me passait sous la main me préoccupant très peu, voir pas du tout de l'allure que j'avais. Je pris ma besace et sorti en trombe, ignorant ma grand-mère qui me demandait où j'allais à une heure si matinale.

A califourchon sur mon vélo, je pédalais à en perdre haleine, sans prendre le temps d'observer le merveilleux paysage endormi qui se trouvait à mes côtés. Je ne pensais qu'à une chose ou plutôt une seule personne: le garçon de mon dessin qui avait pris vie sous mes yeux. J'arrivais enfin devant l'entrée du village, les rues étaient désertes et la plupart des commerces étaient fermés mis à part les tabac ou les bars. Non sans peine je m'avançais vers le bar rempli d'hommes au nez rougi par le froid et l'alcool qu'ils avaient ingurgités. Pas un ne m'avait aperçu, j'avais pourtant dis bonjour, puis tousser pour tenter de me faire entendre. Rien n'y faisait, ma patience commençai à s'effritait sévèrement, je soufflais un bon coup et poussait un cri du futur qui brisa le mur du son et arrêta tout net la conversation masculine qui, quelques instants plus tôt se déroulait sous mes yeux.

-Bonjour, excusez-moi de vous déranger et d'interrompre votre discussion sûrement portée sur les nouveautés littéraires mais j'ai quelque chose à vous demander.

Tous me regardaient médusés, amusés et un peu effrayés. Le patron, Maurice, un sexagénaire obèse me dévisagea un peu fâché de cette situation mais m'engagea à parler.

- J'aimerais avoir des informations sur ce jeune homme, dis-je en tendant mon dessin vers le patron, si vous le connaissez dites moi tout ce que vous savez sur lui. 

Maurice me pris la feuille des mains sans me quitter des yeux, il glissa son regard sur mon dessin ou plutôt la copie de mon dessin et la passa à ses camarades en secouant la tête, il ne savait rien sur ce garçon, les autres hommes eurent la même réaction alors je fis demi-tour en leur souhaitant la bonne journée. Mon regard se porta ensuite sur le petit primeur qui venait tout juste d'ouvrir ses portes. Le père Bouchard pourrait sûrement m'aider. Contrairement à ce que je m'étais dit il n'eut qu'une réponse négative à m'offrir. La bibliothécaire, le pasteur et la boulangère pareil. J'étais complètement démoralisée, je ne savais plus quoi faire et la seule chose dont j'étais certaine c'était que mon plan venait de tomber à l'eau. Je repris mon vélo et pris la direction du stade du village; là-bas je pourrais réfléchir à un nouveau plan tout en regardant les sportif s'entraîner. L'équipe des footballeurs avait pris possession du terrain pour le cours du lundi après-midi. L'entraîneur, Fabrice me vit de loin et s'approcha de moi, il voyait bien à ma petite tête que quelque chose n'allait pas alors je finis par céder et lui raconter toute l'histoire omettant de préciser que la personne recherché faisait parti de mes critères de garçon idéal. Il écouta  puis me dis "montre moi ton dessin, si il est jeune comme toi je l'ai peu-être dans mon équipe de foot", qu'avais-je à perdre après tout? Il regarda donc mon esquisse et f^put pensif. Ce visage ne lui était pas inconnu non plus et je fus heureuse de le constater. Fabrice m'avoua avoir déjà vu ce visage  quelque part. La fête de la vache ? L'entretien une fois fini il me souhaita bonne chance et parti donner son cours tandis que moi, désespérée je montais sur mon vélo pour rentrer  chez moi, avec toute envie perdue de retrouver l'homme du dessin. 

Dans ma tête je me posais beaucoup trop de questions dont la principale était, vais-je retrouver cet élément perturbateur qui a surgit dans ma vie et mon esprit ? Pour être franche je n'y croyais plus du tout. Toute mes chances étaient ruinées et ma motivation envolée par la même occasion. Je devais arrêter de m'occuper de cet histoire insensée pour redevenir celle que j'avais toujours étais. Ce qui me choquait le plus dans tout cela c'est que je venais de me rendre compte de mes agissements de ces dernières heures. Moi Amalia, étais entrain de courir après un garçon ! Oui, vous ne rêvez pas, l'adolescente insupportable, râleuse et totalement associable courrais après une personne du sexe opposé ! J'étais tombée bien bas mais qu'importe, tout allait rentrer dans l'ordre puisque j'étais déterminée à redevenir celle que tout le monde connaît. 

L'amour est un oiseau rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant