Chapitre n°1

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                                                         C H A P I T R E  N°1

                                                Satan ! Arrête de blasphémer !

                        «Le beau est toujours bizarre.» Charles Baudelaire

                                                                       ****

- Co... Comment ça, s'écria-t-il, je... Ne me dites pas que le film se termine comme ça ! Je suis pas d'accord ! Naaaan, j'y crois pas...

Il venait de terminer le film "Week-End" d'Andrew Haigh. Et la fin ne lui convenait pas, mais alors, PAS DU TOUT.

- Mais c'est trop triste !

Chéri, se dit-il, ne déprime pas. Respire un bon coup, voilà, comme ça, inspire, expire...

- Bordel, ça marche pas, se lamenta-t-il.

- Ta gueule, Raven, dit son père depuis le salon, j'écoute les infos !

Je vais prendre ta télé, la couper en morceaux et l'enfoncer dans tous les trous que tu possèdes, tu vas voir !

Quel était l'intérêt de regarder un programme qui racontait toujours la même

chose et qui finissait par vous faire perdre votre foi en l'humanité ?

Strictement aucun !

Il y avait encore eu une série de braquages quelque part ? Cool ! Quoi, c'était la guerre partout au Moyen-Orient ? Ce n'était malheureusement pas un scoop, l'Homme est tellement con, il avait toujours justifié des atrocités par des causes soi-disant nobles telles que la religion ! Le pouvoir d'achat avait encore diminué ? Vive le découvert !

Et à part ça ? Rien ? Tant mieux !

- Tu t'intéresses à rien, ajouta son père, mais ce n'est pas une raison pour nous déranger avec tes cris d'hystérique !

Si ne pas s'intéresser à quelque chose qui risque d'aggraver ma santé mentale déjà pas très nette, c'est ne s'intéresser à rien, bah écoute, OK !

- N'empêche, déclara Raven plus doucement, j'arrive pas à croire qu'il est parti et lui a laissé la cassette... STOP ! On a dit pas de déprime !

Secouant la tête, il allait se mettre à jouer en ligne à World of Warcraft quand sa mère entra dans sa chambre.

- Maman, comprendras-tu un jour la notion d'intimité et le fait qu'on toque à une porte avant d'entrer ?

- Quoi, dit-elle, t'étais pas en train de masturber, donc c'est pas grave !

Vas-y, humilie-moi encore plus, je te dirais rien !

- Et si ça avait été le cas, rétorqua-t-il, un léger rougissement commençant à apparaître sur ses joues, tu aurais fait quoi, hein ?

- Je t'aurais pris en photos pour te faire du chantage ensuite, répondit-elle comme la chose la plus évidente du monde.

Voilà l'un des inconvénients lorsqu'on a des parents qui vous ont eu à 20 ans : ils ne sont choqués par rien et sont aussi tarés et immatures que vous.

- Et c'est moi le bizarre de la famille, soupira-t-il, d'après certains... Tu l'es autant que moi !

- Mais ça, dit fièrement sa mère, c'est parce que nous sommes beaux.

ON/OFF [BoyxBoy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant