Chapitre 4 : coup de foudre

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                                                                                          PDT Paul

La nuit avait été longue et tumultueuse, Candice avait une peur bleue des orages et des éclairs cela sautait aux yeux et pourtant elle avait été la plus courageuse possible. Le soleil avait lentement chassé les nuages orageux par une brise matinale venant de la mer. Les cocotiers bruissaient et la mer grondait au loin près des coraux, la vie reprenait son cours comme s'il n'y avait pas eu de tempête la veille au soir.
Je tenais Candice entre mes bras et son souffle régulier me chatouillait légèrement. Elle était tellement belle, le visage serein de sommeil. C'est au terme de quelques minutes qu'elle commença à remuer légèrement. Je la tenais dans mes bras comme si ma vie en dépendait et je me promis de ne jamais l'abandonner. Elle ouvrit les yeux et elle me sourit, je lui demandai.
- Bonjour Candice, comment, te sens-tu ?
- Mieux merci, grâce à toi, je n'ai pas eu froid merci de m'avoir protégée.
Je lui souriais et répondais.
- C'est normal. Pas la peine de me remercier.
Le bruit des vagues est venu combler le silence qui s'installait entre nous et une idée émergea dans mon esprit.
- Et si on allait se baigner après avoir mangé ? Cela nous détendra.
Elle hocha la tête et me sourit. Son sourire était un rayon de soleil malgré l'allure triste qu'il représentait. Les épreuves que nous venions de vivre n'arrangeaient rien, mais elle ne laissa pas paraître plus que cela sa tristesse.
Elle essayait de se montrer forte et prête a tout pour avancer dans la vie qui lui avait été donné et non prise dans cet accident mortel d'avion... On voyait à sa façon d'être qu'elle chérissait la vie et qu'elle était déterminée à rendre sa vie meilleure.
Je me levais pour aller préparer le petit déjeuné en lui disant avant cela.
- Si tu veux aller te laver dans la mer, car nous n'avons rien d'autre pour le moment vas y je prépare le petit déjeuné.
-Merci me répondit-elle ce n'est pas de refus après la nuit qu'on vient de passer.
-Oui, je me doutais que tu en aurais besoin, je vais cueillir quelques fruits, je te laisse seule un moment.
Je me dirigeais vers l'intérieur de l'île quand elle me lança de loin.
-Sois prudent !
-Ne t'inquiète pas soit prudente aussi lui répondis-je.
Je marchais lentement en regardant où je posais les pieds. Mes chaussures, étant réduites à néant, je me contentais de feuille de bananier que j'avais arrangé de manière a ne pas me brûler les pieds sur le sable chaud ou encore les petites bestioles piquant lorsqu'on leur marche dessus cela réduisait les conséquences de marcher avec les pieds à même le sol et d'éviter des maladies et des blessures inutiles.
En me retournant vers la mer, j'apercevais Candice à contre-jour se mettant lentement dans l'eau. On aurait dit une sirène entrant dans la mer avec grâce et élégance puis lorsqu'elle fut dans l'eau, je me concentrais sur ma tâche étant de trouver de quoi manger pour ce matin. Je m'enfonçais peu à peu dans la sombre forêt et découvrait un univers assez effrayant de si bon matin sans lumière ni quoique ce soit pour éclairer. Les arbres bougeaient et par conséquent les ombres aussi. Je restais très prudent, car je ne savais pas encore si des espèces dangereuses d'animal peuplaient cette île et si elles rôdaient près de moi.
Je vadrouillais ici et là pour voir si je n'étais pas passé à côté de quelque chose de comestible, les arbres se ressemblaient beaucoup et seul quelques petits singes peuplaient les bois pour le moment, c'est en les suivant que je découvrais un bananier avec quelques régimes de bananes. Il me tendit les bras ainsi qu'un cocotier un peu plus loin. Ayant les bras chargés, je trébuchais plusieurs fois envoyant valser les noix de coco que je tenais dans mes bras.
La végétation dans laquelle je me trouvais n'était pas très accueillante. Le tapis de feuilles laissait prévoir de bonnes cachettes pour les scorpions ou encore les serpents, c'est pourquoi je prenais bien soin de vérifier chacun de mes pas pour ne pas mourir à cause d'une morsure ou d'une piqûre. Je devais veiller sur Candice, je me sentais choisi pour le faire.
Près de trente minutes passèrent entre le moment où j'avais laissé Candice et maintenant. Je la trouvais sagement assise sur la plage à observer le ciel bleu de l'horizon d'où le soleil pointait le bout de son nez.
Son air rêveur était trop beau, je n'ai pas bougé avant qu'elle ne me remarque, car les moments d'insouciance sont loin désormais et le peu que je puisse lui laisser, je le faisais volontiers.
Son visage rayonnait malgré la tristesse qui s'y peignait. 

Manra : l'île perdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant