CHAPITRE 3

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"Cher journal, la vie allait prendre un nouveau tournent, c'étaitle début de l'enfer que nous allions vivre. Nous n'étions juste pasencore prêt à affronter l'horreur humaine et cette méchanceté.Cher journal, je te promet que si j'avais su ce que nous allionsvivre, j'aurais tout fait pour me sauver, pour passer la frontièreavec ma famille et faire en sorte que toute ma famille se retrouvesain et sauf. Pour l'instant nous étions à Beaune-La-Rollande,court répis mais nous étions encore en France, j'avais encoreconfiance en la France, plus en Pétain mais j'avais confiance en mapatrie.. Quelle connerie ! "


Nousdescendions du train, je restais auprès de papa et d'Aaron, jetenais la main de Nino, il me serrait fort. Avant d'arriver àl'entrée du camp, nous devions traverser un petit chemin avec pleind'arbres et pour rassurer mon frère je lui dis cette phrasecomplètement idiote :


T'inquiète pas mon Nino, on est juste en vacances, tu vas voir, tu vas drôlement t'amuser mon doux petit frère.


Jem'en voulus immédiatement de lui mentir à cette phrase, bien sûrqu'il n'allait pas s'amuser, bien sûr qu'il allait s'ennuyer,détester cet endroit... Mais que pouvais-je dire à mon petit frère? Je ne savais même pas pour combien de temps nous allions resterici, vers où nous allions partir...

Certainschantaient pendant le trajet pour essayer de se donner du baume aucoeur, moi je n'avais pas envie de chanter, rien de ce qui se passaitétait joyeux et méritait de chanter.

Nousarrivâmes devant une porte en barbelée, le camp entier était fermépar des fils barbelés, ils voulaient vraiment pas que l'on s'enaille. Il y avait des sortes de maisons en bois mais ce n'était pasvraiment des maisons, papa m'indiquait que cela s'appelait desbaraques. Rien que le nom ne me donnait pas envie d'y rester.

Onnous fit entrer dans le camp, et un garde nous ordonna de nousséparer, les femmes et les enfants d'un côté et les hommes del'autre. Voilà, ce que je redoutais arrivait. J'embrassais mon pèreet Aaron et prit Nino par la main pour aller nous ranger du côtédes femmes. Je ne voulais pas pleurer, je ne voulais pas que mon pèreme voit pleurer, je leur fis un signe de la main, je ne savais pas sinous allions pouvoir nous revoir ou non.

Onme demanda mon âge, sans réfléchir, je leur indiqua que j'avaisdix-huit ans. Oui je sais mon frère m'avait dit de dire que j'avaisseize ans mais j'étais sûr que je faisais plus que treize ans, etplus que seize ans donc je pouvais facilement me faire passer pourplus âgée que nécessaire. D'ailleurs, les gardes n'y virent que dufeu. Ils me laissèrent Nino en pensant que c'était mon fils et queje l'avais eu jeune. Pour rassurer mon père et mon frère quiobservait toute la scène, je leur fis un clin d'oeil. Aaron ne puts'empêcher de rire, cela faisait bien longtemps que je ne l'avaispas vu rire, j'en étais contente.

Onnous montra les baraques et je choisis un lit pour mon frère et moi,il n'y avait que les lits superposés, si on pouvait appeler ça deslits car c'était juste des planches en bois avec un peu de pailleposées dessus. J'avais pris le lit du bas, c'était plus pratiquepour Nino de s'y installé.


Unedame vint me voir, elle avait l'air très gentille.


Dis moi, tu n'as pas vraiment dix-huit ans hein ? Me demanda t-elle

Ne dites rien s'il vous plait, il faut que je mente sur mon âge pour survivre, il faut qu'ils croient que je suis une femme adulte...

Une Histoire pendant la guerreWhere stories live. Discover now