VIII - Dialogue

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Ophelia Eastwood- Éléa Eastwood

Maman demande où tu étais.

Avec un ami.

C'est un garçon ?

Oui.

C'est ton petit copain ?

Non.

Tu voudrais ?

Fiche-moi la paix, Éléa.

Pour une fois que je peux te conseiller, tu ne vas quand même pas m'envoyer bouler !

Mmh... laisse-moi réfléchir... si.

Tu crois que ça m'amuse ?

De quoi tu parles ?

De constamment devoir obéir à maman.

Oh, je t'en prie !

Tu ne comprends pas, Ophelia. Avant ta naissance, elle n'était pas comme ça.

Tu veux me mettre la faute sur le dos ?

Pour une fois dans ta vie, écoute-moi. J'étais enfant unique...

Tu avais quatre ans, pas quinze !

Bon sang, ne me coupe pas. Maman n'était pas si autoritaire. Puis, tu es née. Tu étais cent fois plus turbulente que moi, alors maman a décidé d'imposer des règles. Au départ, c'était logique, donc je faisais ce qu'elle disait. Toi, non. Jamais. Un jour, elle a établi une règle débile. Je n'ai pas voulu y obéir. Elle est devenue folle. Tu étais trop petite pour t'en souvenir, mais pas moi. Elle était à deux doigts de nous frapper. Toutes les deux. Alors, pour la calmer, j'ai suivi sa règle idiote.

Pourquoi t'arrêtes pas, maintenant ?

Parce que je ne sais pas comment elle réagirait, et que, si toi et moi pouvons nous défendre, ce n'est pas encore le cas de Raph.

(Silence)

Non.

Pardon ?

Non, je ne veux pas être sa petite amie. On s'connaît que depuis trois semaines, alors on n'est qu'amis.

Tu sais, les coups de foudre existent même dans la vraie vie.

J'y crois pas.

Je n'y croyais pas non plus.

Tu es amoureuse ?!

Oui.

Pourquoi tu m'l'as jamais dit ?

Parce que tu ne m'aurais pas écoutée.

Désolée, frangine.

Tout le monde fait des erreurs. Parle-moi de ce mystérieux garçon.

Il s'appelle Sam, il aime pas les fleurs, et c'est un poète caché.

Comme toi.

Pouah ! ça fait longtemps qu'on s'est pas parlé, toi et moi.

Pourquoi tu dis ça ?

J'aime pas la poésie.

Avant, tu adorais ça.

J'ai jamais aimé.

Si. Quand tu étais petite, je te récitais les poèmes que j'apprenais à l'école. Tu gazouillais dès les premiers vers.

(Rires)

Tu as tellement grandi.

Toi aussi.

Ouais, mais moi, je suis ta grande sœur.

(Silence)

Je t'aimais pas, avant.

Je sais.

Je sais pas si je t'aime.

Ce n'est pas important. Je t'aime suffisamment pour deux.

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