Chapitre 3 : 2ème leçon

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(Vous avez déjà critiqué les gens qui écrivent une histoire et qui ne la finissent jamais ou qui font une suite tout les 10 mois ? Bah je me rend compte que je suis exactement comme ça 😂 Désolé pour ce retard de l'infini 😅)

Je me tire donc de mon lit après ce cauchemar et me dirige vers mon armoire.
« J'ai de la chance d'être dans une chambre seul parce que sinon je ferrais flipper mon camarade de chambre » Me dis-je à voix basse.
J'ai toujours eu pour habitude de parler tout seul, mes parents ayant été très absent dès ma plus tendre enfance j'ai été obligé de me créer une sorte de présence avec moi pour me sentir moins seul, et malgré le temps cette présence est restée, ce qui fait que j'ai l'air assez bizarre parfois quand je suis dans mes pensées, à parler tout seul au milieu de mes potes.

Je me prépare donc et sort prendre mon petit déjeuner. C'est assez étrange, j'ai beau être à côté de mes amis je me sens seul, horriblement seul, et pourtant ça ne me dérange pas, je me sens agréablement bien comme ça, je n'ai pas peur du regard des autres, pas peur de leur réaction, pas peur de perdre des amis, c'est sans doute plus simple ainsi.

Les cours du matin passent, la dernière heure arrive et j'ai toujours le regard dans le vide, mes pensées divaguent, plongées dans mon passé, jusqu'à ce que je sente de nombreux regards braqués sur moi : effectivement la prof m'appelle et je ne répond pas depuis plusieurs secondes. Je réagis enfin et dis un « présent » sans une once de motivation.

On déjeune, un groupe de potes, on blague, on s'amuse on rigole, tous, tous sauf moi qui évidemment ne parle pas. C'est alors que Pierre, un ami m'interpelle : « Ça va Carl ? T'as l'air limite mort là » Comme toujours dans ces cas là je ment en disant : « Oui tout va bien t'inquiète juste un coup de fatigue c'est tout ».
L'après-midi passe, puis l'étude du soir, puis le dîner, pas de changement, une vie tellement réglée à la minute, tellement morte, une vie tellement vide de vie, une vie tellement morte.
Puis vient enfin le soir, je monte directement dans ma chambre, je ne veux qu'une chose : lire ce livre.

Je commence donc ma lecture :
« Nous commençons désormais une des choses les plus importantes de ce livre, la mutilation » Je frissonne en lisant ce mot, j'ai déjà vu des marques sur les bras d'un ami, je l'avais soutenu en lui disant qu'il pouvait me demander de l'aide s'il voulait et que j'étais là pour lui, mais en réalité je n'ai jamais vraiment compris pourquoi avait-il fait ça, aussi voulais-je le découvrir :
« La mutilation est la solution à de nombreux problèmes, si ce n'est tous : si vous êtes énervé, fatigué de votre vie, attristé par quelque chose ou quelqu'un, si vous êtes stressé, une chose vous détendra mieux que n'importe quoi d'autre : prenez une lame, quelle qu'elle soit, et coupez vous avec, que ça soit sur le bras, la jambe ou n'importe où ailleurs, plus vous irez profondément dans votre chair, plus le soulagement sera grand, essayez donc tout de suite, vous verrez le bonheur que cela procure. »

A cet instant je pose le livre et me dis : « Pourquoi se faire du mal, c'est stupide »
Je réfléchis puis regarde mon sac.
« Peut être pas si stupide que ça, autant essayer » me dis-je.
J'attrape alors ma trousse et prend mon taille crayon. Je prend bien 15 minutes à dévisser la lame avec mon ciseau puis prend le petit objet dans ma main. Je le pose sur mon bras et me dis « Non, non ça n'a pas de sens, pourquoi faire ça ».
Je décide de la ranger et me couche, me répétant que c'est sans intérêt.
Pendant mon sommeil, je fais un rêve étrange :

Je vois mon sac s'agiter, je le vois remuer en tout sens, comme si quelque chose de vivant était à l'intérieur. Soudain je me réveille : je soupire, mon réveil affiche 3 heures du matin, je me connais : impossible de retrouver le sommeil. Je me recouche sur mon lit mais je n'arrête pas de penser à cette lame dans mon sac, au bout de plusieurs minutes de silence je finis par me dire : bon autant essayer c'est stupide de lutter contre cette idée toute la nuit. Je prend la lame, et là pose sur mon bras. Je prend une grande inspiration, et tire d'un coup sec. Je m'attendais à souffrir atrocement, mais je ressens à peine quelques picotements de douleurs qui font place à une agréable sensation, je vois mon sang couler, et je me sens comme soulagé, comme si une vague de chaleur me réconfortait dans ma solitude, comme si la solution à mes problèmes apparaissait soudain, comme si ce petit bout de métal pouvait me donner tout ce bonheur qu'on m'avait refusé. Je sourie et nettoie mon avant-bras du sang avec quelques mouchoirs.

Ce que je ne savais pas alors, c'est que cet acte je le répéterais un nombre incalculable de fois.

Je me recouche alors, léger, comme flottant sur un nuage, plongé dans mes pensées :
« Lame.
Plongé dans l'obscurité,
Tu es la seule clarté.
Ouvrant les membres et les âmes,
Tu emportes hommes et femmes,
Brûlant la colère et les pleurs,
Enflammant les corps et les cœurs,
Tu tailles ainsi ton chemin dans mon bras.
Seul soulagement d'une vie morte,
Tire les âmes vers le bas.
Ainsi tu les exhortes
À te pousser à l'intérieur de nous,
C'est ainsi que je deviens fou.
Tu prends sang et larmes,
Apaise et détruit,
Attire par la souffrance et le charme,
Tu m'ôtes la vie. »
Ainsi la nuit passe dans les bras de Morphée ...

A suivre ...

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 29, 2018 ⏰

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