Chapitre 1 : (3/3)

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Les rayons du soleil tapent sur mes paupières fermées. Et merde. Je me suis endormi sur le banc.

Téléphone : déchargé.
Bouche : pâteuse évidemment.
Cigarettes : toutes fumées.

Et merde.

Je ne vais pas aller en cours aujourd'hui. De toutes façons, je n'en ai pas besoin. Je vais rentrer chez moi, prendre un café puis dormir dans mon lit. Je n'habite pas loin. Ça va aller. Je crois.

La ville est réveillée, et je marche parmi ses habitants. Tous bien vêtus. Tous rayonnants. Ils ont le pas rapide pour aller au travail, et moi je traîne les pieds. J'arrive à la maison, charge mon téléphone et me prépare un café.

14 messages.
8 appels manqués.
3 messages vocaux.

Mes parents s'inquiétaient, et un message de Sarah :

« Merci d'être partie Coline. Tu n'as réellement aucun respect pour nous, tes véritables amies. Je ne sais pas ce qu'il te prend en ce moment. Tu nous déçois beaucoup. Ne nous parle plus. Bye Coline. »

En soit, je m'en fou. Je préfère être seul qu'avec ce genre de personnes toxiques. Je ne les appréciais que guère.

Mes parents sont partis au travail, je vais pouvoir dormir. Il est 9 heures 33. Volets fermés, paupières lourdes, je tombe alors dans les bras de Morphée.

« Putain Coline mais qu'est-ce que tu fous ? J'en ai marre !»

Je me réveille sous les cris de ma mère. J'ouvre difficilement les yeux, puis les frottes. Finalement, j'étais bien sur le banc. Ma mère continue de crier au pied de mon lit, en s'agitant comme une folle. Je la regarde seulement, car je ne comprends rien à ce qu'elle dit. Si elle savait à quel point elle m'énerve. Mon père, lui, reste stoïque, calé dans l'ouverture de la porte. Il observe la scène. C'est un spectateur de la vie plus qu'un réel acteur de celle-ci.

« Coline ? Qu'est-ce que tu as fait à tes cheveux ? dit-il enfin
_ Luke Skywalker a prit son sabre et a coupé dedans. »

Il me regarde d'un air menaçant, puis je finis par dire :

« Je les ai coupé. Ça se voit non ? »

Mon père soupire, puis part, suivit par ma mère. Ils partent sans me lâcher du regard. Je regarde l'heure sur mon téléphone : 13 heures 24. J'attrape un paquet de cigarettes dans ma table de chevet, puis en allume une. Mon estomac se tord. J'ai faim. Je traîne mon corps engourdi en dehors du lit, ma cigarette au coin des lèvres, puis marche sur un morceau du miroir cassé de ma chambre qui m'entaille la plante du pied.

« Et merde. »

Je ramasse le morceau, tombe sur mon lit, regarde mes cuisses et mes avant-bras meurtris. Ma respiration et mon pouls s'accélère. Je brandis le morceau de miroir tel un poignard, puis le rentre dans la chair de ma cuisse, jusqu'à ce que le sang rouge coule le long de ma jambe. Je recommence l'opération sur mon poignet.

Mes yeux se ferment, ma respiration s'apaise. Mon corps s'endort sur mes draps blancs. C'est si paisible. Puis, mes oreilles bourdonnes, mon estomac se retourne, ainsi que mes doigts tremblent. Ma cigarette tombe par terre, comme le miroir cassé. Je me hisse avec difficulté hors du lit, puis titube jusqu'à la salle de bain.

Le lavabo heurte mon front. J'ai des fourmis dans tous le corps.

Et merde.

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