12. Le bourgeon

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J'ai vu des mots couler de ta lèvre ingénue,
Piaillement joyeux que mon cœur, ce vorace,
A bu à satiété, ne laissant nulle trace
De l'aigreur qu'habillait mon ressentiment nu.

Une douce chanson s'est jointe au requiem
Que je croyais devoir toujours entonner seul,
Et ton rire éclatant s'est fait l'heureux linceul
D'un temps où s'ignoraient poèmes et bohème.

J'ai vu une lueur tomber de ton regard,
Un éclair rugissant qui m'a frappé à l'âme
Et a tout ravagé ; ne restent que les flammes
D'un sentiment troublant qui m'a laissé hagard.

Et tes mains ont tout pris sur mon corps fatigué ;
Lassitude, tristesse et découragement,
Ton âme sur la mienne a posé un baiser
Et mon cœur s'est fait neuf et frais comme un enfant.

Et d'un même cri nous tissons l'infiniOù les histoires vivent. Découvrez maintenant