Chapitre 28 - bûcher

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Une semaine maintenant que je suis là. Le retour est prévu pour demain et bien honnêtement, je suis contente de retrouver ma petite ville. Personne n'a découvert qui j'étais. C'est une bonne chose. Je n'aurai pas à savoir si ils auraient été pour ou contre moi.

Durant la semaine, nous sommes reparti chasser et grâce aux conseils de Grigore, j'ai réussi à attraper une biche.

Flash-back :

Je regarde attentivement la biche devant moi. Respirant doucement, ne bougeant presque plus et faisant le moins de bruit possible. Grigore est à côté de moi. Il me chuchote des conseils et observe chacun de mes mouvements. La biche ne semble pas se douter qu'elle est surveillée. Mais je ne dois pas traîner, plus je tarde à passer à l'action, plus il y a de chance que ma proie s'échappe. Je respire un grand coup et me concentre sur elle. L'adrénaline coule dans mes veines. Je me sens euphorique sans savoir exactement pourquoi. Je ne pense pas avoir déjà connu une sensation pareille, mais elle me plaît.

Ne voulant pas perdre de temps, je saute sur ma proie au même moment où celle-ci tourne sa tête pour plonger ses yeux dans les miens. Je pensais me figer face à ses iris terrifiés. Mais je n'en fais rien. La peur de cet animal - qui m'aurait fait mal au coeur habituellement - me donne encore plus d'adrénaline. J'arrive à attraper son arrière-train et évite un maximum les coups de sabots qu'elle me donne en essayant de s'enfuir mais j'aurai probablement quelques hématomes.

Sans perdre de temps, je monte sur son dos, attrape sa tête entre mes mains et lui tords le cou. La biche s'immobilise et son corps se laisse tomber sur le sol. C'est seulement maintenant que je remarque qu'en se débattant, la biche s'est coupée au niveau du ventre. Le sang coule et forme une flaque visqueuse sur le sol, tâchant l'herbe fraîche.

Je fixe la marre de sang et ne peux détourner le regard. Je suis totalement attirée par ce liquide visqueux et rougeâtre. Mais je n'ai pas le temps de m'interroger plus car Grigore arrive derrière moi et me prend dans ses bras.

- Tu as réussi !

Je lui souris de toutes mes dents et le laisse m'embrasser, savourant ma victoire.

Fin du flash-back.

La partie la plus difficile a été de le tuer. Mais bizarrement, j'ai beaucoup aimé, de A à Z. Et j'ai été plutôt douée. Et c'est ce qui m'a le plus perturbée. Moi qui suis habituellement calme et qui n'aime pas vraiment la violence, je ne me suis pas reconnue durant la chasse. Et bien que Grigore n'ai rien dit, je sais que lui aussi, se pose des questions.

Ici, Grigore est partit faire une balade en tête à tête avec ses grand-parents avant le départ. La famille repart un jour avant nous, c'est à dire aujourd'hui. Alors je me promène dans les couloirs en attendant de trouver quelque chose à faire. Je m'ennuie un peu. J'ai passé l'après-midi avec Ashaya mais elle a du aller retrouver Lucas pour une balade en amoureux.

Je ne devrais pas les envier, j'ai passé la plupart de mon temps collée à Grigore et on ne s'est pas quitté durant ces derniers jours, mais maintenant, je me sens seule. Et il me manque déjà alors qu'il est partit seulement depuis quelques heures.

C'est ridicule vous allez me dire. Mais plus les jours passent et moins j'arrive à rester loin de lui. Ca en devient presque flippant. Je ne devrais pas ressentir ça si ? Enfin, les relations amoureuses normales ne sont pas aussi fusionnelle de ce que j'en sais. Ou alors je ressens ça à cause du lien âme-soeur ?

Sûrement.

Mais ça ne m'aide pas à le savoir. Lorsqu'on rentrera à la maison, la séparation ne sera que plus douloureuse. Il faut que je lui en parle. Peut-être que lui, saura quoi faire. Enfin je l'espère.

L'élue - L'éveil des sens (actuellement en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant