Chapitre 4: La magie du cristal

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L'incendie provoqué par les Maradéens avait détruit la maison de Clardack et le Gouverneur, Thomas et Emma durent se réfugier dans la maison d'Eamnel, dans une clairière de la forêt de Sylvanéa. Autrefois, cette maison appartenait à une prêtresse d'Emendyl, Eamnel, qui avait fait vœu de silence et vivait seule, entourée de la nature. De petite taille mais néanmoins plus grande qu'une cabane, la maison ne comportait que deux pièces au rez-de-chaussée et quatre au premier étage, dont trois chambres et une salle d'eau.

En quittant Clardack, ils avaient libéré les chevaux qu'ils ne pouvaient garder et pris avec eux trois montures en cas de besoin. Quant à Aldwin, le chat de Thomas, il les avait suivis jusqu'à la maison d'Eamnel et continuait à chasser les souris tout en à leur tenant compagnie.

Deux jours après leur arrivée, Gauderic allait à peine mieux qu'après ce qui lui était arrivé. Il lui était difficile de se déplacer et sa jambe mettrait un certain temps à guérir complètement. Cependant, personne ne s'inquiétait car c'était un homme bien bâti et robuste à beaucoup d'épreuves.

Les jours passèrent et un matin, Emma se rendit dans la chambre de Gauderic pour prendre de ses nouvelles et lui apporter son déjeuner. Elle frappa à la porte et entra quand elle entendit le son de sa voix.

Il était debout devant la fenêtre et contemplait le paysage. Emma déposa le plateau de nourriture sur la petite table, près de la cheminée, puis s'approcha de lui.

« Comment vous sentez-vous ? » demanda-t-elle.

« Mieux, je te remercie. »

Une main contre la poitrine, où il avait été blessé, il se retourna et lui sourit avant d'aller s'asseoir dans un des faudesteuils. S'aidant de la canne que lui avait fabriquée Thomas, il peinait à marcher et soupira lorsqu'il se fut enfin assis.

Le silence régnait dans la pièce, Emma attendait, un peu mal à l'aise, tandis que Gauderic regardait danser les flammes dans la cheminée.

« Ça n'a pas dû être facile pour toi de revoir ta mère et de la perdre une seconde fois, » dit-il soudain, les yeux toujours rivés sur les flammes.

Surprise qu'il sache que sa mère ait été là, Emma s'approcha de lui et s'assit dans l'autre faudesteuil, le forçant à se tourner vers elle.

« Comment le savez-vous... ? »

« Thomas m'a raconté ce qui s'est passé, » répondit-il. « Je suis désolé... »

Elle se redressa sur son siège.

« Vous êtes en vie, c'est le principal, » lui répondit-elle, une main sur son avant-bras.

Il sourit à nouveau puis se passa les mains sur le visage d'un air fatigué.

« Vous êtes sûr que tout va bien ? » demanda Emma.

« Oui, c'est seulement... Je suis inquiet, voilà tout. »

« Pour votre femme ? »

Il hocha la tête.

« Je ne comprends pas pourquoi ils l'ont enlevée, » dit-il. « Ils n'avaient aucun intérêt à le faire... »

« Peut-être était-ce uniquement pour vous provoquer ? »

« Je n'en sais rien... »

« Ne vous en faites pas, nous la retrouverons, » dit-elle, un sourire bienveillant aux lèvres.

Le silence s'installa à nouveau, seul était audible le crépitement du bois qui brûlait dans l'âtre. La chaleur était si agréable par cette journée fraîche et pluvieuse de la fin d'été, l'odeur des bûches rappelant à Emma les soirs durant lesquels, après être rentrée du travail, elle allumait un feu dans la cheminée de son salon et s'installait confortablement dans son fauteuil avec un livre et une tasse de thé.

LA REINE D'EDERNOù les histoires vivent. Découvrez maintenant