Réveil

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Je suis vivante. Je n'ai plus aucune sensations dans les bras ni dans les jambes mais je suis vivante. Il fait noir sous l'ombres de mes paupières... Mes oreilles bourdonnent si fort que je suis comme plongée dans du coton. Mes cheveux, éparpillés autour de ma tête, se sont faufilés dans mon cou et me chatouillent, mais je n'ai pas la force de les dégager, ni d'ouvrir les yeux d'ailleurs... J'ai l'impression de m'être changée en gélatine, incapable du moindre mouvement. 

Où suis-je? Puisque mes yeux ne veulent pas s'ouvrir, je me sers de mon nez. Cette odeur... On dirait du désinfectant, une odeur de propreté caractéristique aux... Mon dieu! Je suis à l'hôpital! Comment j'ai atterri ici?! J'ai beau me concentrer, je n'ai le souvenir que d'une lumière vive et d'un bruit assourdissant. Merde! Qu'est-ce qu'il m'est arrivé?!

Le bourdonnement s'est atténué quelque peu... J'entends un bruit de machine régulier: Bip bip bip... C'est mon cœur que j'entends? Calme-toi, calme-toi. Tiens, c'est quoi ce murmure plus léger en-dessous de ce son continu? C'est... des pleurs?! Quelqu'un pleure à côté de moi? Merde! Merde! Il faut que je me réveille! Alleeez! Réveille-toi! Bouge! Boouuge! C'est pas vrai...

Ah! Mon petit doigt, j'ai réussi à le déplacer. Je tends l'oreille: les sanglots étouffés ne se sont pas arrêtés. Je me concentre et je continue de bouger mon doigt. Regarde-moi! Je suis consciente bordel! Avec toute ma volonté, je réussi enfin à agiter trois de mes doigts, au prix d'un effort colossal. Les pleurs ont cessés.

"Enora?"

Cette voix... C'est celle de maman. Je remue mes doigts pour confirmer que je suis bien réveillée. Une main me serre doucement la paume.

"Enora... Je suis tellement soulagée que tu te sois réveillée!" dit-elle avec une voix tremblante.

Une larme s'écrase sur ma main. Bon, c'est pas tout ça mais j'aimerai bien savoir ce que je fais là moi.

"Tu as mal quelque part ma chérie? Mmmm... Tapote deux fois pour un non."

Ça c'est bien maman, toujours l'esprit pratique. Je tapote deux fois, après tout, je n'ai mal nul part pour l'instant. Je l'entends soupirer de soulagement.

"Tu te souviens de ce qui s'est passé?"

Ah! Je vais enfin savoir ce qu'il m'est arrivé! Il était temps... Je tapote deux fois, signe de mon ignorance. Maman entoure ma main avec les siennes et me serre très fort. J'ai un peu peur de ce que je vais entendre: cela doit être grave, sinon je ne serais pas allongée ici, incapable ne serait-ce que d'ouvrir les yeux.

D'une voix douce, encore brouillée de larmes, maman commence à me raconter...

La promesse d'un lendemainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant