Chapitre 2 : Goûter aux fruits défendus

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Je regardais l'homme que j'aimais continuer à serrer des mains, maintenant que son discours était terminé. Cela me rappela le jour où nous nous sommes rencontrés. Ce jour-là, Emmanuel était venu nous rendre visite un peu avant le mondial, à Clairefontaine. Manu portait un costume qui rehaussait son teint, qui était égal bien qu'il n'ait pas encore pris de vacances, et qui mettait son corps d'athlète particulièrement en valeur – un esprit sain dans un corps sain. Quant à moi, je portais un survêtement, et je m'étais senti très mal, peut-être pas assez beau pour lui. Nous nous sommes plu immédiatement. Il m'a jeté un de ces regards qui ne peut laisser indifférent. Nous nous sommes longuement serré la main, et c'est lorsqu'il s'est approché pour me faire une accolade, qu'il m'a glissé à l'oreille le mot qui a changé le cours de ma vie. D'une voix douce, sensuelle, il m'a demandé si ça m'intéressait de le rejoindre dans un hôtel, dans la soirée. J'ai été si troublé que j'ai été incapable de balbutier quoi que ce soit. J'ai seulement pu acquiescer avec un signe de tête. J'ai alors regardé autour de moi, pour voir s'il y avait eu des témoins de mon trouble. J'ai alors croisé le regard interrogateur de Paul, qui se trouvait à côté de moi, et celui de Kylian, qui était plus moqueur, et qui se trouvait presque entre Manu et moi. Mon cœur a fait un bond. Que faire ? Je ne savais pas comment mes deux camarades réagiraient s'ils l'apprenaient.

Paul – qui était habituellement foufou – affichait une mine renfrognée. Même après le départ de Manu, pendant le repas – nous mangions ce soir-là des pizzas que le coach avait commandé – il ne semblait pas changer d'attitude et ne m'avait pas adressé la parole, ce qui était étonnant de sa part. Après le repas, je fis mine de remonter dans ma chambre pour me coucher comme j'ai l'habitude de faire, et sortais furtivement pour rejoindre la voiture qui m'attendait. Mais lorsque je descendais les marches du perron, la porte de la villa se rouvrit laissant apparaître Paul dans le halo de lumière. Il se tint immobile en me regardant. Presque menaçant.

- Qu'est ce que tu fais ? Où tu vas ?

- Je... je vais voir Erika.

Paul me regarda de façon suspicieuse.

- le coach est au courant ?

J'acquiesçais. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Il était plutôt enclin à faire des conneries d'habitude, et il ne m'avait jamais demandé de lui rendre des comptes, et encore moins au coach.

- Mais Grizou... Tu peux pas partir... Reste avec moi ! Tu veux pas qu'on regarde un match ? Une série ? Sur mes poufs, dans ma chambre.

Cela me tentait aussi, mais je me souvins que Manu m'attendait dans une chambre d'hôtel non loin de là. Je m'excusai et courrais vers la voiture qui devait m'emmener vers l'amour.

L'hôtel était un peu miteux. Notre chambre n'était pas beaucoup mieux, mais elle devint rapidement notre petit nid d'amour. Manu était installé sur le lit, sur le flanc, une jambe repliée, et me regarda avec un petit sourire charmeur. Devant lui se trouvait un bac à glaçon avec une bouteille de champagne et deux coupes. Il m'offrit une coupe que je bu avidement. J'étais un peu gêné, et étais assis au bord du lit. Manu se leva, s'approcha de moi, et commença à enlever sa cravate – il me fit un petit clin d'œil à ce moment-là – et à déboutonner sa chemise. Il plia chacun de ses vêtements. Il se retrouva ainsi en slip et chaussettes devant moi. J'ôtais mon maillot et mon short. Il défit le lit tranquillement et s'installa, n'attendant que moi. Je le rejoins. Il m'embrassa avidement, faisant plusieurs allers retours avec ses mains vers mon membre viril. Pendant ces quelques heures avec lui, je goûtais aux fruits les plus défendus, aux plaisirs les plus incroyables. Jamais je ne m'étais senti aussi épuisé qu'après cette partie de jambes en l'air, mais aussi incroyablement bien. Apaisé. Rassasié.

Nous nous séparâmes avec beaucoup de déchirement, en nous promettant de se revoir bientôt. Je ne savais pas quand cela arriverait avec le mondial, et le départ en Russie qui approchait.

Un amour impossible (A.G)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant