Je regardais mon homme serrer des mains avec une pointe de jalousie. Ce n'était pas la première fois que je le rencontrais « officiellement », avec les collègues, mais j'avais toujours cette peur que son regard ne croise celui d'un autre homme, et qu'il ne me délaisse. Il me lançait des petits coups d'œil aussi, notamment lorsque son épouse vint me faire une accolade. Il portait un costume bien coupé qui me rendait dingue. Cela faisait quelques nuits déjà que nous n'en avions pas passé une ensemble déjà, et il me manquait terriblement. Cette nuit après le match de demie finale, durant laquelle nous nous étions fougueusement étreints dans ma chambre d'hôtel... Aussi, il était difficile pour moi de me contrôler. Lorsqu'il m'a serré la main, que j'ai senti son odeur, son étreinte sur ma main, son souffle sur mon épaule... J'ai cru que j'allais vaciller. Mais je ne pouvais montrer aucun désarroi... pas devant les gens présents, devant les collègues, mais aussi son épouse et... la mienne.
C'est lorsqu'on nous appela pour manger, qu'il profita du fait que personne ne nous regardait pour me faire un clin d'œil et s'avancer vers moi. Quand il fut à ma portée, il regarda à gauche et à droite, et me projeta contre un miroir caché par un grand rideau, en m'enserrant entre ses deux bras. Nous étions seuls dans la pièce, mais de toute façon je ne faisais plus attention à rien d'autre qu'à lui... Nous nous embrassâmes langoureusement pendant de longues minutes à en perdre haleine. Mais alors qu'il passait une main sur le hait de mon pantalon complètement tendu, nous entendîmes une voix de femme.
- Antoine ? Où es-tu ?
C'était Erika.
Mon amant se projeta derrière le rideau et me poussa un peu, de façon à ce qu'Erika ne voit que moi.
- Chéri ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? Ne me laisse pas toute seule...
Je lançais un regard de regret à mon amant, et alla vers Erika. Je posais mon bras sur sa taille et l'entraîna hors de la pièce. Nous nous installions à notre table lorsque mon homme fit son entrée dans la grande salle. Tout le monde s'était tu. Il se racla la gorge, jeta un coup d'œil furtif dans ma direction et prit la parole. Toute l'assistance était suspendue à ses lèvres.
- Avant de vous laisser déguster ce que le chef, qui est aussi notre dame de ménage, a concocté pour vous, je voulais vous dire un grand bravo. Un grand bravo à une équipe qui a su se démarquer, par sa technique, par sa jeunesse, par sa fougue, son esprit d'équipe, et ses multiples talents. Une équipe qui a su se montrer forte face à des équipes parfois données gagnantes, Une équipe qui, hier, a soulevé la coupe du monde. Alors je vous invite à lever vos verres pour notre équipe de France championne du monde.
Tout le monde leva son verre, tout en continuant à regarder Emmanuel. Il affichait un petit sourire satisfait tout en parcourant l'assemblée du regard. Il me fit un léger clin d'œil, et à ce moment-là, j'étais l'homme le plus fier du monde. J'étais fier que mon homme soit le président de la République.
VOUS LISEZ
Un amour impossible (A.G)
Roman d'amourUne star du football. Un chef d'état. Un amour contrarié. Sauront-ils s'aimer malgré tous les obstacles ?