Un amour impossible (A.G)

Chapitre 7 : Ramener la coupe à la maison

La nuit fut courte car nous fîmes la fête dans l'hôtel en entrant dans toutes les chambres pour mettre le bordel dedans. Avec Paul, Kylian, Ousmane, Benjamin, Presnel et Florian, nous entrâmes d'abord dans la chambre de Lucas qui ne put rien faire. Il n'y avait plus rien à sa place dans sa chambre quand nous en sortîmes. Nous fîmes celle d'Hugo qui dormait déjà et qui, en se réveillant, nous dit méchamment d'aller lui servir du sprite plutôt. Olivier quant à lui, était couché d'un côté de son lit, et sur l'autre côté était posé un portrait de Jésus à qui il racontait sa journée. Nous avions ouvert la porte doucement et écoutions.

- Tout le monde dit que je ne sers à rien, que je suis un numéro 9 mais que je n'ai pas marqué. Ils ont même créé un meme de moi...

C'est le moment que nous choisîmes pour entrer en hurlant. Il cacha aussitôt la peinture sous son drap.

Ce fut ensuite au tour d'Adil, mais celui-ci nous reçu en nous aspergeant avec une truc d'incendie en criant qu'il n'était pas une femme lui, et qu'il n'allait pas se laisser faire.

Le lendemain fut compliqué mais nous étions si contents et fiers de nous que nous nous rendions à peine compte de la fatigue. Tout le trajet entre la Russie et Paris se fit en chansons, grâce à la playlist de Presnel et mon enceinte, en danses, en jeux. Nous étions tellement excités à l'idée de voir nos supporters, mais en entrant dans le bus je reconnu l'homme de la veille, le molosse qui m'avait barré le passage. Il avait une oreillette, un costume. Il était brun, très imposant. Il me lança un regard méchant. Je continuai mon chemin et allai m'installer à l'étage dans le bus. Le bus alla très vite, nous vîmes à peine les supporters. Mais chaque kilomètre parcouru par le bus me rapprochait de mon homme.

Nous étions tous en costume, et nous fumes reçus à l'Élysée par Emmanuel directement. Et Brigitte. Le colosse était toujours là où était Emmanuel et je pouvais à peine l'approcher. C'est dans ce climat de tension que je fus ravis que Manu s'approche de moi pour m'embrasser en pleine salle de réception de l'Élysée, même si Erika nous interrompit sans le faire exprès. Le dîner fut pour moi l'occasion de réfléchir à ma situation. Je le voyais rire avec tout le monde, et c'était autant de possibles aventures dans ma tête. Je l'imaginais avoir ce que nous avions avec tous les hommes. Mais était-il bon pour moi de souffrir de la sorte ? Je ne savais pas à qui en parler. Le seul qui était au courant était Kylian, mais serait-il de bon conseil vu son âge ? Depuis sa révélation j'avais encore plus de mal à écouter sa voix stridente. Je me résolu à m'éclipser à un moment pour me confier à mon ami Olivier.

- Hey besthou

- Coucou Grizou

- Il faut que je te parle..

- Vas-y, dit-il de sa voix monocorde.

- J'aime quelqu'un d'autre qu'Erika. (il sembla interloqué) C'est un amour qui est différent des autres, au-delà de tout ce que j'ai déjà connu. Ça me rebooste, ça me donne le smile pour toute la journée.

- Je vois tout-à-fait ce que tu veux dire, me dit-il, ce qui m'étonna beaucoup. Moi aussi j'aime « quelqu'un d'autre » tu sais. Tu n'es pas le seul. Ce n'est pas pareil que l'amour que tu portes à ta femme, mais elle ressent sûrement la même chose vis-à-vis de ce « quelqu'un » elle aussi.

J'étais tout-à-fait interloqué. Je n'avais donc peut-être pas vu ce qui se tramait devant moi. Erika aurait une liaison avec un homme ? Avec mon homme ?

- Il faut célébrer cet amour, il ne faut pas te sentir coupable, même si dans la société d'aujourd'hui c'est souvent condamné. On se moque de toi, on ne comprend pas cet amour. Il te suffit juste de te concentrer sur ta foi.

Hein ?

- Je t'invite à lire Une journée avec Jésus et à aller à l'eglise. D'ailleurs Mia est baptisée ?

Mais de quoi parle-t-il ?

Je décidai de couper court à la conversation, parce que même si Olivier est mon meilleur ami avec Paul, Laurent et Barbara, il est des fois très bizarres.

J'étais décidé à en finir avec cette relation.