XV - Lettre

41 14 1
                                    

O,
Tu n'as pas répondu à ma première lettre. Je comprends que tu ne veuilles plus m'adresser la parole. Sincèrement. Ce n'est pas qu'une formule de politesse idiote ou une quelconque façon de me faire pardonner. Non. Je comprends réellement que tu me haïsses. Peut-être qu'à ta place, je t'aurais aussi abhorrée. Mais j'ai du mal à y croire ; tu es la personne la moins détestable que je connaisse. En lisant cela -si tu le lis-, tu dois penser que je ne suis qu'un connard faussement empathique. C'est peut-être vrai. Peu importe. Ce que je sais, c'est que tu me manques. Beaucoup. À mes yeux, ça semble bateau, alors je n'ose imaginer ce que toi, tu en penses. En fait, si. Je suppose que tu te dis "Mais qu'il est niais !" ou quelque chose dans le genre. Si j'étais devant toi, je soufflerais en levant les yeux au ciel, exaspéré. Sauf que je ne suis pas avec toi. En réalité, si je dois être tout à fait honnête avec toi -et moi, éventuellement-, je rêverais de t'entendre me critiquer. Parce qu'au moins, tu m'aurais pardonné. Pour le moment, me semble-t-il, ce n'est pas le cas. Alors, je me contente de t'écrire. J'espère qu'un jour, tu reviendras.
Sam.

forget-me-notOù les histoires vivent. Découvrez maintenant